Lettre à grand-père : Cher grand-père…

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Encore, grand-père, le Mali tombe en deuil. Oui grand-père, 35 nobles fils, tous amoureux de la vie, à la fleur de l’âge et en très  bonne santé, viennent de tomber à Sokolo face à l’ennemi de notre chère République, notre chère Démocratie, Notre Mali. Oui cher grand-père, le même centième procédé. Les bandits quittent on ne sait où, roulent des heures durant, attaquent nos camps puis disparaissent. Personne ne siffle.

Le Mali n’a personne pour lui siffler les mouvements des terroristes. Tu sais pourquoi ? Grand-père. Par orgueil, certains ont fait de cette crise, le Sud à la reconquête du Nord. Pauvre Mali ! Je m’arrête là, grand-père, car toi aussi tu préfères les tranquillisants à la vérité comme tous les Maliens. Paix à l’âme de nos braves hommes qui tombent pour que vive le Mali.

Oui cher grand-père, pour les 35 FAMa, un autre discours, d’autres nominations peut-être. Des ministres seront appelés, les familles endeuillées pleureront, mais hélas ! Quelques jours après tous seront oubliés. Les fêtes reprendront, les ricanements s’entendront. Les gens vagueront à leurs occupations, tous reprendront leur cours. Les morts seront oubliés. Tant pis pour ceux qui sont morts. Voilà le Malien, voilà la Malienne. Quel opium ! Quelle fuite ! Quel manque de souci ! Triste !

Cher grand-père, pour les FAMa, nous sommes tous interpelés. Faisons-le vite et le plus vite possible. Non pas de fête folklorique ou de soutien bidon, mais un vrai soutien. Une collaboration sans faille entre la population et les FAMa dans le respect strict des droits humains est plus que nécessaire. Il urge grand-père, pour ne pas perdre le peu qui nous reste. Une fois de plus vive les FAMa !

Cher grand-père, Sokolo est dur, mais ne promet aucune fin. Oui grand-père, l’obscurantisme regorge de potentiels au Mali. Les écoles sont fermées partout au Mali, les enseignants sont désormais cibles de terroristes au Centre et victimes de tous les abus au Sud. Aucune lueur d’espoir n’existe pour le pays qui diminue de jour en jour de niveau d’éducation. Sans éducation, nous perdrons le Nord et le Centre et de la plus mauvaise manière. La paix a un carburant, l’Education.

Bon cher grand-père, je te laisse ici. C’était ma 37ème lettre d’informations. Et j’ai oublié, on envisage de libérer le Capitaine-Général Aya Sanogo. Ce que je ne comprends toujours pas pourquoi, faire rentrer ATT et libérer Sanogo ? Le voyage serait-il stimulant au berger qui teint le chat, la souris et le chien ? A mardi prochain ! Inch’Allah !

Lettre de Koureichy Cissé

 

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