Logements sociaux : Les mauvais payeurs expulsés

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Le programme des logements sociaux initié par le président de la république, son excellence Amadou Toumani Touré en 2003, de rêve, est devenue une réalité palpable et fortement applaudie par les Maliens aujourd’hui. Le programme de logements sociaux est l’un des programmes phare du PDES (Programme de développement économique et Sociale).

Ce programme consiste à attribuer un abri aux Maliens qui ont la possibilité de payer mensuellement une somme variant selon le modèle de construction choisi par le bénéficiaire. Cette politique permet à l’heureux bénéficiaire de rembourser l’investissement consenti pour la maison de façon échelonnée via un compte bancaire. Ainsi, à la fin de chaque mois, la banque prélève la somme définie dans le contrat de cession entre l’Office Malien de Habitat et le bénéficiaire en fonction des types de constructions. Les premiers récipiendaires, très comblés, ont décidé de baptiser ces nouveaux quartiers, ATTbougou.

 

En effet, ces maisons ont été construites avec l’argent public. Ce qui implique un remboursement mensuel des investissements consentis pour la construction et l’équipement de ces maisons, qui favoriseront de nouvelles constructions pour de nouveaux récipiendaires.

 

Cependant, le mauvais comportement de certains bénéficiaires a poussé  l’Office malien de l’habitat à faire déguerpir certains bénéficiaires parce qu’ils n’étaient plus en mesure d’honorer leurs engagements contractuels.

 

 

Le non respect de ces engagements suscite la colère de l’Etat via l’Office malien de l’habitat qui a effectué récemment une descente musclée sur certains sites aussi bien à Bamako que dans les régions, notamment à Kayes. C’est ainsi qu’une équipe de l’OMH s’est rendue en fin octobre sur tous les sites des logements sociaux de Bamako, à savoir Tabacoro, Yirimadio, Sébénicoro et Samé.

Les raisons de cette visite étaient de faire le point des impayés.

Cette descente musclée des responsables en charge des logements sociaux  a permis de recouvrer 31,1 millions de Fcfa, soit un taux de réalisation de 74%. Un résultat qui enlèvera une grosse épine  des pieds de l’office malien de l’Habitat et des structures bancaires avec qui il collabore pour la réalisation de ces logements à savoir  la Banque de l’habitat du Mali (BHM) et la Banque malienne de solidarité (BMS).

 

Comment en est – on arrivé à ce niveau ?

La mensualité à payer est – elle trop élevée pour qui connaît le salaire d’un cadre malien. Que faire ?

Ces expulsés seront – ils remboursés ? Sûrement pas !                         Les logements sociaux de la tranche 2009-2010 ont été inaugurés la semaine dernière par le président ATT en présence de toutes les institutions de la République, avec la participation remarquée du sous-secrétaire des Nations-Unies chargé de l’habitat et de nombreux ministres africains en charge de l’habitat.

 

Si les maisons sont faites pour les couches les plus démunies, ne serait –il pas raisonnable de revoir les tarifs à un niveau plus bas ?      Le coût de cession de ces nouveaux logements est très élevé par rapport aux programmes initiaux. A titre indicatif, les logements de type F4 sont cédés à 94.000FCfa par mensualité contre 48.000FCfa pour les logements de même type du précédent programme. Et la surprise de taille est le versement préalable de 10% d’apport personnel en ce qui concerne les logements de type F4 du nouveau programme soit 2.050.000FCfa. Les critères d’attribution de ces logements restent toujours une énigme pour le citoyen lambda. En effet Mme la ministre avait en son temps déclarée que les anciens postulants réguliers étaient prioritaires pour cette tranche 2009-2010. Nous sommes au regret de contredire le Général Abdoul Karim Diop qui affirmait le jour de l’inauguration, devant toutes les autorités du pays et le peuple malien, que tous les anciens postulants ont bénéficié d’un logement. Nous savons qu’il y a des centaines d’anciens postulants qui n’ont pas été pris en compte, contrairement à 15 % de maisons attribuées à des jeunes filles célibataires. Voilà tout le paradoxe d’un programme qui est censé, à notre avis, venir en aide à des chefs de famille qui rencontrent toutes sortes de difficultés pour éduquer leurs enfants.    

En attendant de trouver la réponse à toutes ces interrogations, les nouveaux acquéreurs de ces logements de la tranche 2009-2010 sont avertis car un adage de chez nous dit bien qu’un homme averti en vaut deux.

Mah Traoré

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