Dans quelques mois, le gouvernement va procéder à la remise des clés des 1552 logements sociaux de N’tabacoro. Les aspirants é appelés à déposer les dossiers avant la date du 31 Mai . Débuté le 11 du mois de Mai, les mairies retenues (commune I,II,V), la direction générale de l’Office Malien de l’Habitat (OMH) et son annexe de Yirimadio pour les résidents n’ont connus de véritables rush que la semaine dernière. La raison « les conditions difficiles liées à l’apport personnel, et la tracasserie de la recherche des papiers constitutifs du dossier, ont fait que les uns et les autres, ont terminé presqu’au même moment. » ce qui justifie selon Moussa Koné les longues files d’attente. Le samedi 30 Mai, soit 24 heures avant la clôture du dépôt des dossiers, l’enceinte de la mairie de la commune V est bondée de monde. A 11 heures, le thermomètre affiche plus de 40° à l’ombre. Sur les visages se lisent l’impatience et la fatigue. Impatience oui, car ils sont nombreux à attendre pour déposer depuis quelques jours sans y parvenir « je me suis inscrite sur une liste le mercredi. Aujourd’hui c’est samedi et je n’ai pas encore pu déposer. » se plaint Bintou Sangaré. Et pourtant, une liste pour répertorier les arrivants est ouverte. Mais beaucoup doutes de la fiabilité de cette liste « il ya tellement de listes parallèles dressées, qu’on ne sait plus à quoi s’en tenir. » lâche un postulant exaspéré. « Je me suis inscrit sur une liste, jeudi. J’étais à la 677ème position. Mais ce matin je vois encore d’autres listes qui circulent et ceux qui y figurent passent avant nous. Je ne comprends vraiment rien à tout ça », dit perplexe Daouda Sissoko.
A l’origine de ce désordre maousse, un doigt accusateur est pointé sur les policiers venus ….maintenir l’ordre. « Ils font passer en premier leurs amis policiers et militaires, et d’autres connaissances à la barbe de nous autres qui attendons depuis des jours. ». Cette accusation a pu être constatée et confirmée par nos soins. Car sur les lieux, une liste portant uniquement le nom des porteurs d’uniformes était prioritaire. Les dénonciations de quelques personnes, n’y changerons rien.
Quid des agents de l’OMH ?
Le travail ici, ce fait à pas de caméléon. En plus de l’ouverture des bureaux en retard de plus d’une heure, il a fallu quelques 2 heures de temps à l’équipe dirigée par un certain Kané pour traiter le dossier de seulement 20 personnes. Au même moment plus de 500 autres attendaient impatients et étouffés à l’extérieur. Modibo Dolo croit savoir les raisons « les membres viennent avec des dossiers collectés dans leur quartier. C’est ici qu’ils traitent ces dossiers avant d’ouvrir ; d’où le retard accusé pour ouvrir les bureaux. Une fois sur place, ils prennent des dossiers de leurs connaissances par la fenêtre. » Selon lui, un autre facteur qui ralenti le travail, est que les agents de l’OMH se donnent un rôle de dépouilleur, alors qu’il leur est seulement demandé de réceptionner les dossiers, rien d’autre fulmine t-il. Toutes nos tentatives pour rencontrer le sieur Kané, pour des éclaircissements sur les conditions de travail et les réponses aux accusations ont été vaines.
A l’allure ou vont les choses, ils sont nombreux à espérer sur une prolongation des délais afin de pouvoir déposer les dossiers et espérer avoir un chez soi. A raison de 5000Fcfa par dossier, Ismaël ne doute pas que les délais seront prolongés ne serait ce que pour renflouer les caisses vides de l’Etat.
Mohamed DAGNOKO