L’attribution des logements sociaux semble être entachée d’irrégularités. Des voix se sont levées pour décrier cet état de fait. Aujourd’hui, l’histoire est en train de donner raison aux plaignants. Un réseau mafieux vient d’être mis hors d’état de nuire.
Dans un communiqué qui nous est parvenu, les conditions de démantèlement du réseau mafieux sont bien claires. Selon le communiqué, c’est dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité que le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la population a initié plusieurs audits et évaluations.
Parmi les audits faits, figurent l’audit de la cession des bâtiments publics, le recensement et l’évaluation des biens publics à l’intérieur et à l’extérieur, l’audit de l’attribution des logements administratifs, l’audit et la visite des logements sociaux pour ne citer que ceux-ci.
A la suite des visites effectuées sur le site des logements sociaux par le ministre, la direction générale de l’office malien de l’Habitat et la direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat, il a été constaté des occupations frauduleuses de logements à N’Tabacoro. Pourtant des campagnes de sensibilisation avaient été menées, notamment le communiqué du 25 août 2021, précisant les conditions d’occupation des logements sociaux et invitant les usagers à respecter les règles d’occupation et de modification sous peine de poursuite judiciaire.
C’est ainsi que les services techniques ont été chargés de faire l’état de lieux sur le terrain. A l’issue des investigations, de nombreux occupants disposaient de documents qui semblent être fournis par l’OHM et qui se sont révélés faux. Les notifications en cause font référence aux 3743 logements (1ère tranche des 12 566 logements), alors que les intéressés ne figurent pas sur la liste y afférente publiée depuis mai 2019. C’est ainsi qu’une plainte a été introduite contre X, en vue de connaitre et traduire devant la justice les responsables de la délivrance desdits documents.
Dans le cadre de l’enquête menée par le Pôle économique et financier, le chef du service juridique et le chargé de dossiers à la section suivi et gestion des logements ont été entendus et mis sous mandat de dépôt, respectivement les 18et 21 janvier 2022. Un autre agent, convoqué par le juge, a abandonné son poste. Celui-ci est introuvable depuis plus d’un mois.
A l’initiative de l’OMH, l’étude de Maitre Minkoro Traoré, huissier-commissaire de justice a produit un procès-verbal de constat, faisant apparaitre l’occupation ou la modification de 462 logements, à la date du 23janvier 2022 dont la majorité a fait l’objet d’attribution frauduleuse. A ce stade 184 personnes ont été recensées.
Au regard des fraudes constatées, il est impératif de prendre des mesures pouvant permettre d’éviter la fraude lors de l’attribution des logements sociaux. Une distribution qui, souvent est faite par affinité, souvent par coloration politique au détriment des plus méritants. Les bavures autour de la dernière attribution sont une parfaite illustration. Il est aujourd’hui nécessaire de prendre des mesures en vue d’éviter une quelconque tension autour de ces logements sociaux dont les règles de la construction et de la distribution se trouvent déviées.
Bissidi SIMPARA