Le 22 septembre 2006, sur les berges du fleuve Niger à Gao, le président Amadou Toumani Touré prononçait son discours à la faveur de l”inauguration du pont de Wabaria. Tout à son élan, ATT fait une digression pour parler des logements sociaux et de leur financement. Il a déclaré que contrairement à ce qui se disait que la BHM n”avait pas un franc dans l”opération des logements sociaux.rn
Les observateurs avaient conclu que le président répondait aux accusations contenues dans le livre « ATT-cratie » où il était écrit que le financement des logements sociaux avait contribué à enfoncer davantage la BHM. Presque six mois après, c”est l”ex-PDG de la BHM, Mamadou Baba Diawara, qui confirme les informations contenues dans le livre et qui n”étaient plus un secret dans le milieu bancaire. A la faveur d”une réaction consécutive au rapport de la Casca sur la BHM, il lève un coin du voile sur le financement des logements sociaux, sur la part de la BHM et sur les conséquences engendrées.
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Lisez plutôt :
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« Deux événements importants vont se produire entre 2003 et 2004 et leur impact se fait toujours aujourd”hui sur la BHM : il s”agit de la construction des 1008 logements et le rapport de la commission bancaire et des commissaires aux comptes…
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L”opération 1008 logements avait besoin de ressources importantes pour être bouclée sur un délai d’un an suivant un calendrier concocté par les services des Domaines de l”Etat et des Affaires foncières. Les ressources de l”ACI et de l”OMH domiciliées à la banque allaient être mobilisées, alors que ces dépôts étaient à terme. Compte tenu de la trésorerie de la banque, des tirages importants sur ses caisses allaient perturber l”équilibre de sa trésorerie et l”amener à se réfinancer de façon fréquente et massive auprès du système bancaire.
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Le recours au refinancement du système bancaire non seulement coûte cher, mais les délais de remboursement sont si courts que la BHM avait du mal à respecter les dates de remboursement des emprunts interbancaires et leur fréquence suscitait de la méfiance sur ses capacités à honorer les engagements pris.
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Et pourtant, le PDG de la banque avait attiré l”attention du ministre des Finances (Ndlr : Bassary Touré) de l”époque sur les difficultés insurmontables de trésorerie que cette opération va induire puisque les tirages au profit des sociétés adjudicataires du marché de construction des 1008 logements se faisaient par des remises de la Banque de l”habitat et donc échappaient totalement au contrôle de notre établissement, contrairement aux programmes classiques que la BHM finançait à son rythme.
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La Banque de l”habitat a demandé sans succès des fonds de contrepartie, et près de 6 milliards sont sortis des caisses de l”établissement financier pour couvrir l”opération des 1008 logements sur une courte période, aggravant les problèmes de trésorerie et produisant un effet d”éviction des autres programmes immobiliers de ses financements. L”impact de cette éviction est un allongement de la durée d’achèvement des programmes de construction classique des logements sur les ressources de la banque et un alourdissement des charges en intérêt pour les promoteurs avec l’apparition de pertes d’exploitation importantes pour tous ».
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Un démenti cinglant au chef de l’Etat.
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OMH La cheville ouvrière
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L’Office malien de l’habitat (OMH) a vu le jour en juin 1996. Elle est née des cendres de l’ancien Fonds national de logement (FNL).
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Selon son décret de création, l’OMH est né pour « soutenir la promotion et la vulgarisation des matériaux locaux de construction à travers la participation au financement de la recherche ; participer au capital de toute société ou agence intervenant dans le domaine de l”habitat ; participer au financement des infrastructures et équipements de base retenus dans le cadre d”opérations immobilières à caractère socio-économique conformément aux dispositions de la Stratégie nationale du logement ».
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Dans les textes, l’OMH apparaît comme un facilitateur entre l”Etat, les collectivités territoriales, les différents ordres et associations professionnels, les laboratoires de recherches, les établissements scolaires de recherches, les agences et établissement financiers et les autres secteurs de l”habitat.
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Dans ce cadre, elle participe à l’appui, à l’élaboration et à l’exécution d’un Programme de vulgarisation des méthodes et techniques améliorées de construction à faible coût ; à l’appui à la promotion des matériaux locaux de construction disponibles ; l’appui à l’élaboration et à l’exécution d’un Programme d’assistance à l’auto-construction.
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L’OMH appuie également l’élaboration et le suivi de l’exécution d’un programme d’assainissement de tissus anciens (lancement d’un programme de réalisation de latrines, de puisards, de mini égouts pour les eaux usées et eaux vannes, de puits ou forages pour le ravitaillement en eau potable).
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Alexis Kalambry
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