IBK a-t-il besoin de son Machiavel, le théoricien du patriotisme ? Avec ou sans Machiavel, l’urgence du moment nous appelle à revisiter l’histoire des sociétés politiques, la grandeur, la force et la faiblesse des États et des princes avec une entrée sur le Manden de Soundiata Keita afin de montrer à IBK qu’on ne méprise pas son peuple et que l’arrogance sinon le mépris et l’indifférence ont causé la décadence de nombreuses sociétés à cause de la chute de leurs princes. Le prince ne bâtit-il pas la société pour que se reflètent en celle-ci les valeurs et les grandeurs qu’il incarne, la puissance et la gloire qu’il détient.
Manden Massa ! Sa majesté et digne descendant des Keita… Aux Keita, la puissance et la force, nul besoin de désespérer face à l’occupation de votre territoire. Car, comme le rappelle Ahmadou Kourouma dans Monnè, Outrages et défis, les fromagers se déverdissent avec l’harmattan et se reverdissent avec l’hivernage. Enterrez ce projet de révision qui divise tant votre peuple. Écoutez le cri du peuple. Rassemblez votre peuple pour faire face aux défis afin d’enterrer ce Monnè-là. Ce Monnè que subit votre peuple en n’étant pas souverain chez lui. Ce Monnè qu’il ressent à la perte de chaque soldat dans les conditions outrageuses. Épargnez un énième Monnè à votre peuple.
Je sais que vous avez les mains liées, mais si dramatique soit-il ce fait, cependant, tout n’est pas encore perdu. Ne désespérez pas. Vous savez aussi que ce peuple fut, est, sera prêt comme il a fait montre dans le passé, debout sur les remparts et résolu derrière vous au dedans ou au dehors tant que vos actes consisteront à défendre la souveraineté et l’intégrité du Mali, à réconcilier les Maliens et non à les diviser. Sinon dans les périodes troubles, les princes développent une qualité, sinon une vertu que l’on a longtemps appelée le courage. Avec l’incarnation de cette vertu, vous pourriez dire au monde extérieur de respecter votre peuple car vous bénéficiez déjà du respect de votre peuple, donc la légitimité de parler en son nom. Cette vertu vous donne la capacité d’oser.
Rappelez- vous du mois de novembre 2004 en Côte d’Ivoire. Abidjan occupée. La résidence de votre ami Laurent Gbagbo encerclée. Sommé de quitter le palais du peuple, il a résisté. Il fut courageux, sachant bien que son dernier rempart était son peuple, la légitimité populaire dont il disposait. De fait, il fut sauvé par son peuple car il s’est montré courageux. Le peuple aime les princes audacieux, capricieux, cyniques, populistes…
Ils vous ont imposé un projet et vous l’avez accepté faute de courage et de clairvoyance. Ce n’est pas grave. Et en dernier ressort, ce projet est rejeté par votre peuple. Il est de ce fait de votre responsabilité de mettre le peuple devant ses responsabilités. Un grand défi….
Bref, la force et la capacité d’un État résident dans sa géographie, sa population, son âge et non dans ses amitiés avec le monde extérieur du moment que les États n’ont point besoin d’amis car ne vivant que d’intérêts. Ne dépendez pas des forces bellicistes qui cherchent à vous nuire. Impossible de triompher des adversités sans votre peuple. Et ce peuple représente cette histoire que vous aimez tant citer à défaut d’écrire votre histoire, nous fûmes quand d’autres n’étaient pas. Qu’en est-il aujourd’hui ? Pourquoi avoir peur alors ?
Le courage n’est pas l’absence de la peur mais la peur rend impossible toute action courageuse.
Errare humanum est, sed perseverare diabolicum est…
Amadou Bathily AB
Conseiller du prince d’un soir
Le désaccord que je vais émettre n’enlève rien à l’idée centrale de votre lettre.
Vous avez écrit:”Rappelez- vous du mois de novembre 2004 en Côte d’Ivoire. Abidjan occupée. La résidence de votre ami Laurent Gbagbo encerclée. Sommé de quitter le palais du peuple, il a résisté. Il fut courageux, sachant bien que son dernier rempart était son peuple, la légitimité populaire dont il disposait. De fait, il fut sauvé par son peuple car il s’est montré courageux. Le peuple aime les princes audacieux, capricieux, cyniques, populistes…”
Seule une petite partie de la population ivoirienne pouvait s’exprimer. La grande partie était sous la surveillance de sa milice qui avait droit de vie et de mort. C’était l’impunité totale pour ses partisans.
En ce qui concerne les musulmans toues nationalités confondues, savez vous que dans les quartiers d’Abidjan, des gens ont été tués tout simplement qu’ils avaient le sticker c’est à dire: boubou, trace indélébile de la prière musulmane au front, chapelet …
En ce qui concerne les étrangers, l’humeur de sa milice dépendait des prises de position des pays d’origine.
Trois exemples :
– Quand un général sénégalais a été nommé commandant des troupes de l’ONU , ce sont le sénégalais qui étaient victimes, mais en ce moment il y avait plus de racket que tueries et on était pas encore dans la crise post-électorale .
– Une autre fois cette tâche est revenue à un général togolais, là c’était en pleine crise post-électorale. Imaginez le calvaire des togol’ais.
– Quand on a verrouillé les coffres de la BCAO depuis Dakar , le président du Mali étant le président en exercice de l’UEMOA , ce fut le tour des maliens.
Je regrette de vous dire que Gbagbo est lâche , car il n’a jamais envisagé de se sacrifier pour son peuple.Il savait que Ouattara avait donné l’ordre de ne toucher à aucun des ses cheveux. Et en bon opportuniste , et c’est ce qu’il est ,il en a profité.
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