Pendant que des nécessiteux en demandent sans succès, des milliers de logements sociaux restent fermés ou inaccessibles. Sabotant du coup, la politique visant à atténuer la souffrance des maliens en matières de logements.
Sur instruction du Ministre chargé de l’Habitat (cf. lettre n°0175/MUHDATP du 14 juin 2022), l’Office Malien de l’Habitat, par lettre n°611/DG-OMH du 23 juin 2022, a sollicité le concours de la Direction Nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat (DNUH) afin de procéder au recensement des logements sociaux et équipements publics du site de N’Tabacoro. Le résultat de cette mission de recensement laisse perplexe si l’on s’en tient aux informations données.
Il ressort que sur les 10 280 logements sociaux recensés, 2 174 logements sont fermés ou inaccessibles, soit un taux de 21,14%. À cela s’ajoutent, 650 logements qui sont en location, soit 6,32%. Sur le site de N’Tabacoro, 898 logements sont modifiés en R+1, soit 8,73% ; 34 logements sont modifiés en R+2, soit 0,01% ; 3 108 logements sont avec annexes, soit 30,23% et 3 969 logements ne sont pas modifiés, soit 38,60%. Il est à signaler que 1 122 logements sont proposés en cession en vue du paiement d’une partie des dettes de l’OMH (cf. conseil des ministres du 31 mai 2018), soit 10,91%.
Dans le rapport, on note que 76 logements sont des donations officielles. Quant aux équipements publics, ils sont au nombre de 155 recensés, parmi lesquels 111 occupés (40 sont occupés licitement et 71 illicitement) et 44 sont libres.
Par ailleurs, la mission a constaté que des logements sociaux ont changé de vocation et ont été transformés en pharmacie, crèche, boulangerie, medersa, etc.
Ce rapport de la mission de recensement met à nue une gestion catastrophique des logements sociaux. La balle est désormais dans le camp des plus hautes autorités à travers les départements en charge d’une gestion rationnelle des logements dits sociaux. La transition qui est une période d’exception, semble le moment propice pour le faire.
Adama Coulibaly