A Monsieur le président de la République, rn
Suite à votre lettre de motivation pour les élections présidentielles du 29 avril prochain adressée à chaque malienne et à chaque malien, permettez moi de vous livrer mes impressions en tant que malien de la diaspora et croyez M. le président les critiques que je vais vous formulées sont dénudées de tout esprit partisan. A défaut de pouvoir vous faire face et les yeux dans les yeux comme vous l’avez souhaité vous-même je vous prie M. le Président de méditer sur ces quelques objections que je vais émettre car je suis sûr qu’elles vous aideront à comprendre certaines réalités qu’on voudrait vous cacher. Dans cette intervention je m’étalerai surtout dans les domaines que votre lettre n’a pas contribué à dissiper mes inquiétudes et mes craintes et je dois vous dire que j’apprécie personnellement les réalisations qui ont été faites pendant votre premier mandat même si je ne les mets pas toutes à votre crédit personnel et c’est surtout sur les plans politiques et exercice démocratique que je vais vous interpellé.
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Dans le pays à démocratie avancée, ce sont les hommes au pouvoir qui prennent les devants dans la lutte contre l’anarchie, le désordre et toutes autres déviations pouvant nuire à l’exercice démocratique par les citoyens et pour les citoyens. Dans le Mali d’ATT tous ces comportements néfastes sont tolérés voire souhaités dès l’instant qu’ils sont commis pour plaire au Président de la République et à son clan. Monsieur le Président, la presse malienne en est une illustration parfaite de ce désordre et cette déviation. Qu’il s’agisse de l’audiovisuelle, de la presse écrite ou parlée, il n’est un secret pour personne que la presse malienne en général par le manquement à la déontologie de sa profession est devenue la source de toutes les déviations. Et en la matière l’ORTM tout puissant qu’il est sur l’échiquier national, avec votre bénédiction a battu tous les records de médias exclusivement dédié au service d’une famille et d’un clan. Ensuite vient le comportement antidémocratique et potentiellement dangereux pour l’économie de certains de vos laudateurs qui donnent de la matière à traiter à cette presse citée ci-dessus.
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Ces hommes et ces femmes exclusivement dédies à votre promotion personnelle qui mettent tout à votre nom et sur votre compte et sur leur passage emportent tout sans s”inquiéter. Dès l”instant que ces laudateurs peuvent vous faire croire. et vous faire accepter que les femmes et les jeunes de milieux ruraux généralement analphabètes qui ne savent même pas qu’un candidat doit payer une caution à valider son dossier de candidature, ont décidé de leur gré de participer au paiement de votre caution, alors c’est la porte ouverte à tous les dangers. Monsieur le Président, un des griefs formulés par vos opposants est cette intention qu’on prête à tort ou à raison de vouloir modifier la Constitution pour vous éterniser au pouvoir, alors que vous ne faites nullement allusion de cet aspect dans votre lettre, bref vous ne donnez aucune assurance aux démocrates par rapport à cela.
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Faut-il déduire que cette éventualité reste possible au cas ou vos courtisans vous rapporteraient que les femmes et les jeunes en auraient fait la demande ? Avez-vous mesuré la gravité de l’irruption sur la scène politique d’officiers de nos forces armées et de sécurité en s’affichant sans gêne dans la couleur politique de leur choix ? Qu’attendez pour punir de façon exemplaire au nom du respect des règles démocratiques et d’impartialité piétinés par des commis de l’Etat au mépris de leur mission sacrée d’agents au service de la nation. Et que dire de votre comportement face au livre ATT-cratie si ce n’est un autre mépris alors même que les accusations numérisées contenues dans le livre ne laissent pas le lecteur indifférent. Que je sache, vous êtes le seul Président malien de l’indépendance à nos jours qui soit accusé de régionalisme et de népotisme à une très grande échelle, des pratiques extrêmement dangereuses pour l’unité nationale.
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M. le Président je fais parti de cette catégorie de maliens qui ne seront jamais guéris par votre remède dont vous seul connaissez les composantes chimiques appliquées à l’insurrection armée du 23 mai 2006 qui a abouti aux Accords d’Alger. Pour être franc avec vous le Président, je suis sûr et vous ne convainquez jamais que vous êtes capables de lutter efficacement contre la corruption car cela reviendrait à opérer un bouleversement révolutionnaire dont les effets pourraient toucher vos plus proches collaborateurs. Et l’homme ATT n’est pas capable d’un tel changement. Si c’était le cas, des hommes politiques comme Dioncounda Traoré et autres ne seraient pas à vos côtés aujourd’hui. Eux qui vous ont rejoint seulement dans l’espoir d’échapper à la justice et à la Sécurité d’Etat.
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Monsieur le Président, apparemment tous qui ne souhaitent pas votre deuxième mandat sont devenus à vos yeux des ennemis à abattre. Alors même qu’un renoncement à un deuxième mandat aurait grossi le nombre de vos admirateurs tant sur le plan national qu’international. Vous avez malheureusement choisi de déplaire ne serait ce qu’un certain nombre de vos concitoyens et semé le doute dans la communauté internationale parmi ceux qui croyaient que vous restiez le symbole de la lutte pour la démocratie en Afrique. Et je dois vous dire que vous m’avez personnellement déçu, moi qui souhaitais vous voire prendre le flambeau pour supplanter sur le continent des personnalités élogieuses comme Nelson Mandela vieillissant même si je sais que vous n’avez pas le même parcours politique. Monsieur le Président, j’avais souhaité que vous restiez un monument aux yeux de tous. Un monument qu’aucun malien n’oserait profaner ni de son vivant ni après. En attendant Monsieur le Président, je formule le voeu sincère qu’Allah le tout-puissant puisse orienter le vote des Maliens vers celui qui est le mieux pour conduire notre pays vers des lendemains meilleurs.
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Sourou DICKO USA
rnNB : le titre est de la rédaction
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