Lettre ouverte des professionnels du livre du Mali : Stop à une école sans livres !

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Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement du Mali, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’à l’Association des parents d’élèves qui nous est parvenue, les professionnels du livre prennent à témoin l’opinion publique nationale  sur les conséquences néfastes du manque de livres dans les écoles et partagent leur conviction que “l’on ne peut sauver l’École sans sauver le livre et sans livres, pas d’École”. Nous partageons avec vous l’intégralité de la lettre.

Sans élèves, une école meurt !

Sans enseignants, une école meurt ! Et sans livres, une école meurt fatalement! C’est avec une grande stupéfaction que les professionnels du livre et les partenaires sociaux de l’école malienne viennent de constater que le ministère de l’Éducation nationale, depuis 2011, a cessé d’allouer un budget à l’achat des manuels scolaires, des livres pour les Coins lecture et les Bibliothèques scolaires.  Et, en 2012, avec l’installation de la crise politique et sociale dans le pays, l’État a drastiquement réduit l’approvisionnement des écoles en manuels, allant à l’encontre de toutes les recommandations du Programme décennal de l’éducation (PRODEC), programme de financement d’une politique éducative compétitive à laquelle seraient affectées des ressources importantes du budget d’État avec l’appui des partenaires de l’éducation.

Pourtant, le secteur du livre est un secteur incontournable  dans l’essor de l’enseignement et du développement intellectuel de l’élève.

D’ailleurs, pour souligner le rôle majeur que jouent le manuel scolaire et le livre  dans l’épanouissement de l’apprenant, les objectifs du PRODEC sont sans appel :

  • fournir des manuels scolaires et du matériel didactique de qualité, respectueux des contenus des programmes en vigueur et des méthodes d’enseignement préconisées ;
  • faciliter à tout élève l’acquisition de ces manuels et matériel dans les délais et à des prix convenables pour permettre à chaque élève du cycle fondamental, de la 1re année à la 9e année, de disposer d’un manuel par matière et aux maîtres, de guides pédagogiques accompagnant lesdits manuels.

Pour davantage mettre l’accent sur l’importance du manuel scolaire et du livre, le Programme d’investissement du secteur de l’éducation (PISE), chargé du financement du PRODEC, prévoit, dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’enseignement fondamental, la création des Coins lecture dans les classes du Premier Cycle (1re-6e)  et des Bibliothèques dans celles du Second Cycle (7e-9e), afin de placer l’apprenant dans un environnement lettré de proximité.

Pourquoi donc s’être éloigné de ces objectifs  au risque de tuer l’école à petit feu ?

Si nous n’avons pas d’explication rationnelle à cette question, nous pouvons quand même saluer l’engagement des partenaires internationaux comme l’Agence française du développement (AFD), les coopérations néerlandaise, hollandaise, allemande, canadienne. Cette dernière, entre 2001 et 2008, a investi environ 44 milliards de FCFA destinés à l’achat et à la distribution des manuels scolaires. Cet investissement a permis d’améliorer sensiblement le ratio manuel/élève.

Lancé en 2011-2012, afin de renforcer les capacités de production  et de distribution d’éditeurs de manuels scolaires, le Projet d’appui à la gestion éditoriale (PAGE) de la coopération canadienne, doté d’un budget de 4,3 millions de dollars canadiens (à peu près 1,8 milliard de FCFA),  permit notamment  l’édition de quatre manuels scolaires et de leurs guides, validés par le MEN en 2018.

Cependant, nous réaffirmons que l’intervention de la coopération internationale ne peut être qu’un accompagnement, limité dans le temps.

Aussi, afin de réactiver la dotation des écoles en manuels scolaires et en livres pour Coins lecture et Bibliothèques, d’éviter l’effondrement de l’industrie du livre : Nous, professionnels du livre, par cette Lettre ouverte, prenons à témoin l’opinion publique nationale  sur les conséquences néfastes du manque de livres dans les écoles et partageons notre conviction que “l’on ne peut sauver l’École sans sauver le livre et sans livres, pas d’École”,

Nous, professionnels du livre, exhortons toutes et tous à signer cette Lettre ouverte qui lance la campagne : Stop à une école sans livres !

Bamako, le 24 septembre 2020

Pour les Professionnels du livre

Le Président de l’Organisation Malienne des Éditeurs de Livres (OMEL)

Hamidou Konaté, Officier de l’Ordre National du Mali

 

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1 commentaire

  1. Toute personne qui a détourné le bien étatique à son profit est un acteur de ce désastre ! 99 % des fonctionnaires maliens sont des voleurs ou des délinquants financiers ! Des fonctionnaires milliardaires ou autres qui créent des partis ! La corruption se fait à tous les niveaux au Mali ! Les jeunes de 30 ans sont nés et ont grandi dans la corruption ! Est-ce que l honnêteté , la probité , le labeur , le travail , le mérite , le patriotisme existent dans le langage du malien actuel ?
    Que DIEU sauve le Mali ! !!

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