Le but de ce texte est d’apporter quelques éléments d’information concernant la situation qui prévaut au Malaria Research and Training Center (MRTC), FMPOS, Mali. Nous voulons dépassionner le débat afin que ce problème reste
dans son cadre de revendications des travailleurs du MRTC et non des étudiants. Nous demandons votre patience en lisant ce texte. Les détails vous permettront comprendre le mode de gestion des crises au niveau du MRTC.
Rappelons qu’une Assemblée Générale (AG) s’est tenue dans la Salle des Professeurs de la FMPOS, le 16 mai 2006 avec la participation de plus de 80 personnes. Apres cette rencontre, un cahier de doléances a été élaboré et un comité de crise a été mis en place pour la gestion des doléances avec le Décanat et les Directeurs des programmes de recherche. C’est ce Comité qui a travaillé pour que le syndicat soit crée suite à une AG tenue le 17 janvier 2007.
Conformément à la loi, depuis le 18 juillet 2007, il existe au MRTC un syndicat dénommé Syndicat des Travailleurs de la Recherche en Science de la Santé (SYNTRESS). Ce syndicat regroupe le personnel des programmes de:
– Recherche vaccinale et clinique/MRTC dirigé par le Pr Ogobara DOUMBO ;
– Recherche en Entomologie/MRTC dirigé par le Pr Sekou F. TRAORE
– Recherche sur le VIH/Sida/TB (SEREFO) dirigée par le Pr Anatole TOUNKARA
Le 12 aout 2007, s’est tenue dans la Salle de Conférence du MRTC, non pas une réunion de dénonciation du Pr DOUMBO, mais une Assemblée Générale d’information dont l’ordre du jour était :
– Genèse de la création du SYNTRESS ;
– Le point des revendications (contrat, sécurité sociale, salaire, gestion de protocole de recherche, plan de carrière, etc.);
– Les préavis de licenciement de 9 collègues ;
– Les divers.
Rappelons que 9 chercheurs du MRTC ont reçus des lettres de licenciement datées du 01 aout 2007 et signées par le Recteur de l’Université de Bamako. Dans les négociations en cours entre le Mali et le NIH, il est prévu que le Rectorat deviendra notre employeur. Pour le moment, aucun employer du MRTC n’a signé de contrat avec cette institution.
Le motif majeur avancé dans les lettres est un besoin de restructuration du personnel travaillant sur le vaccin. Il est dit dans la lettre que le partenaire américain aurait demandée une réduction d’effectif. C’est pour répondre à cette demande que les 9 collègues, au terme d’un préavis de trois mois cesseront de travailler au MRTC. Un calcul de leur droit a été fait en tenant compte du début des travaux du vaccin et non de la date à laquelle ils ont intégré le MRTC. Aucun chef hiérarchique ne les a informé sur ce processus licenciement avant la réception des lettres. Avant ces 9 préavis, les salaires d’autres travailleurs ont été coupés sans qu’ils n’en soient informés par le moindre écrit. Les 9 préavis constituent la goutte d’eau de plus.
Après la réception des lettres, certains d’entre eux ont contacté le Pr DOUMBO pour en savoir plus sur les motifs de ces licenciements. Le Pr aurait dit qu’il n’était pas au courant des licenciements et qu’il attendait d’être informé par l’administration.
Deux des proches collaborateurs du Pr DOUMBO dont les noms ont été cités dans un article (L’Indicateur Renouveau publié sur www.waliweb.net le 17/08/2007), soutiennent qu’une liste de personnes devant aller en formation aurait été fournie au Mali Service Center (MSC). Pour rappel, ce Service a été mis en place courant 2003 par les partenaires américains pour la gestion des fonds de recherche. Ils prétendent que c’est le MSC qui a rédigé les lettres de préavis de licenciement signées par le Recteur de l’Université et que les lettres ont été envoyées aux personnes concernées par le canal du Décanat, sans que le Chef de Programme Pr DOUMBO ne soit informé.
Nos camarades ont fait comprendre à ces deux intermédiaires que cette version n’est pas convaincante pour la bonne raison que ceux qui travaillent au MSC ne peuvent pas prendre une décision licencier sans l’aval du Chef Programme.
Il est bon de signaler que lors d’une rencontre passée, en présence des Chefs de programmes et du Rectorat, le Chef du Mali Service Center a dit que son service ne gère pas le personnel et que la gestion du personnel relève de la responsabilité des chefs de Programmes. Il est donc difficile d’admettre que ce service puisse proposer des agents au licenciement sans en informer le Chef de Programme.
En plus, on n’envoie pas en formation un employer qu’on a licencié. La promesse de formation après licenciement n’est qu’un prétexte. Il est utile de signaler qu’un des 9 collegues licenciés est en formation aux USA depuis un an. La surprise des encadreurs américains de notre collègue a été grande à l’annonce de son licenciement.
La plupart des collègues concernés par ces préavis ont pris une part active dans la création du Syndicat ou sont membres du bureau syndical. En vérité, certains ne veulent pas de syndicat au MRTC!
Logiquement pour que le Rectorat licencie, il aurait fallu que le Pr DOUMBO sous la tutelle de qui ces chercheurs travaillent ait fourni une requête administrative et nominative les concernant.
Les deux intermédiaires ont de nouveau contacté les collègues en leurs proposant d’intercéder auprès du Pr DOUMBO en vue d’une reformulation des lettres de licenciement « pour faire baisser la tension ». Ils ont même promis que les collègues licenciés seront redéployés sur d’autres projets sans donner de précision sur les conditions de leurs futurs emplois.
C’est étonnant que ces deux personnes qui à notre connaissance ne sont pas des administrateurs du MRTC, aient eu l’audace de proposer une reformulation des lettres venant du Rectorat.
Nous sommes en droit de penser qu’ils ont activement participé à la prise de décision de licenciement. Il y a donc une confusion de rôle au fait qu’il n’y pas de Chef de personnel au MRTC. La nomination d’un Chef de personnel figure déjà dans notre cahier de doléances.
Quand le Bureau SYNTRESS a annoncé la tenue d’une Assemblée générale le 12 aout 2007, ces deux personnes qui prétendent agir au nom du Pr DOUMBO, ont entrepris une campagne d’intimidations de nos membres. Ils ont appelé tous ceux qui travaillent sur les sites d’étude (Bandiagara, Donéguébougou, Bancoumana, Sikasso, etc.) pour leurs dire de ne pas envoyer des délégués à cette Assemblée générale. S’ils participent à l’AG, ils seront sanctionnés voir licenciés. Ils ont même demandé à certains membres du Bureau Syndical de choisir entre le Pr DOUMBO et le Syndicat.
Pour mettre fin à cette pression croissante exercée sur nos membres, à 24h de l’AG, le bureau du SYNTRESS a décidé d’inviter la presse. Les quelques journalistes présents le jour de l’AG sont ceux qui ont pu être contactés le 11 aout 2007 entre 20h et 22h. Mieux le jour de l’AG, ces deux personnes ont demandé à des éléments qu’ils contrôlent de noter les noms des présents à l’AG. C’est dans ce climat que l’AG d’information s’est tenue. Toutes les interventions ont porté sur les conditions de vie et de travail du personnel et non sur la personne du Pr DOUMBO.
Nous avons invité la presse, mais nous ne sommes pas les auteurs des articles de presse. Nous n’avons jamais utilisé le mot « déshabiller », ni promis de « démystifier » quelqu’un sur le NET. La position du SYNTRESS a été réaffirmée par son Secrétaire Général sur Radio Kledu et Radio Kayira. Lors de son interview accordé à la presse, il a décrit les problèmes du personnel et en disant en guise de conclusion que nous voulons ramener nos responsables autour de la table de négociation.
Nous sommes un peu confiants après l’audience que Madame le Recteur a accordée aux membres du Bureau SYNTRESS et aux collegues concernés par les préavis de licenciement, le 13 aout 2007 dernier. Cette rencontre nous a
donné l’occasion de donner notre version des faits. Le rectorat a promis de nous recontacter dans un proche délai au sujet des «préavis ». Le Recteur a également promis de nous rencontrer après cette crise des « préavis » pour discuter de notre cahier de doléances. Récemment, le Pr DOUMBO a contacté les collegues licenciés. Nous osons croire que les discussions à venir seront cette fois ci sincères.
L’espoir commence à renaître car le vrai dialogue commence à s’installer sans les intermédiaires qui ont compliqué la gestion de cette crise.
Nous ne demandons qu’à être entendu afin que les préoccupations du personnel soient prises en compte. Il est bon de travailler dans le silence et dire ce qui ne va pas de temps en temps. Voila notre vision de la transparence, de l’équité et de la justice.
Nous comprenons les inquiétudes des uns et des autres, nous réaffirmons que notre souci majeur est de trouver des solutions aux problèmes posés et non de nuire à l’image de qui que ce soit encore moins de celle du Pr DOUMBO
dont nous apprécions la contribution remarquable dans le développement de la recherche au Mali. Cependant, nous sommes en droit de revendiquer nos droits légitimes de citoyens autant que lui qui malheureusement n’en déplaise à
certains sont à la base de cette malheureuse violation de droits socioprofessionnels.
Nous sommes contributeurs de la promotion de la recherche malienne et nous n’avons aucun intérêt à nous nuire à nous-mêmes ! Ce serait le comble, vous ne pensez pas ?
En espérant que ce message rassurera ceux qui sont inquiets, nous sommes profondément soucieux qu’ils comprennent également les nôtres relatifs à la protection de nos droits et dignité de citoyens-chercheurs maliens que l’on ne peut violer en toute impunité.
Il est bon que ce qui ne marche pas dans ce qui marche soit dit sans que cela ne soit perçu comme une intention de salir.
Aussi, par cette même démarche d’information citoyenne nous sommes à la disposition de la presse avec nos Curriculum vitae (non pas d’étudiants mais de chercheurs expérimentés de 04 années à 10 années de pratiques au sein de l’équipe de recherche sur le paludisme) si nécessaire, pour une conférence de presse publique en présence de toutes les parties concernées et intéressées (souci d’être conformes aux principes éthiques de l’information juste, transparente, équitable et honnête) à l’établissement de la vérité !
Alors loin de nous le désir ou le dessein de vilipender qui que ce soit ; nous voulons que vérité éclate et que justice soit rendue en vertu des droits et de la dignité des citoyens que nous sommes !
M. Salif Sanogo y sera personnellement convié s’il désire réellement réaliser un reportage sans complaisance sur la recherche en santé et sur les conditions de vie socioprofessionnelle (contrat salarié, sécurité sociale, promotion, etc.) et de travail des chercheurs au MRTC, FMPOS, Université de Bamako !
Nous pensons qu’ainsi les uns et les autres seront loyalement informés des us, coutumes et pratiques des mandarins de la recherche en santé au Mali ! Cette demande de transparence dans la gestion des hommes ne fera pas fuir
les partenaires américains du MRTC qui ont longtemps souhaité la reforme de notre système de gestion en témoigne la création MSC.
La fuite des partenaires est mise en avant juste pour masquer les causes humaines de la crise actuelle. La haine et la jalousie n’ont pas de place dans nos cœurs. Nous aimons ce pays et nous le servirons en jouant notre rôle.
Comme droit de réponse à l’article du journal « Le Public » publié le 21/08/07 sur le Net, nous prions le webmaster de maliweb.net de bien vouloir mettre ce texte en ligne pour une large information du public.
Cordialement,
Pour le SYNTRESS
Syndicat des Travailleurs de la Recherche en Science de la Santé
Ibrahima Baber
Secrétaire aux Relations Extérieures
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