Ce n’est pas le bout de tunnel pour les maliens et les maliennes dont l’écrasante majorité n’a pas de chez soi. Et pour cause, l’opération à grande échelle de construction et d’attribution de logements sociaux à moindre coût et accessibles aux couches défavorisées, tourne au vinaigre. L’espoir dont ils fondaient sur le programme de logements sociaux s’effrite.
Non seulement pour l’acquérir il faut appartenir au cercle très restreint du pouvoir ou fréquenter les allées du Palais de Koulouba, mais aussi, être un adepte de la corruption, de la magouille. Pour la tranche 2008, on a vu des cas, ou plusieurs noms étaient inscrits sur la liste pour le même logment. Autre chose, des personnes ont vu leur nom sur la liste définitive alors qu’ils n’ont jamais postulé. On nous a aussi rapporté que des hauts cadres de l’Etat se rendent sur le chantier des logements sociaux, ils choisissent leur maison en tenant compte de son emplacement. Ils exigent aux ouvriers de renforcer la fondation de leur maison choisie au préalable. Ils assistent à tous les travaux comme si le chantier leur appartenait. Ils imposent le dosage de ciment, de fer et autres matériels de construction. Cela démontre que certains savent depuis le commencement des travaux de construction des logements sociaux que leur nom figurera sur la liste. Comme si ces manquements ne suffisaient pas, c’est un nouveau critère, juge drastique par les demandeurs de maison, qui s ajoute sur la liste déjà longue des critères d’éligibilité pour l’attribution des logements sociaux de Bamako, tranche 2009 2010.
Ce nouveau critère concerne l’attestation bancaire justifiant le paiement de l’apport personnel de 10 pour cent du prix de cession pour les logements type F4 et F5. Ce montant, pas du tout à la portée d’un fonctionnaire, d’un agent du secteur prive, d’un non salarié, d’un célibataire à plus forte raison, d’un veuf, d’une veuve, varie entre 2 050 000 FCFA pour les maisons de type F 4 et 2 500 000 FCFA pour les logements de type F5.
C’est précisément ce nouveau critère qui est décrié par les postulants. Ils le jugent discriminatoire. Ce nouveau critère, nous a confié un demandeur de logement avec tous ses documents en mains, devant les locaux de l’Office Malien de l’Habitat (OMH), est fait pour exclure la grande majorité des demandeurs. Selon lui, les plus hautes autorités, plus spécifiquement le président de la République , Amadou Toumani Touré, doivent revoir tous les critères d’attribution des logements sociaux afin de permettre au moins aux maliens de postuler même s’ils ne sont pas sûrs de l’avoir pour plusieurs raisons. Un autre s’est interrogé si l’initiative de construction de logements sociaux est faite pour permettre aux pauvres d’avoir un toit. Puisque, jusqu’à preuve de contraire, il y aucun pauvre parmi tous ceux qui ont bénéficié de logements sociaux. Ils ont tous les moyens. La preuve est palpable, allez y faire dans les quartiers où se trouvent les logements on sent l’aisance. Des grosses cylindres par-ci, des antennes paraboliques par-là. Aussi, des maisons carrément reconstruites en violation d’un des dispositions du cahier de charge.
A rappeler que l’Etat dispose de 380 logements de type F4 d’une valeur de 20 millions de FCFA chacun. La mensualité s’élève à 94 000 FCFA payable pendant 25 ans (300 mois). Le montant de la caution est 282 000 FCFA pour un revenu correspondant à 180 000 FCFA. La SIFMA et IFABACO ont respectivement 90 et 71. En ce qui concerne, les maisons de type F5, FORAS possède 340 maisons pour un montant de 25 millions de nos francs chacun. La mensualité s’élève à 114 000 FCFA payable pendant 25 ans.
Moussa Mamadou Bagayoko
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