Lettre ouverte au : -Secrétaire Général des Nations-Unies, Mr Ban Ki Moon

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Lettre ouverte au :

-Secrétaire Général des Nations-Unies, Mr Ban Ki Moon ;

-Président en Exercice du Conseil de Sécurité des Nations-Unies ;

-Président du Conseil Économique et Social (Ecosoc) des Nations-Unies ;

-Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies et Chef de la MINUSMA,

 

Messieurs:

 

Partners For The Development Of Mali est une organisation non gouvernementale à but non lucratif créée et basée à  New York. Elle a pour but de contribuer aux efforts nationaux et internationaux pour un développement intégral du Mali.

 

Force est  de constater, Messieurs, que cet objectif de développement intégral, qui est aussi celui des Nations-Unies, se trouve aujourd’hui largement compromis dû à des facteurs essentiellement extérieurs au Mali. Parmi ces facteurs de déstabilisation du Mali viennent en tête l’intervention militaire de l’OTAN en Libye, et les actions – mais, surtout, l’inaction — de l’OTAN après la défaite de l’armée libyenne.

 

En effet, tous les observateurs s’accordent aujourd’hui à reconnaitre que le Mali, salué et célébré il n’y ‘ a pas si longtemps comme un exemple de concorde et de démocratie en Afrique, est une malheureuse et innocente victime, un dégât collatéral de la guerre de l’OTAN contre la Libye. Ce n’est un secret pour personne que l’armée libyenne était largement composée de mercenaires Touaregs et arabes venus du Mali et du Niger. Quand les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne attaquaient l’armée de Mouammar  Kaddafi, ils livraient bataille à des gens qui ne vivent que par l’usage des armes à feu, des MERCENAIRES.

 

Nos propos, ici, ne visent guère à juger du mérite des actions de l’OTAN en Libye. Cependant, comme tant d’autres, nous nous interrogeons beaucoup par rapport à l’attitude passive et irresponsable de l’OTAN  vis-à-vis des groupes armés impliqués dans la guerre en Libye. Vu que les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne dépensent, chaque année, plusieurs milliards de dollars pour la cause du développement, nous ne comprenons pas qu’ils aient laissé des centaines de mercenaires, des gens qui s’activaient à abattre leurs avions seulement quelques heures auparavant, transporter des tonnes de matériels de guerre ( selon une estimation américaine) et des centaines de pick ups lourdement armés vers un pays pauvre qui peine à contrôler ses frontières.  Nous ne pouvons nous empêcher de penser que quelques bombes larguées depuis le confort des avions auraient suffi à détruire  cet arsenal seulement destiné à semer la mort et la désolation. Des centaines de vies  n’auraient pas été perdues, les actions de développement n’auraient pas été suspendues au nord du Mali, les paisibles éleveurs, pêcheurs, agriculteurs et commerçants auraient continué à vaquer à leurs occupations.

 

Maintenant se pose au Mali et à la communauté internationale, non pas la question de changer le passé, mais celle de stabiliser le Mali et de poser les jalons d’une vie harmonieuse entre les communautés dont le Mali a joui des siècles durant. Il nous plait donc, Messieurs, de vous soumettre ces propositions simples qui, de notre humble avis, peuvent aider à rétablir  la paix, la sécurité et la concorde nationale au Mali.

 

Propositions pour un règlement politique de la crise au nord du Mali :

 

  1. Préserver les acquis de l’opération  Serval.

Nous saluons l’opération française Serval en cela qu’elle a permis d’arrêter la progression des narco-djihadistes et de les chasser des grandes villes. Il faut rappeler que quand la France s’engageait militairement au Mali, AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) et le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) avaient déjà décimé les combattants du MNLA, mouvement avec lequel ils ont conquis le nord du Mali. Pour échapper à la traque des troupes françaises et tchadiennes, les djihadistes ont trouvé refuge auprès du MNLA. Très affaibli et en besoin de combattants, le MNLA leur a offert son drapeau et son silence. Les combattants actuels du MNLA sont des transfuges des mouvements djihadistes. Ceci étant, le seul cantonnement des combattants des groupes armés ne suffira pas à rétablir la paix et la sécurité au nord du Mali. Il faudra désarmer tous les groupes armés pour y parvenir. Faillir à cet impératif condamnerait les missions de Serval et de la MINUSMA a l’échec. Les affrontements entre deux clans du Mouvement Arabe de l’Azaouad(MAA) témoignent une situation de violence continue si un désarmement complet n’est pas réalisé par Serval et la MINUSMa.

 

  1. La création de patrouilles mixtes.

La création de patrouilles composées de soldats des Forces Armées Maliennes (FAMA) et des troupes de la MINUSMA s’impose pour éviter des situations de conflits intercommunautaires, de prises d’otages et d’extorsion.

 

 

  1. La lutte contre la circulation des armes et des matériels militaires.

Ce contrôle de la circulation des armes nécessite une coopération  transfrontalière renforcée entre les pays de la bande sahélo-saharienne et une surveillance aérienne adéquate.

 

  1. La création d’une commission internationale d’enquête et de répression des crimes de guerre et tout autre crime lié au conflit

Cette commission prendra en charge l’ensemble des crimes de guerre et autres crimes qui n’auront pas fait l’objet d’une décision de justice des tribunaux nationaux ou qui n’ont pas été liquidés par la commission dialogue vérité etréconciliation

 

 

  1. Le renforcement des capacités de gestion des collectivités locales et la création des cellules communautaires de gestion des ressources locales.

Ceci entre dans le renforcement de la décentralisation. En effet, ce type d’administration mise en place au début des années 1990 accorde une large autonomie de gestion aux collectivités territoriales. Cette autonomie concerne  l’ensemble des domaines  touchant l’amélioration des conditions de vie de la population.

 

En vous remerciant pour vos efforts, et en espérant que vous accorderez à ces constats et suggestions votre considération la plus attentive, nous vous souhaitons un grand succès dans vos missions respectives.

 

New York, le 23  Juin 2014

 

Mahamadou Souleymane Koné

Président de Partners For The Development Of Mali.

 

 

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Merci beaucoup Monsieur Kone pour cette contribution dans la recherche de solution a ces problemes que le Mali fait face.
    Je demande a toutes et a tous ceux qui visitent ce site au d’autre sites d’information de faire entendre leur voix comme MR Kone.Nous sommes dans une situation importee et tout le monde le sait.En nous taisant nous nous rendons coupable aussi.
    Vive le Mali dans la paix

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