Chantiers des logements sociaux de N’Tabacoro : Les habitants de Niamana-garage menacés de déguerpissement

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S’il y a des personnes qui payent le plus lourd tribut dans la construction des logements sociaux de N’tabacoro, ce sont les populations qui ont été déguerpies. Parmi ceux-ci, les habitants de Niamana-Garage qui sont aujourd’hui menacées de déguerpissement dans le cadre de ce projet.

Il s’agit d’un site que l’Etat avait octroyé il y a bien des années aux garagistes et aux ferrailleurs qui l’ont exploité et y ont aménagé avec leurs familles. Ou encore en ont fait leurs lieux de travail.

Selon les explications de Mohamed Koné, un des habitants, il s’agit d’un quartier de Niamana comportant 180 lots habités par 180 familles toutes détentrices de titres fonciers.

A l’en croire, il y a quelques temps, ils on été informés que leur site sera  concerné par la construction des logements sociaux et qu’ils devront être déguerpies très prochainement.

C’est pourquoi, ils ont profité de la visite des députes de la Commission TP pour les inviter sur leur site, histoire de leur expliquer  leur problème.

Un problème qui a particulièrement ému les députés de la Commission TP qui leur ont promis de s’y  pencher très prochainement. S’il le faut, interpeller le ministre  concerné pour plus d’explication sur ce dossier.

 

Boubacar Famanta, propriétaire de la maison à problème sur le chantier des logements sociaux de N’Tabacoro

« Je ne demande qu’un logement pour ma famille »

Sur le site des logements sociaux de N’tabacoro, Boubacar  Famanta est le seul propriétaire de maison qui n’a pas encore accepté de quitter les lieux, car selon, il ne demande qu’un autre logement pour sa famille pour  quitter les lieux.

Sa maison est la seule maison en banco recouverte de ciment située au bon milieu du chantier des logements sociaux de N’tabacoro.  Lors de la visite de la Commission TP  sur le chantier, l’honorable Yacouba Traoré et ses collègues en ont profité pour aller le voir et l’écouter dans la perspective de la recherche d’une solution à son problème.

Selon lui, il n’a aucunement refusé de quitter les lieux. Seulement il a demandé aux autorités de lui donner une  autre maison où il va emménager avec sa famille. A défaut de quoi, qu’on lui donne une maison parmi les logements sociaux qui sont en chantier pour qu’il paye comme les autres citoyens.

A ses dires, l’ancien ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mahamadou Diarra avait accepté cette proposition. Mais bien avant sa matérialisation, il a été débarqué de ce ministère au profit d’un autre.

A l’en croire, l’actuel ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat Dramane Dembélé, lors de sa visite sur le chantier lui a rempoché d’avoir refusé de se soumettre à l’autorité de l’Etat.

Tel n’est pas le cas, explique Boubacar Famanta qui jure que tout ce que lui il demande, c’est une maison où il pourra loger avec sa famille.

« J’ai cherché à voir le ministre Dramane Dembélé, mais à cause de son emploi du temps, cela n’a pas été  possible. C’est ainsi que j’ai rencontré son chef de cabinet Lazarre Tembelly, et c’est après cela qu’ils ont allés me montrer une maison comportant les impacts d’un incendie que je n’ai pas acceptée », a-t-il expliqué.

Avant d’ajouter qu’il a construit sa maison il y a 8 ans alors que le site de N’tabacoro était encore une foret inhabitée. Mieux, cette maison était construite en plus d’autres réalisations sur un terrain de  23/20 mètres. Mais il ne demande qu’une maison pour loger avec sa famille pour quitter les lieux.

Après l’avoir écouté, les députés de la Commission TP ont aussi promis de se pencher de plus près sur son cas  dans les jours à venir.

Rassemblés par D. Diama

 

 

Honorable Yacouba Traoré, à propos des logements sociaux

« L’objectif peut être atteint mais il y a beaucoup à faire surtout au niveau  des entreprises »

C’est du moins ce qu’a déclaré l’honorable Yacouba Traoré,  président de la Commission des Travaux publics, des Transports et de l’Habitat à l’Assemblée nationale, dans un entretien qu’il nous accordé à l’issue d’une visite surprise effectuée sur les chantiers des 1552 logements sociaux de N’Tabacoro et de 600 logements à Kati, mardi 17 mars dernier avec les membres de sa commission.

Le Tjikan : Quel était l’objectif de cette visite inopinée sur les chantiers de N’Tabacoro et Kati ?

Honorable Yacouba Traoré : C’est dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale que nous avons effectué  ces visites sur les chantiers des logements sociaux de N’Tabacoro et de Kati. Il s’agissait pour nous députés, membres de la Commission des Travaux Publics, des Transports et de l’Habitat de nous enquérir de  l’état d’avancement des travaux, de  la qualité de ces travaux et  de recenser les préoccupations des populations, premières concernées par ce projet.

Quel a été votre constat de façon générale ?

A l’issue de la visite, de façon générale, nous avons retenu qu’il y a un programme de 2552 logements repartis en  programmes. Un programme de 1552 logements et un autre de 1000 logements. Nous avons vu les travaux, l’avancement est disparâtre de part et d’autre.

Sur les 1552 logements, l’avancement est réel car  le chantier  se trouve  entre 80 et 90%  d’exécution. Mais sur le chantier des 1000 logements sociaux, il y a 500  qui sont à peu près à 60% et  le reste des 500 est à ses débuts.

Pour la seconde visite, nous nous sommes rendus à Kati où il y a un programme de 600 logements qui sont en train d’être construits par la SIFMA. Dans l’ensemble, la qualité des travaux y est acceptable, mais toujours est-il que nous demandons à l’entreprise de mettre le paquet pour qu’en mars 2016 qui est le délai prévu, elle soit au rendez-vous.

Notre devoir était de venir voir si les préoccupations des différentes populations seront satisfaites. Mais aussi, nous rendre compte  si l’atteinte des objectifs du programme  gouvernemental en matière de logements sociaux sera possible. Car c’est une promesse du président Ibrahim Boubacar Keita.

Pensez-vous que cet objectif pourra être atteint ?

L’objectif peut être atteint mais, il y a beaucoup à faire, surtout au niveau des entreprises. Nous avons vu lors de cette visite que les travaux sont beaucoup ralentis. Ces derniers temps, les travaux  tournent beaucoup  au ralenti. Il ya une diversité au niveau du chantier. Sur certains sites que nous avons visités, ça va mais sur d’autres, la qualité n’est pas à la hauteur. Il faut des efforts pour que les prochains acquéreurs aient des logements de qualité qui peuvent durer dans le temps.

Quel message avez-vous à lancer ?

A N’Tabacoro, il est prévu la remise des clés des 1552 logements en juin prochain, c’est un challenge qui doit être relevé. Nous demandons au département en charge des logements sociaux de mettre les bouchées doubles sinon, l’objectif sur lequel nous comptons sera difficilement atteint.

Tout grand projet d’une telle envergure est lié à la problématique sociale car les problèmes sociaux sont récurrents et il faut les résoudre. Lors de la visite, nous avons rencontrées les différentes communautés qui ont des problèmes, et nous les avons écoutées. Nous allons voir avec le département de tutelle ce que nos pouvons faire pour résoudre leurs problèmes.

Propos recueillis par D. Diama

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