Réunies au sein d’une association dénommée Association des femmes veuves de N’Tabakoro, les veuves de la cité des logements sociaux ploient aujourd’hui sous le poids de la misère et appellent les autorités du pays à leur venir en aide.
Initiée par les pouvoirs publics pour amoindrir la souffrance des plus démunis, la politique des logements sociaux a vite été détournée de son objectif. Au lieu d’être un facteur de réduction de pauvreté, la politique des logements sociaux est devenue une source d’appauvrissement et de regret pour certains.
À la cité des logements sociaux de N’Tabakoro, la question est plus que préoccupante et certaines veuves d’ici n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
En effet, inaugurés en 2010 par l’ancien président Amadou Toumani Touré ATT, les logements sociaux de N’Tabakoro sont devenus des charges supplémentaires pour les femmes dont les époux en avaient bénéficié et sont aujourd’hui morts. Il s’agit donc de veuves dont les revenus sont très faibles. Ainsi, elles souffrent dans leur chair et dans leur âme pour joindre les deux bouts. D’autant qu’elles font aujourd’hui face à de nombreuses difficultés : paiement de loyers, manque de centre de santé. Elles sont en effet sont obligées d’aller à Yirimadio et parfois à l’Hôpital du Mali à Missabougou. Ces femmes réclament par ailleurs la restitution de leur marché qui leur était destiné et qui a été finalement mis à la disposition d’une autre
partie de N’Tabakoro.
Leurs revendications couvrent également les problèmes liés au transport et à l’absence de salles de classe pour leurs enfants. De fait, les habitants de cette cité sont obligés de faire des centaines de mètres à pied pour rejoindre leurs domiciles à cause de l’absence de véhicules de transport en commun (sotrama). Bref, elles souhaitent une amélioration de leurs conditions de vie.
Pour ce faire, elles se sont regroupées au sein d’une association pour solliciter des autorités qu’elles revoient à la baisse les frais de remboursement des maisons. Selon la présidente l’association, Mme Mariam Maïga dite Mami, les maisons sont très chères et les revenus ou les pensions sont trop maigres pour couvrir toutes les dépenses. À en croire Mariam Maïga, les maisons de type F3 reviennent à 45 000 Fcfa par mois à ses locataires tandis que celles de type F4 sont à 98 000 Fcfa par mois. «Avec nos maigres revenus, il est très difficile de s’en sortir», s’indigne Mariam Maïga dite Mami. Et d’ajouter : «c’est pour plaider notre cause et nous faire entendre que nous avons créé cette association dont je suis l’initiatrice».
Créée en 2011, les membres de cette association, en l’occurrence les veuves mènent une vie extrêmement difficile et cherchent désespérément des financements pour la réalisation de certaines activités génératrices de revenus, notamment la savonnerie, la teinture, le maraîchage, pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
Zakariyaou Fomba