Lettre ouverte aux responsables des groupes armés de Kidal

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À Messieurs :

  1. Le général Alhaji Ag Gamou, officier supérieur de l’armée malienne,
  2. Le colonel Mohamed Ag Najim, chef d’état-major du MNLA,
  3. Cheikh Ag Awoussa, chef d’état-major du HCUA,

Messieurs,

J’ai l’immense honneur de m’adresser à vous ce soir, poussé par la souffrance qui est mienne de voir chaque jour mon peuple périr sous les regards intéressés de tous ceux qui désirent sans l’avouer son total anéantissement. Excédé par cette guerre sans vainqueurs ni vaincus où chaque jour des mères et des pères perdent des enfants, des femmes perdent des maris et les enfants deviennent orphelins. Des combattants du camp d’en face perdent qui un ami intime, qui un cousin, qui un frère ou un oncle.

Mon général, n’oubliez pas que vous fûtes le formateur pour ces jeunes des deux bords qui aujourd’hui se font face et s’entretuent sans que personne ne s’en émeuve. Aussi bien durant les combats au Liban qu’au Tchad, c’est vous que chacun voulait avoir comme modèle. Durant la rébellion de 1990, vous avez été le commandant le plus dynamique et le plus opérationnel aussi bien de la base de Tejarert d’abord au temps où tous étaient ensemble que de celle de Tigharghar plus tard à la création de l’ARLA et les jeunes qui meurent des deux côtés aujourd’hui, quelle que soit leur tribu voyaient comme une promotion, le privilège de faire partie de votre unité et servir sous vos ordres. Aujourd’hui, vous avez atteint un grade et une position que personne n’a atteints avant vous au sein de la société Kal-Tamachaq. Je vous prie humblement, moi l’Outamachaq lambda, d’user de la sagesse et de la force de caractère dont vous avez toujours fait preuve, de l’amour du prochain que tous reconnaissent en vous et de votre privilège de premier responsable de la communauté Kal-Tamachaq dans la hiérarchie militaire du pays, pour qu’une solution consensuelle, pacifique et qui ne lèse personne soit trouvée à ce conflit fratricide afin que des enfants d’un même terroir, d’un même peuple et qui sont parents ou amis de surcroît arrêtent de s’autodétruire et de se livrer en spectacle macabre.

À mon colonel Mohamed Ag Najim. En 1990, lorsque les jeunes quittaient la Libye pour les montagnes, chacun d’eux est revenu bras ballants, vous avez été le seul à vous être enfui avec un véhicule et sa cargaison d’armes. Vous avez été rattrapé, jugé et emprisonné jusqu’à à votre réhabilitation au sein de l’armée dans les années 2000. Vous n’avez été ni de loin, ni de près mêlé aux errements tristes que l’Azawad a connus entre 1990 et 1996. Vous arrivez auréolé de cette virginité et vous avez fait l’unanimité autour de votre personne. À votre appel de Zakak, les jeunes de toutes les tribus sont venus se mettre sous vos ordres.

Alors moi, l’Outamachaq lambda, je fais appel à votre sens du devoir, à la patience qui vous a toujours caractérisé et à l’aptitude au compromis que tous vous reconnaissent afin qu’une solution consensuelle, pacifique et qui ne lèse personne soit trouvée à cette situation si malheureuse que vit un peuple agonisant. Les kal-Tamachaq sont un même peuple, ont une même histoire et sont interdépendants les uns des autres. La disparition de l’un entraînera immanquablement celle de l’autre. Mettez fin aux souffrances de ce peuple qui voit chaque jour ses enfants les plus braves disparaître les uns après les autres.

À Monsieur Cheikh Ag Awoussa, je rappelle que vous fûtes en Libye le premier responsable de ces jeunes qui aujourd’hui s’exterminent. Vous avez été formé dans le même moule et vous êtes fixé les mêmes objectifs. Vous avez été celui qui a fait jurer fidélité aux idéaux de la révolution à la majorité d’entre eux sur le Quran pendant qu’ils gardaient des troupeaux ou travaillaient dans les champs. Vous avez quitté ensemble la Libye en vous jurant fidélité à vie. C’est pourquoi, moi l’Outamachaq lambda, je fais appel à votre sens de l’honneur, à votre courage qu’aucune personne honnête ne peut contester et à l’indépendance d’esprit dont vous avez toujours fait preuve pour qu’une solution consensuelle, pacifique et qui ne lèse personne soit trouvée à ce carnage sans honneur où des hommes que tout unit, la culture, comme l’histoire et les liens de sang meurent chaque jour sous les encouragements de ceux qui ne désirent que leur disparition.

À vous tous, je rappelle que Kidal est votre bien commun et qu’aucun d’entre vous ne pourra y vivre sans l’autre. Entendez-vous sur sa gestion dans le respect mutuel, et arrêtez d’en faire des ruines car comme le dit le proverbe Tamachaq : «A hak dd oyya agna-k oufa timchar».

Dans l’espoir que mon cri de cœur, qui est aussi celui de la majorité silencieuse, et celui de tous ceux proches ou lointains qui portent la moindre affection à ce peuple si éprouvé par un environnement hostile et ingrat, trouvera auprès de chacun de vous un écho favorable.

Soyez assurés, Messieurs, de mon respect et de ma déférence. Je vous remercie.

Zouda Ag DOHO

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4 COMMENTAIRES

  1. moi je pense que il faut faire sortir la France au nord du mali et laisse general gamou et fama pendant une semaine vous verrez que nord sera liberer

  2. Encore un rêveur. Les vrais maîtres de ces terres sont en marche et ils pourront vous faire un très mauvais réveil

  3. Bonne remarque CITOYEN, je crois l’auteur de cette lettre doit être un utopiste du royaume fantôme de l’Azawad. Nous devons parler du Mali. Je vous fais remarquer que ces groupes ne pourront jamais s’entendre sur la gestion de Kidal. Ainsi donc la solution passe forcement par la prise en de cette région par le Gouvernement du Mali qui ne tienne compte d’aucune considération (qu’elle soit ethnique, religieuse, sectaire). Seul qui puisse garantir un développement harmonieux de cette partie du notre pays commun. MALIENS, VIVONS ENSEMBLE ET EN PAIX C’EST LA SEULE RAISON QUI VAILLE.

  4. Cette “lettre ouverte” ne parle pas du Mali qui est le pays dont fait partie Kidal. Il faut faire attention hein. Aucune solution sans mettre le Mali(le pays en tant que tel) au centre. Tous sont frères maliens d’une même communauté.

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