Le président de la transition malienne, colonel Assimi Goïta, vient de donner un bel exemple de transparence parmi tant d’autres. Cette fois-ci, il s’agit, non seulement de la suspension de l’attribution des logements sociaux, mais aussi de l’abrogation pure et simple du décret.
Ainsi, le président Goïta montre aux Maliens que la lutte contre la corruption n’est pas un mot, mais un comportement de grands hommes, en désamorçant cette bombe à retardement qui est l’affaire des logements sociaux.
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la population, Brahima Kamena, a eu ces dernières semaines du pain sur la planche. Avec la publication de la liste de la tranche d’attribution de 12.566 logements sociaux, un véritable tollé s’est levé et beaucoup d’encre et de salive ont coulé également. Les détracteurs du gouvernement de transition en ont fait leur sujet de débat dans les salons et les grins de la capital.
Une raison de plus pour eux de vomir sur les autorités car celles-ci venaient de prêter le flanc. Les critiques allaient donc bon train. Il a été incessamment évoqué sur les réseaux sociaux des pratiques qui ont abouti à la chute de l’ancien régime miné par la corruption, le népotisme, les désordres de tous genres.
Face à Dieu qui punit, l’histoire qui retient et le peuple qui juge et critique, le ministre Kanena, sous le leadership gagnant du président, Assimi Goïta, a décidé non seulement de suspendre l’attribution des logements sociaux, mais également de dissoudre la commission d’attribution et enfin d’ouvrir une enquête pour situer les responsabilités. C’était le 16 février 2022. “Le processus est suspendu afin de procéder aux vérifications nécessaires”, écrit-il et annonce, par la même occasion, la dissolution de la commission d’attribution.
Quelques semaines après cette décision courageuse des jeunes colonels, ils ont agréablement surpris avec l’abrogation même du décret d’attribution des logements sociaux, mettant ainsi fin à toute suspicion.
Ainsi, Assimi Goïta sauve, une fois de plus, la transition politique en cours dans ce pays en proie à une insécurité depuis 2012. Il fait taire les langues visqueuses, les oiseaux de mauvaise augure, gomme le doute chez les indécis quant à l’engagement de l’Exécutif pour la refondation du Mali.
Assimi et son ministre de l’Urbanisme n’ont donc pas accepté d’entrer dans la pirogue avec l’âne. Ils ont su que le travail n’a pas été fait dans le respect des règles de l’art. Ce qui les a poussés à mettre fin à ce feuilleton malsain pour la réputation des maçons de Mali kura. Ils ont annoncé la suspension de l’attribution des centaines de logements sociaux à Bamako, dont un certain nombre aurait profité à des personnes proches du pouvoir.
La décision d’abrogation stipule en son article 1er: “Il est abrogée la décision n° 2022-031/Muhda-tp SG du 9 février 2022 fixant la liste définitive des bénéficiaires des 2218 logements sociaux de la deuxième tranche du programme gouvernemental des 12566 unités de 2015”. Une décision qui annule définitivement l’attribution des logements sociaux.
Assimi tient au respect de la Charte
La Charte de la transition, qui est une sorte d’acte fondamental, énonce l’intégrité, la probité, le mérite ou encore la transparence. “La lutte contre la corruption et l’impunité, ainsi que le retour d’un minimum de sécurité sont des nécessités vitales pour le Mali. Ces priorités sont au cœur de la vision de refondation de l’Etat et de l’amorce du Mali nouveau”, martelait Choguel Kokalla Maïga, le 7 février devant des diplomates.
Le président de la transition, Assimi Goïta, qui engage ses hommes sur le front de l’insécurité au nord et centre du pays, vient de dégonfler les coeurs et apaiser les esprits des Maliens au sud.
Bazoumana KANE