Lettre ouverte au président Amadou Toumani Touré

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Excellence,rn

Respectueusement, je viens par la présente porter à votre connaissance ce qui suit :

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Héritiers d”une concession qui fut jadis la propriété de notre père décédé comme l”atteste le certificat d”hérédité no 68/J.E.C du 15/10/59, mes deux aînés (une soeur et un frère) et moi avons cohabité pendant des décennies au sein de la même famille. Alors que j”ai eu à consacrer vingt ans d”expatriation et de sacrifices pour la cohésion de cette famille que je croyais unie, j”étais loin d”imaginer la désagréable surprise qui m”attendait.

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En effet, après le rappel à Dieu de mon frère survenu en 2001, et comme s”ils ne souhaitaient que pareil événement, ses enfants et sa veuve, pressés d”avoir une maison dans la facilité, avec leurs idées rétrogrades et un lamentable niveau de culture, ont déclaré urbi et orbi que la maison en question appartenait à leur défunt père et époux, sans en fournir la moindre preuve, hélas.

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Elle s’approprie indûment le titre de chef de famille

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Persuadés qu”ils sont dans leurs droits malgré l”avertissement du chef de quartier et de ses conseillers qui connaissent parfaitement ma famille, les "propriétaires" d”un genre nouveau sont demeurés inflexibles ; et sans nous avoir consultés (ma soeur et moi), ont occupé une partie de la maison en y édifiant des chambres et des magasins exploités aussitôt à des fins personnelles et commerciales.

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Cette situation paradoxale créée par mes neveux et leur mère est telle que la quasi totalité de notre domaine familial se trouve entre les mains de ceux là mêmes qui, loin d”être les plus méritants car n”étant pas inscrits sur le certificat d”hérédité, ont cru bon voire normal de s”attribuer tous les droits, en dépit du bon sens.

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Ainsi, pour lever toute équivoque, je n”avais d”autre choix que d”en informer les autorités par une plainte du 24/05/04 adressée au Président du Tribunal de Première Instance de Kayes.Après audition des deux parties, le Président du Tribunal de l”époque, M. Moussa Diarra, a adressé, lors d”une réunion tenue le 09/06/04, en présence de ses enfants, une sévère mise en garde à la veuve de mon frère, qui s”était déjà octroyé le titre de chef de famille, ceci pour n”avoir pu présenter aucun titre de propriété.

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Nullement impressionnés par cette mise en garde dont l”auteur a dû regagner une nouvelle affectation, mes adversaires, parvenus à avoir pignon sur rue au Tribunal, ont au contraire multiplié les provocations et propos désobligeants tant à mon endroit qu”à l”égard de mon aînée, preuve que le suivi de mon dossier sera géré dans la complaisance par le nouveau président Yacouba Koné et ses acolytes.

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Une cohabitation périlleuse

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Ayant estimé la cohabitation périlleuse pour incompatibilité d”humeur, j”ai sollicité et obtenu, grâce au courage d”un juge et au soutien de mon avocat, la grosse n° 230/JUGT du 07/09/05 autorisant le partage de la concession, verdict prononcé lors de l”audience du 20/07/05. A présent, ce partage n”a pu être effectué pour la simple raison qu”il ne convient pas à la partie adverse.

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Dans l”impossibilité de prêter le flanc aux coups bas, j”ai jugé utile d”adresser au Président du Tribunal, à titre de rappel, une autre plainte datée du 24/04/06 contre les enfants de mon frère et leur mère pour expropriation illégale et usurpation de titre et de bien, plainte demeurée sans effet.

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Pour répondre aux allégations mensongères selon lesquelles nous n”avons posé aucun parpaing de ciment dans la maison paternelle, ma soeur et moi étions présents à l”audience du 27/07/06, accompagnés de nos témoins respectifs. Dans mon intervention, j”ai d”emblée réitéré ma plainte contre ceux qui, parce que malintentionnés et sans scrupules, se sont autoproclamés propriétaires de la maison de mon père. Comme moyen de défense, ou pour retarder la procédure, les intéressés ont souvent échafaudé des plans machiavéliques mensongers qui, finalement, se sont effondrés tel un château de cartes.Prenant la parole, le Président du Tribunal, après avoir soigneusement évité mon témoin, s”est adressé à ma soeur pour connaître le nom de son témoin qu”il s”est contenté de noter, en se gardant de poser la moindre question à l”intéressé.

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Faute d”avoir tenu aux coupables le langage de la vérité et de la fermeté, des magistrats chargés de mon dossier, se prenant pour des surhommes intouchables et se croyant tout permis, estiment avoir le droit de me faire du tort en encourageant les fautifs dans l”illégalité. Ces "justiciers" s”offrent même le luxe de m”imposer ce qu”aucun d”entre eux n”accepterait : être dépossédé vulgairement de la maison de son père.

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Sans l”avoir exprimé de vive voix, l”on vient d”insinuer qu”il est tout à fait normal voire légal que les descendants de mon frère et leur mère s”approprient tout bonnement la maison de mon père et l”exploitent à leur guise, pendant que ma soeur et moi sommes là, les bras croisés, en train de les admirer.

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Dommage que les défenseurs de cette logique n”aient pas eu le moindre pincement au coeur en se refusant à déclarer, conformément à leur "justice" à eux, lequel des deux camps opposés dans ce conflit a raison ou tort.

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Cependant, si je dois exprimer ma fierté et ma reconnaissance aux justiciers compétents et intègres dont regorge le Mali, je me permets de dénoncer ici le comportement ignominieux des adeptes de la justice parallèle, dont le dessein inavoué vise à transformer notre pays en un véritable pandémonium.

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Ainsi, les multiples irrégularités constatées dans le traitement de mon dossier suscitent beaucoup d”interrogations, à savoi:

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1) Existe t il au Mali des textes qui font des petits fils les héritiers de leur grand père au détriment des enfants vivants de celui ci ?

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Les petits-fils peuvent-ils être les héritiers de leur grand-père?

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2) Pourquoi, en tant que plaignant, après avoir fourni au Tribunal les pièces justificatives (certificat d”hérédité et permis d”occuper) attestant qu”il s”agit bel et bien de la maison de mon père, aucun des présidents qui se sont succédés lors des différentes audiences n”a osé, en l”absence du président Diarra, réclamer le moindre document à la partie adverse?

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De la part des professionnels de la justice, n”est  ce pas là une curieuse manière de procéder ?

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3) Est il permis de croire qu”au sein de notre justice évoluent des éléments qui ignorent comment devient  on légalement propriétaire d”une maison au Mali ?

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4) Pourquoi, ayant eu connaissance de mon dossier, les justiciers continuent  ils d”ignorer l”existence du chef de quartier et de ses conseillers cités dans ma plainte du 24/05/04 ?

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5) Pourquoi, au lieu de faire des simagrées, ces justiciers ne se sont jamais prononcés sur l”expropriation illégale et l”usurpation de titre et de bien dont ma soeur et moi avons été victimes ?

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6) Mes adversaires sont  ils au dessus de la loi pour s”opposer au partage de la concession autorisé par la grosse du 07/09/05 ?

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7) Comment un justicier peut  il, au vingt et unième siècle, dans un pays de droit, avoir le courage de banaliser un dossier aussi important que le mien ?

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8) Privés de leurs droits, les justiciables doivent  ils se résigner et continuer à ruminer leur rancoeur ?

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Quand les détourneurs de maison d”autrui se font accueillir au Tribunal avec des propos accommodants par ceux qui sont censés les punir, il n”est guère surprenant de voir un jour ces contrevenants portés en triomphe tels des sauveurs par leurs "justiciers défenseurs" qui, livrés à eux mêmes, continueront à malmener notre Etat de droit.

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Décidés à semer et à entretenir le doute et la confusion dans les esprits des ignares (c”est ce qui les arrange après tout), ceux que je n”ai plus besoin de nommer n”ont jamais eu le courage de déclarer publiquement comment et pourquoi la justice fait de la veuve de mon frère et de ses enfants les propriétaires de la maison que ma soeur et moi avons légalement héritée de notre père.

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Si j”ai réussi jusqu”à présent à tenir à l”écart certains de mes proches agacés par cette parodie de justice, je ne saurais garantir leur passivité pour toujours.

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Une justice bancale

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Au passage, je me dois de rappeler les propos tenus par Madame le Ministre de la Justice lors de l”audience qu”elle m”a accordée le 07/01/05, je cite: "Dans cette affaire, il n”est pas question que la justice se substitue à vous. Par contre, dès que vous aurez apporté la preuve que vos droits ont été bafoués, rien n”empêchera la justice de jouer son rôle. Ce genre de dossier doit être traité avec diligence, sinon il pourrait en résulter des désagréments imprévus".Tel que démontré par l”évolution de la situation, il est évident que tous les confrères de Madame le Ministre n”ont pas, comme elle, la même appréciation dans le respect et l”application des règles élémentaires de la justice.

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Ces errements que je qualifie de précédent dangereux et nuisible à la paix sociale doivent être dénoncés et combattus avec la dernière rigueur, car des contrevenants auteurs des actes répréhensibles graves, au lieu d”être inquiétés, continuent à bomber le torse et à se pavaner impunément, narguant leurs victimes.

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Compte tenu de ce qui précède, le dénouement de ce conflit ne viendra ni du président Yacouba Koné, encore moins d”un autre membre de son équipe, leur stratégie ayant consisté à user de la provocation à outrance et à faire de nous (ma soeur et moi) des intrus dans la maison de notre père, nous poussant à la vengeance donc à la faute, quitte à commettre l”irréparable, ce qui est révoltant.

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ATT, seul et dernier recours

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Après moult va et vient inutiles entre Bamako et Kayes (près de trois ans) pour débattre de ce dossier en souffrance au Tribunal, je vous saurais gré, Excellences, de dessaisir l”équipe Yacouba Koné dudit dossier (les "justiciers" de cet acabit et leur justice bancale n”ont pas leur place au sein de notre société) et de le confier aux vrais professionnels qui n”auront pas peur de dire la vérité en jouant le rôle pour lequel ils ont été investis.

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Avant de conclure, je vous suggère, Excellence, de dépêcher un émissaire sur les lieux (proposition non agréée par le Tribunal) pour recueillir de plus amples informations tant auprès des voisins que du chef de quartier et de ses conseillers.

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Je vous serais donc reconnaissant, Excellence, de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires afin que ma soeur et moi soyons rétablis dans nos droits.En un mot, notre souhait le plus ardent est la réparation du préjudice subi au triple plan moral, psychologique et financier.

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Vous remerciant par avance de votre compréhension, je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous prie d”agréer, Excellence, l”expression de ma très haute et respectueuse considération.

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Aliou KeïtaRue 222-Porte 460                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      
Lafiabougou-Secteur 1

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