Lettre ouverte pour une Plateforme Globale Résiliente de Défense Stratégique et de Sécurité Durable au Mali

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Lettre ouverte au Président du Mali, aux Maliens, aux Partenaires et aux médias sur l’indivisibilité du Mali, leurs rôles, la réconciliation nationale, la paix et la sécurité durables au Mali
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE

Excellence Monsieur le Président de la République du Mali,

Excellence Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires du Mali,

Excellences Messieurs les médiateurs pour la crise Malienne,

Excellences Messieurs les facilitateurs pour la crise Malienne,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Mali,

Excellence Monsieur le Premier Ministre du Mali,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

Excellence Monsieur le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, chef de la délégation Malienne aux pourparlers inclusifs,

Excellence Monsieur le Haut représentant du Président Malien dans les pourparlers inclusifs inter-Maliens,

Excellence Monsieur le Ministre de la réconciliation nationale,

Excellence Monsieur le Ministre de la défense et des anciens combattants du Mali,

Excellence Monsieur le Ministre de la sécurité et de l’intérieur,

Excellence Monsieur le ministre de la communication, de l’économie numérique et de l’information du Mali,

Mesdames et Messieurs les participants au groupe thématique Défense et Sécurité du processus d’Alger,

Mesdames et Messieurs les participants aux pourparlers inclusifs inter-Maliens,

Chers frères et sœurs Maliens,

 

Certains Maliens s’étaient posés et se posent des questions sur l’efficacité, sur le terrain, des forces de défense et sécurité du Mali et des forces étrangères (MINUSMA et SERVAL succédée par la force régionale BARKHANE) qui les appuient.

 

Quelles sont les attentes des civils vis-à-vis de ces forces (de défense et sécurité du Mali, de la Minusma et de Barkhane) ?

 

Comment améliorer les relations entre ces forces et les civils ?

 

Que faut-il pour que ces forces puissent assurer de façon efficace la sécurité des personnes et de leurs biens au Mali ?

 

Quelle solution globale, résiliente et pérenne pour lutter contre l’insécurité et le terrorisme dans la zone sahel et son lien avec le triptype sécurité, développement et paix ?

 

Quelle plateforme globale résiliente pour assurer une défense stratégique et une sécurité durable au Mali ?

 

Nous tenterons d’apporter des éléments de réponse à ces questions ouvertes.

 

La contribution de chacun(e) est souhaitable.

 

Dans ce sens, il faut saluer l’initiative de l’Ambassade des Etats Unis d’organiser, en liaison avec le Mali, une conférence, sur la sécurité et les relations entre les civils et les militaires, qui aura lieu, à Bamako, du 18 au 21 Août 2014.

Je suis heureux d’être invité à cette importante conférence à laquelle je participerai et j’apporterai cette contribution.
1. ATTENTES DES CIVILS ET COMMENT AMÉLIORER LES RELATIONS ENTRE LES CIVILS ET LES AGENTS DES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI, AINSI QU’AVEC CEUX DE LA MIMUSMA ET DE BARKHANE ?

 

1.1 ATTENTES DES CIVILS

 

L’attente principale des civils et l’objectif commun des forces de défense et sécurité du Mali, de la Minusma et de Barkhane est la protection et la sécurisation des personnes et de leurs biens au Mali.

 

D’autres attentes des civils sont :

–       le renforcement de leur résilience (capacités d’adaptation) face aux problèmes d’insécurité,

–       s’impliquer dans les négociations inclusives afin de contribuer à la réconciliation nationale et à leur sécurité de façon durable,

–       l’implication effective de ces forces dans les négociations inclusives,

–       l’implication effective de ces forces pour rendre effectifs les cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités entre entités en conflit sur l’étendue du territoire,

–       l’implication effective de ces forces dans le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) des groupes armés et d’autodéfense,

–       l’implication effective de ces forces dans la société en contribuant à résoudre certains des problèmes auxquels elle est confrontée,

–       leur souhait que ces forces soient proches d’eux à travers la contribution à la prise en charge de leurs besoins (sécuritaires, de développement, sociaux, …).

 

Pour que ces attentes soient satisfaites et sur la base de cet objectif commun, l’entente et la confiance entre les forces de défense et sécurité du Mali, la Minusma et Barkhane doivent être réelles et la synchronisation, entre elles, parfaite.

 

Les civils doivent être les bénéficiaires de cette entente, de cette confiance et de cette synchronisation.

 

Pas de sécurité sans la participation active de ceux qu’on sécurise, c’est pourquoi, les civils doivent participer à leur sécurisation et doivent être impliqués après avoir créé la confiance avec eux.

 

Ainsi, ils pourront devenir des agents de sécurité efficaces et alerter en cas de danger (terrorisme, …) de toute sorte.

 

Ils aideront à créer une base de renseignements, nationale, régionale (à travers Barkhane) et internationale (à travers la Minusma et Barkhane), pour une sécurité efficace et durable au Mali, dans la région sahel et dans le monde.

1.2 CONDITIONS POUR CRÉER LA CONFIANCE AVEC LES CIVILS

 

Pour créer la confiance entre les civils et les forces de défense et sécurité du Mali, mais aussi avec la Minusma et avec Barkhane, il est indispensable :

 

–       De communiquer sur leurs rôles respectifs,

 

–       D’instaurer une communication entre les civils et les forces de défense et sécurité du Mali, mais aussi avec la Minusma et avec Barkhane,

 

–       Leur implication effective dans les négociations inclusives, dans le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) des groupes armés et d’autodéfense ainsi que dans la société,

 

–       l’implication effective de ces forces pour rendre effectifs les cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités entre entités en conflit sur l’étendue du territoire,

 

–       l’implication effective de ces forces dans la société en contribuant à résoudre certains des problèmes auxquels elle est confrontée,

 

–       Que ces forces soient proches des civils à travers la contribution à la prise en charge de leurs besoins (sécuritaires, de développement, sociaux, …).

 

Par exemples :

–       que des communiqués en direction des populations soient conçus par ces forces et publiés,

–       que des débats auxquels elles participent soient organisés,

–       que des représentants des forces de ces forces soient intégrés dans les négociations inclusives,

–       que les civils soient convaincus que leur sécurisation et leur protection soient vraiment assurées par ces forces,

–       que des projets de développement, sociaux et culturels soient menés en liaison avec ces forces,

–       des tournois sportifs entre des civils et des agents de ces forces soient organisés.

 
2. QUELLE ORGANISATION POUR UNE DÉFENSE ET UNE SÉCURITÉ DURABLE AU MALI ?

J’avais écrit et publié en ligne sur Mali jet, une contribution, le 02 février 2014, portant sur :
MINUSMA (ONU), SERVAL ET LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI : QUELLE ORGANISATION POUR UNE SÉCURITÉ DURABLE ET POUR DÉSARMER LES GROUPES ARMÉS.

Elle indique la nécessité d’une synchronisation intelligente entre les trois entités (SERVAL, MINUSMA ET LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ) pour une sécurisation et une sortie durables de la crise au Mali.

Merci à SERVAL pour le DLAO (Détachement de Liaison et d’Appui Opérationnel) en appui à la MINUSMA et aux forces de défense et sécurité du Mali.

Ce type d’appui, à travers le DLAO, a aidé dans le cadre de cette synchronisation intelligente dans je parle.

De même que les patrouilles mixtes, entre la police de la MINUSMA et la police Malienne, doivent être une réalité. Certains les contestent ou trouvent qu’elles sont insuffisantes.

Comme vous le savez, concernant la situation au Mali, le conseil de sécurité de l’ONU souhaite un règlement politique durable, une paix et une stabilité à long terme dans tout le Mali, Un et Indivisible.

Quelle organisation mettre en œuvre au Mali, en liaison avec les partenaires (ONU, SERVAL, CEDEAO, UA, UE, …), pour une sortie durable et définitive à travers un règlement politique durable de la crise Malienne ?

Cette organisation est-elle efficace sur le terrain ?

Vous trouverez ci-dessous un extrait de cette contribution.

 

Nous (le Mali) n’avons pas intérêt à nous mettre la communauté internationale, entre autres, à travers l’ONU, la MINUSMA, BARKHANE (force régionale qui a succédé à Serval), la CEDEAO, l’UA, l’UE, sur le dos, nous devons travailler de concert pour que la sécurité au Mali soit assurée de façon efficace.

Le respect mutuel et la synchronisation des opérations entre la MINUSMA (ONU) et les forces de défense et sécurité doivent être exigés, de même qu’entre BARKHANE et les Forces de défense et sécurité du Mali.

Après la guerre de Kidal, une mise au point sérieuse et une décrispation de l’atmosphère, en présence de ces dernières, doivent être faites afin de répartir dans de bonnes conditions et d’oublier les différends.

Ce qui a été fait, en partie, lors de la rencontre entre Koenders (émissaire de l’ONU) et le Président IBK.

Je pense qu’il serait judicieux de penser à une nouvelle organisation de la MINUSMA avec plus d’implication du Mali et pour le Mali (nécessité d’appliquer les nouvelles attributions de la MINUSMA, découlant de la résolution 2164 (2014) de l’ONU, pour agir en s’impliquant plus) ET plus de synchronisation entre la MINUSMA et les forces de défense et sécurité du Mali.

De même, le lien entre ces dernières (MINUSMA et Forces de défense et sécurité du Mali) et BARKHANE doit être repensé avec plus de synchronisation.

CERTAINS DISENT QU’IL EST DIFFICILE DE COLLABORER AVEC L’ARMÉE MALIENNE DONT CERTAINS MEMBRES S’ENFUIENT DES QU’IL Y A UNE ATTAQUE SÉRIEUSE.

N’est-ce pas dû, en partie, au manque de communication et de synchronisation.

A Kidal, en mai 2014, lors de l’offensive et de la contre-offensive, si elle était au courant qu’elle était réellement épaulée par Serval et MINUSMA, certains auraient-ils fui ?

Justement, une mise au point permettra d’éviter cela et pour cultiver l’esprit d’entraide, de communication, de persévérance et de synchronisation.

2.1. ORGANISATION GLOBALE A TROIS PIEDS

Une nouvelle organisation globale, axée sur une synchronisation intelligente entre les trois entités, MINUSMA, BARKHANE et les forces de défense et sécurité du Mali, doit être mise sur pieds ou doit promouvoir son efficacité.

Elle repose sur ses trois pieds: MINUSMA, BARKHANE et LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI.

Cette organisation va gérer la base de renseignements (support de la guerre de renseignements) sur le terrorisme et sur la sécurisation du Mali et le lien avec celle de la zone sahel.

DONC, UNE COOPÉRATION RÉGIONALE ET INTERNATIONALE EST NÉCESSAIRE POUR VENIR A BOUT DU TERRORISME ET DES CONFLITS INVOQUANT PLUSIEURS PAYS DU CHAMP.

Cette nouvelle organisation, en s’appuyant sur la force régionale BARKHANE, prendra en charge efficacement la sécurité au Mali.

En particulier, elle sécurisera dans de bonnes conditions le dialogue et les pourparlers inclusifs, inter-Maliens, s’ils se tiendront dans les régions au Mali.

SANS CETTE SÉCURISATION, UN DIALOGUE SEREIN, AVEC UNE QUIÉTUDE TOTALE, N’AURA PAS LIEU.

Le manque de définition claire des tâches de chacune des parties prenantes (certains MALIENS CROYAIENT QUE LA MINUSMA DEVAIT COMBATTRE AU PRES DES FORCES MALIENNES), de synchronisation, de communication sur ces tâches et de dialogue a empêché et empêchera cette organisation, à trois pieds, d’être efficace.

Prenons-nous la main dans la main avec nos partenaires, avec une communication et une synchronisation intelligente, nous vaincrons.

2.2. QUI DOIT DÉSARMER LE MNLA ET LES GROUPES ARMÉS ET ASSURER LEUR RÉINSERTION ?

La résolution 2100 de l’ONU parle du désarmement.

L’accord de Ouagadougou parle du cantonnement et du désarmement à la fin.

Le conseil de sécurité de l’ONU, dans son communiqué du 23 janvier 2014, parle du cantonnement et du désarmement immédiat.

La résolution 2164 (2014) de l’ONU stipule que le MINUSMA doit intervenir dans les pourparlers inclusifs et pour le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) des groupes armés et d’autodéfense.

Qui doit assurer le désarmement du MNLA et des groupes armés et leur réinsertion ?

Après les négociations, en fonction de ce qui aura été décidé lors de ces dernières, sous le couvert des résolutions 2100 et 2164 (2014)  de l’ONU, l’organisation à trois pieds, MINUSMA, BARKHANE ET LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI, dont j’ai parlée dans ma contribution, en liaison avec le gouvernement Malien, doit assurer le DDR des groupes armés et d’autodéfense.

Il faut se parler, s’organiser en se synchronisant intelligemment et ne pas se mettre l’ONU, la MINUSMA et BARKHANE sur notre dos MAIS travailler avec elles pour y arriver.

Ce manque (ou l’insuffisance) de cette synchronisation et de communication a été ressenti (e) pendant la guerre de Kidal en mai 2014.

Prenons-nous les mains dans les mains avec nos partenaires et dialoguons pour y arriver.

La bonne volonté et l’engagement de TOUS sont indispensables.

3. PLATEFORME GLOBALE RÉSILIENTE DE DÉFENSE STRATEGIQUE ET DE SÉCURITÉ DURABLE AU SAHEL

 

3.1. PROBLÉMATIQUE ET NÉCESSITÉ D’UNE SOLUTION GLOBALE ET RÉSILIENTE

Le problème d’insécurité et sa mondialisation croissante constituent une préoccupation majeure dans tous les pays du monde. En Afrique, la zone sahélo-saharienne n’est pas en reste, en plus, elle est soumise aux impacts des facteurs climatiques.

Les sept pays composant cette zone sahélo-saharienne, appelée aussi région du sahel, qui sont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Libye, le Tchad et la Mauritanie, souffrent de cette insécurité et de ces impacts.

Cette zone mérite une attention particulière du fait de cette insécurité et des facteurs qui favorisent cette dernière. La partie désertique de cette zone, incluse dans chacun des pays de la zone, est plus soumise à cette insécurité, qui se répand sur toute cette région du sahel.

 

J’avais proposé, en 2011, aux chefs d’Etats de la zone sahel un programme communautaire de lutte contre l’insécurité dans cette zone sahel.

 

Vous trouverez l’adresse internet qui pointe sur ce programme, republié le 30 décembre 2013 sur mali jet et le 01 janvier 2014 sur maliweb , voir ci-dessous :

 

http://www.maliweb.net/contributions/proposition-insecurite-dans-la-zone-sahelo-saharienne-les-tic-peuvent-contribuer-a-apporter-la-securite-attendue-ameliorer-la-gouvernance-et-supporter-lindispensable-developpement-durable-187631.html

 

Le Président ATT (ex Président du Mali) s’était engagé à appliquer ce programme au Mali et à le proposer aux autres chefs d’Etats de la zone sahel.

 

Ce programme et cette plateforme globale et résiliente de défense stratégique et de sécurité durable sont soumis, à travers cette lettre ouverte en ligne, aux autorités Maliennes, aux négociations inclusives à Alger et aux partenaires, ils sont ouverts pour accueillir des partenariats ou être intégrés à des partenariats.

 

Essayons de mettre en lumière quelques éléments qui contribuent à expliquer pourquoi l’insécurité règne dans la partie désertique et quasi-désertique, plus grande partie, de cette zone sahélo-saharienne et comment arriver à trouver une solution pérenne à cette insécurité.

 

La partie désertique ou quasi-désertique (aridification locale) de cette zone sahélo-saharienne est victime d’une grande insécurité liée à plusieurs facteurs :

 

  1.     son étendue énorme avec une présence très limitée, non loin des villes, des forces de l’ordre et sans force de l’ordre dans le reste.

 

  1.     dominée par le désert, par suite de variations climatiques et de l’effet des activités humaines, la vie y est difficile. A part quelques rares endroits, non loin des villes, il n’y a souvent pas d’école, ni d’infirmerie.

 

  1.     s’occupant pratiquement seules de leur sort, les populations, souvent  nomades ou quelques sédentaires ayant des animaux qui vont broutés non loin des villes, y vivent avec une grande difficulté de substance car l’eau et la nourriture y sont difficiles à avoir, ne parlons pas d’électricité qui est inexistante dès qu’on s’éloigne un peu des villes ou des cantons.

 

  1.     soumise aux changements climatiques (impact sur la biodiversité, déforestation, …) d’où nécessité de ressources durables et de moyens de subsistance résilients face aux changements climatiques tout en préservant et en protégeant, autant que possible, l’environnement.

 

  1.     l’éloignement des commerces et la difficulté pour avoir les moyens de transport afin d’approvisionner, en nourriture et en eau, les personnes et les animaux.

 

  1.     en somme, absence de développement et prédominance de la pauvreté sous toutes ses formes malgré les énormes ressources (pétrole, uranium, …) dont regorge cette partie désertique de la zone sahélo-saharienne. Ces ressources sont souvent inexploitées (cas du Mali) ou le sont très partiellement (cas du Niger).

 

Ces facteurs, qui sont liés principalement au problème de sous-développement et de pauvreté sous toutes ses formes, ont favorisé l’existence de groupes d’individus qui déstabilisent la zone par du terrorisme, des attaques et des vols d’animaux.

 

Exemple, au Niger, une telle insécurité sévit dans la zone Nord Tillabéry, où les  10 et 21 Avril 2011 dans la zone de Ouallam plus précisément à Inabagal, Tingara et Zouragan, une attaque par un tel groupe a fait d’énormes pertes en vies humaines (quatre-vingt personnes mortes) et le vol d’animaux (huit cent têtes).

 

Ces attaques dont sont victimes les éleveurs de la zone Nord Tillabéry, ceux de la zone de Tillabéry au-dessus de Tintaboraguène (situé au-dessus de Dessa, Bibiyergou, Anzourou et Gaigorou), ceux au-dessus de Ayourou, ceux habitant dans une partie de l’Aïr, de l’azawagh, d’agadez, etc,  en sont aussi victimes.

 

Au Mali, la partie nord est aussi caractérisée par une telle insécurité, de même qu’au Tchad.

 

Afin de trouver une solution adaptée à ce problème d’insécurité qui s’étend sur toute la partie désertique de cette zone sahélo-saharienne, il convient de se poser un certain nombre de questions  et d’analyser les réponses associées.

 

3.1.1. Qu’est-ce qui a amené tout ça ?

 

Principalement, les facteurs précédents, essentiellement liés au sous-développement et à la pauvreté sous toutes ses formes, et l’influence de la mondialisation de l’insécurité (présence, de plus en plus, de réseaux avec des bases dans plusieurs pays du monde, par exemple, de AL QUAIDA ou AQMI, présents dans cette zone).

 

Ces réseaux extérieurs instrumentalisent la problématique (sous-développement et pauvreté) pour s’installer dans la partie désertique de la région sahélo-saharienne et y agir.

 

3.1.2. Qui sont les victimes de cette insécurité ?

 

Les habitants de cette zone, qui sont :

 

–   au Mali : bambara, touaregs, peulhs,  arabes, songhaï,  dogon, malinké, bozo, sénoufo, etc.

– au Niger : haoussa, zarma, songhaï, peulhs, touaregs, toubous, kanouri (béribéri et manga), arabes, gourmantchés, etc.…

–    au Tchad : arabes, peulhs, toubous nomades (teda, daza ou goranes, zagawa), sara, kanembou, maba, naba, moussei, moundan, marba, massana, kanouri, etc.

–    au Burkina : mossi, peulhs, touaregs, gourmantchés, gourounsis, sénoufos, bobos, samos, dioula, bissa, lobi, lyélé, marka, etc.

–    dans les trois pays arabes limitrophes, principalement : arabes, berbères, touaregs, …

 

Avec la sécheresse et la quête d’une vie meilleure ou de regroupement familial, certains habitants de cette zone se déplacent d’un pays à l’autre dans la même zone ou ailleurs.

 

3.1.3. Qui attaquent cette zone ?

 

Difficile à dire avec précision mais les habitants de cette zone incriminent les bandes armées hétéroclites inconnues, certains incriminent les touaregs, d’autres incriminent les peulhs, d’autres encore incriminent des groupes formés de touaregs, de peulhs, des toubous, d’arabes, de berbères, de djerma, de haoussa, de songaï, …

 

3.1.4. D’où viennent-ils ?

 

Certains disent qu’ils viennent du Mali, d’autres disent qu’ils viennent du Niger, d’autres disent du Tchad, du Burkina, de la Libye, de l’Algérie, de la Mauritanie  et, d’une façon générale, pensent qu’ils viennent de certains pays de cette zone sahélo-saharienne et/ou de l’extérieur (AL QUAIDA ou AQMI, …) mais ne savent pas trop, d’autres encore parlent de chômeurs ou de bandits qui quittent les villes des pays de cette zone ou ailleurs pour chercher à voler.

 

Finalement, certains habitants de cette zone s’accusent mutuellement et/ou accusent des réseaux extérieurs d’instrumentation de la problématique (sous-développement ou pauvreté) pour s’installer dans la partie désertique de la région sahélo-saharienne et y agir.

 

3 .1.5. QUELLE SOLUTION POUR RÉSOUDRE EFFICACEMENT CE PROBLEME D’INSÉCURITÉ, DE SOUS-DÉVELOPPEMENT ET DE PAUVRETÉ?

 

3.1.5.1 SOLUTION GLOBALE, RÉSILIENTE ET PÉRENNE

 

Très difficile de donner une telle solution. Ce problème d’insécurité est le même dans toute la zone sahélo-saharienne, il convient que les autorités des pays de cette zone puissent trouver une solution pacifique, globale, résiliente (en tenant compte de la résilience des acteurs, des organisations et des états concernés)  et pérenne, en privilégiant le dialogue inter-états et intra-états et en liaison avec l’union africaine, l’ONU, l’ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO,  la BAD, les ONG, la société civile et les partenaires au développement (France, USA, …).

 

Pour ce faire, la paix et l’implication de tous les pays de cette zone sahélo-saharienne (le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Libye, la Tchad et la Mauritanie) et des populations locales, vivant dans les parties victimes, sont indispensables.

 

Cette solution globale, résiliente et pérenne doit prendre en compte le problème à la racine c’est-à-dire savoir le pourquoi (qu’est ce qui a amené tout ça ?) et trouver la solution adaptée.

 

Nous avons vu au début que les problèmes liés au sous-développement et à la pauvreté sous toutes ses formes constituent les facteurs clés qui ont généré cette insécurité.

 

Il convient donc de trouver une solution idoine à ces problèmes pour que l’insécurité trouve une solution pérenne et définitive et que les habitants de la partie désertique ou quasi-désertique de cette zone sahélo-saharienne aient leurs besoins satisfaits et puissent profiter des ressources énormes présentes dans cette zone tout en préservant et protégeant l’environnement.

 

Ces dernières doivent être exploitées et mieux gérées. Chaque pays de cette zone doit exploiter et gérer les ressources de la partie désertique lui appartenant.

 

3.1.5.2 ÉTUDIER LA POSSIBILITÉ D’EXPLOITATION ET DE GESTION MUTUALISÉES

 

Une exploitation et une gestion mutualisées peuvent avoir lieu, pour certaines ressources tout en préservant et en protégeant l’environnement, après accord des pays de cette région du sahel.

 

Ce qui peut être intéressant, par exemple, pour le cas de la fourniture et de l’exploitation de l’énergie : comment avoir l’indépendance énergétique de cette région, éventuellement étendue aux pays voisins, en recourant aux énergies renouvelables ?

 

La solution idoine à ces problèmes d’insécurité doit être trouvée et mise en œuvre, en tenant compte de tous ces éléments, par les pays de cette zone, aidés par l’union africaine, l’ONU, l’ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO, la BAD, les ONG, les populations locales et les partenaires au développement (France, USA, …).

 

Ces derniers ont intérêt à ce qu’une telle solution soit trouvée pour qu’une telle zone ne puisse pas attirer ou attisée une insécurité à destination des autres pays, en particulier des pays  développés.

 

3.2. PLATEFORME GLOBALE ET RÉSILIENTE DE DÉFENSE STRATÉGIQUE ET DE SÉCURITÉ DURABLE AU MALI

 

Contre l’insécurité et pour la guerre contre le terrorisme au Mali et dans la zone sahel, seule une coopération au niveau de la zone sahel et avec le reste du monde pourra en venir à bout.

En plus du G5 du Sahel auquel participe le Mali et du traité de cooperation défense signé entre le Mali et la France, l’extension à d’autres pays tels que les Etats Unis (avec leurs drônes de surveillance) à travers des accords ou traités défense serait un atout considérable.

Former une communauté étendue, integrant les citoyens, contre le terrorisme et le narcotrafic serait plus profitable pour tous.

 

Dans le cadre d’un accord défense multipartenaires, cas de celui que pourra établir le G5 avec d’autres entités telles que la France et les USA, tous les partenaires profiteront de l’effet du groupe et du réseau pour être mieux sécurisés et pour disposer d’une résilience plus grande.

Un contrat multipartenaires est intéressant afin de profiter de l’effet du réseau de partenaires avec sa sécurisation optimale (car plus de moyens et de ressources dédiés à la sécurisation) et de la résilience induite.

Le réseau de partenaires pourra bâtir une plateforme globale et résiliente (prenant en compte la resilience des acteurs, des organisations et des états concernés) pour la sécurisation, la paix et le développement en mutualisant, autant que possible, les ressources et les moyens.

En particulier, en utilisant l’intelligence économique et stratégique, une base collective de renseignements pourra être conçue et réaliser pour le réseau de partenaires afin de lutter COLLECTIVEMENT contre le terrorisme, le narcotrafic et l’insécurité grandissante.

Ainsi, une vraie guerre collective de renseignements ou guerre informationnelle se mettra en place pour sécuriser EFFICACEMENT le réseau des partenaires avec deux ou plusieurs partenaires.

A travers les TIC (Technologies d’Information et Communication) et les réseaux, en particulier les réseaux sociaux, l’intelligence collective et le pouvoir de l’information sans frontières (possibilité d’ouvrir le réseau à d’autres partenaires aux niveaux régional et mondial) seront mis au service de la sécurisation pour des prises de décision rapides et efficaces.

En plus, le triptype sécurité, paix et développement offrira d’énormes avantages pour une construction, un développement durable résilient, une sécurisation et une paix durables du Mali et de la zone sahel et pour le bien-être des populations.

Profitons de cette intelligence et de ce pouvoir étendu et sans frontières pour lutter contre le terrorisme et l’insécurité au Mali et de la zone sahel mais aussi pour le bonheur de nos populations.

 

4. CONCLUSION

 

C’est en améliorant les relations entre les citoyens et les forces de défense et sécurité (Maliennes et Etrangères) et en optant pour la conception et la mise en œuvre d’une plateforme globale et résiliente de défense stratégique et de sécurité durable, qu’on :

 

– garantira une sécurisation et une protection optimales aux citoyens en les impliquant et

– renforcera leur résilience face aux problèmes d’insécurité et face au terrorisme.

5. CONTACT

Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
TEL au Mali: (00223) 78 73 14 61

 

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Cher Docteur

    La France a acjete des drones pour surveiller le Mali

    Moi je pense que la Cedeaoe doit en acquerir egalement

    Le Mali n ayant pas les moyens doit xommencer a reflechir et lancer un programme de recherche sur 15 ans
    pour mettre au point des petits drones pour la surveillance
    aerienne du desert en recrutant 500 ingenieurs et techniciens bien payes

    Soit 200 000 Cfa /an chacun

    Pour un cout salarial global de 100 millions de Fcfa par an

    POUR LA LAISON SATELLITE ON POURRA LE FAIRE AVEC LA CHINE

    QU EN PENSEZ VOUS ?

    Cela est ds nos moyens

    Sinon on sera toujours dependant techniquement des autres

    • Bonjour,
      Merci cher frère INGENIEUR de votre contribution.

      Quoique l’idée pourrait être bonne, SURTOUT EN CE QUI CONCERNE LA PROMOTION DE LA RECHERCHE, mais elle souffre d’un manque de pragmatisme.

      Comment pouvez-vous payer un ingénieur à 200 000 FCFA par an, rendez-vous compte de ce que vous dites ?

      Le manque de motivation et de valorisation est un des facteurs provoquant la fuite des cerveaux de l’Afrique.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
      E-mail: Webanassane@yahoo.com

  2. Bonjour Docteur
    Je suis ému de vos directives rélativisant à une stratégie appropriée à la defense et à la sécurité du Mali. Moi en tant que profane à la matière, je m’inscris en réfus de synchroniser les forces étrangères aux forces armées Maliennes. La MINUSMA, le BARKHANE, doivent nécessairement appuyer le Mali dans sa lutte contre le terrorisme, à mon avis synchroniser ces forces étrangères aux FAMA, pourrait dans un contexte limiter les forces Maliennes à bien mener ses missions régaliennes ou de bien nettoyer, c’est le Mali qui doit etre écouter sur ce point pour en finir avec toutes les mauvaises graines. Nos forces armées doit etre bien équipées pour faire face à la hauteur des différentes menaces du Mali. Que dieu bénisse le Mali.

    • Bonjour,
      Merci Julles de votre commentaire et du fait d’être ému par cette lettre ouverte.

      Quand on travaille avec une certaine entité ou avec quelqu’un (e) la moindre des choses, c’est de synchroniser pour que le travail se passe convenablement.

      Donc, nos forces de défense et sécurité doivent se synchroniser avec nos partenaires qui les appuient dans leurs tâches.

      Ce qui ne veut pas dire que ces partenaires vont nous dicter ce qu’ils veulent ou qu’on ne doit pas développer nos forces de défense et sécurité.

      C’est à nous d’assumer nos responsabilités, de fournir les moyens qu’il faut à nos forces de défense et sécurité afin de sécuriser les personnes (physiques et morales) et protéger notre pays.

      Seulement, comme je vous l’ai toujours dit, la guerre n’est pas la solution DURABLE pour la crise Malienne. Car elle entraînera une spirale de violences et même une guerre civile.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
      E-mail: Webanassane@yahoo.com

  3. Dr tu as raté une belle occasion de te taire. Ce monsieur n’a pas lu ton texte car il n’en as pas la patiente. S’il l’ parcouru, c’est en vain car il ne comprend rien.
    Il va falloir qu’il se décide pour les arabes ou les touaregs : c’est l’un ou l’autre.
    En tous cas, c’est la réalité du terrain et il va falloir faire avec.
    tantôt avec les jihadistes, tantôt avec les forces d’interpositions, tantôt avec le diable en personne : ca suffit cette tactique hypocrite.
    Moi je suis avec les touaregs du GTIA et les arables du MAA, ceux-là qui ont donné la fessée historique à des bandits à tabankort et Anefiss.

    • Bonjour,
      Merci Le Cardinal de votre commentaire.

      Vous avez raison, mais ce n’est pas normal de se taire car nous ne devons pas laisser des frères se mettre à côté des préoccupations nationales.

      Condamnons les amalgames qui divisent et privilégions l’unité de tous les Maliens incluant ceux du nord du Mali.

      Aujourd’hui, pour TOUS, y compris pour les membres des groupes armés qui l’acceptent et l’ont signé, le Mali est Un et Indivisible.

      Alors, ceux qui n’acceptent pas cela, se trompent.

      Il faut les aider à revenir dans la république.

      TOUS les patriotes Maliens sont utiles pour la refondation du pays, quelque soient leurs origines et leurs ethnies.

      Agissons pour l’unité nationale et l’intégrité territoriale.

      Bientôt, tous les indécis nous suivront.

      La paix durable au Mali est pour bientôt.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
      E-mail: Webanassane@yahoo.com

  4. Mon cher Ghissa ag Anasser, des deux choses l’une,

    soit tu es un traitre payé par l’état narco-terroriste du mali, soit tu nourris une haine maladive de type atavique vis à vis des arabo-touaregs, pour des raisons que tu es le seul à connaitre. Je voulais te le dire depuis longtemps cher monsieur.

    • Bonjour,
      Merci de votre message.

      Vous vous trompez, je n’éprouve aucune haine envers mes frères et sœurs arabo-touaregs, au contraire, je défends leurs intérêts à travers l’unité nationale, l’intégrité territoriale du Mali et l’intégration équitable des communautés dans le cadre d’une décentralisation équitable et équilibrée, que je souhaite.

      C’est à cause de cela que vous me traitez comme vous le faites ?

      Pour les régions du nord du Mali et pour tout le Mali, l’avenir nous dira qui a raison, ma façon de voir ou la votre.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
      E-mail: Webanassane@yahoo.com

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