Logements de Tabakoro : Un désordre indescriptible

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Des constructions illicites, des rues et des routes obstruées par des bâtiments en chantier, des écoles et des maisons à même habitées empêchent de part et d’autre l’achèvement du chantier

 

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé a fait le tour des ‘3743’’ logements sociaux devant être réceptionner de Tabakoro le lundi 22 octobre dernier.

L’objectif de la visite de terrain était pour le ministre  de s’imprégner de l’état d’avancement du chantier. Il était accompagné par  son chef de cabinet, Moussa Maiga, le directeur de l’Urbanisme, Dissa Coulibaly et celui de l’Habitat, Yéhia Haïdara et d’autres membres de ses services rattachés.

A Tabakoro, il est prévu la distribution de 3743 logements sociaux dont 2520 de type  F3 et 1223 de F4 sur  les 20 000 que ce site va abriter pour un total de 50.000 du programme présidentiel.

Arrivés sur le site dans les environs de midi moins, le ministre et sa délégation ont trouvé sur place  que les ‘’3743 maisons, sont  toutes  sorties de terre. Le ministre a visité deux  bâtiments de type F3. Le premier de type F3 ”A” comprend deux chambres, un salon, une toilette intérieure. Le second, un F3 ”B” de même construction que le premier avec une toilette extérieure.

Le ministre et sa délégation ont ensuite fait le tour du site.  Les maisons sont habitables Les travaux sont au stade de voiries et de réseaux divers, (VRD). Le jeune ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, n’a pas tardé à constater de visu les difficultés auxquelles fait face l’entreprise en charge du maître d’ouvrage (CIRA).

Le constat est effarant. Un chantier parsemé de constructions illicites: des rues et des routes obstruées par des bâtiments en chantier, des écoles et des maisons à même habitées empêchant de part et d’autre l’achèvement du chantier.

Les techniciens impuissants, essaient de mieux de se conformer au plan de construction tout en prenant le soin d’éviter ‘’les constructions anarchiques’’ qui entravent la fin des travaux. ‘’ Nous nous contentons de construire là où c’est possible. Les constructions déjà sur place, ne nous regardent pas, c’est l’affaire des plus hautes autorités et des propriétaires de ces maisons » avoue impuissant Adama Moulaye Sidibé, Directeur général de l’entreprise en charge des travaux, (CIRA).

Après la visite des maisons en phase de distribution, la délégation ministérielle s’est rendue sur le site réservé aux Maliens vivant aux Etats-Unis. Sur ce lieu, 38 ha divisés en 15, et 25 ha sont sous bonne garde.

Ainsi, au terme de deux heures de ronde, d’échanges et conseils, c’est un ministre visiblement déçu, mais très déterminé face au ”vu” et entendu” qui s’est confié aux journaliste. « Je suis venu voir le  stade d’avancement des  logements construits ou en cours de construction, afin de forger mon opinion sur leur état » a-t-il expliqué. Et le ministre d’ajouter que « Malheureusement je constate que les travaux de raccordements, de voiries et de réseaux divers (VRD) accusent un retard significatif à cause de l’obstruction, de l’emprise des voies d’accès due à des occupations illicites » s’est-il indigné. Avant de préciser que « cette situation ne permet pas de les livrer en l’état. La commission de libération de l’emprise des voies nous a livré son rapport. Nous sommes en train de prendre des dispositions conséquentes pour libérer ces domaines publiques ».

 

Encadré

Le flanc de la colline de Badalabougou pris d’assaut par des prédateurs fonciers

 

Sur le chemin de retour, des chantiers poussent sur le flanc de la colline de Badalabougou, communément appelé ”colline du savoir”. Là également, des chantiers de constructions illicites poussent comme des champignons. La scène n’a pas échappé à l’oeil vigilant de Mohamed Moustapha Sidibé. Accompagné du Directeur général de l’urbanisme, et son collègue de l’Habitat, le ministre a pu voir de plus près des grosses machines, bulldozer, en train de grignoter sur la colline pour en faire de terre de construction. Révolté face de tels actes d’incivisme, le chef du département de l’Urbanisme, pragmatique qu’il est, n’a pas tardé à prendre les dispositions provisoires qui s’imposent. Sur son instruction, le Commissaire principal Idrissa Sangaré du VI ème arrondissement et son adjoint Adama Diarra, ont saisi les machines travaillant sur le chantier pour des fins d’enquêtes.

De l’avis d’un responsable de la Direction nationale de l’Urbanisme, les chantiers en questions sont totalement hors la loi. Car explique-t- il, les auteurs de ces chantiers n’ont aucun document légal pour se permettre de constructions ”anarchiques”. « Ils n’ont ni autorisation d’aménager sur le flanc de la colline, encore moins la permis de construire ».

Au moment où la délégation décollait le commissaire et son adjoint faisaient évacuer les lieux.

Mohamed Naman Keita

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