Lettre à grand-père

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Cher grand-père…

Je t’envoie ma 103ème lettre. Ma lettre de cybercriminalité. Oui cher grand-père, dans la République Facebook du Mali, il faut lutter contre les crimes, tous les crimes. Non, contre les crimes contre l’humanité d’Ogossago, ou les crimes de Nantaga, de Sobana-Da ou de Dina-ogouro. Non, mais de la cybercriminalité. Des crimes d’outrages et d’injures publiques.

Oui cher grand-père, au Mali, le Droit ne connait pas le terrorisme. Il se fiche des exactions des milices. Ils peuvent même décliner leur identité. Aucune procuration n’est faite contre eux. Au Mali, le Droit sélectionne parmi les crimes. Il choisit selon les coupables. Il ferme les yeux si c’est d’aucun et châtie fort si c’est d’autres. C’est le Droit malien. Les bavures militaires ? Non c’est bon. Comme ce sont les militaires, le Droit se tait. L’Etat de Droit malien.

Tout compte fait la cybercriminalité est un crime contre l’humanité car la liberté d’expression dépassera ses lignes. Il faut la cerner. La dénonciation des actes prend de l’ampleur, il faut terroriser, brutaliser et surtout mettre sous mandat au moindre souffle d’air. Jusqu’à ce que tout le monde soit réduise au silence et que le fleuve de l’injustice continue son cours dans l’inertie des uns et des autres.

Oui grand-père ! L’esclavagisme de Kayes peut continuer son cours. Les filles esclaves peuvent crier voire même hurler sous ces coups de viols de leurs maitres. Le Droit s’en fiche au Mali. Chaque révolté contre les abus peut continuer à supporter coups et menaces ou même la mort. C’est une coutume que le grand Etat de droit malien a reconnu. Le Droit s’en fiche.  Ce qui nous préoccupe c’est l’injure publique.

Cher grand-père ! Le Droit au Mali n’entend-t-il pas les cris de ces filles violées dans les champs et maisons dénoncée à coup de média ? Le Droit n’entend-t-il pas ces jeunes qui se battent pour juste être humain. Etre humain et non esclaves !

Le Droit n’a-t-il pas entendu les cris des jeunes sous les charniers de Nantaga et de Kobaga. Le Droit n’a-t-il pas entendu les cris des bébés d’Ogossago, les femmes de Sobanada et Dina-Ogourou ? Pourquoi ce silence de mort ? Pourquoi ? Le Droit est-il devenu la courbe des émotions et des passions au Mali ?

Cher grand-père ! Une justice où la porte d’entrée est la prison. Où est le procureur est si roi qu’il est roi et seul roi des prisons et des libertés. Une justice où l’Etat n’a jamais tort. Où le mandat de dépôt commence le procès pour finir par une liberté provisoire. Une justice où une lettre de regret remporte sur les plaidoiries. Est-ce justice ou vengeance ?

Oui grand-père ! Est-ce justice ? Si on va devant le juge par la porte de la prison, minimum soit la faute commise.

Cher grand-père, je crains cette justice du procureur, celui-là même qui voit le monstre en tous les présumés. Je crains cette justice des poursuites au détriment d’une justice de jugement. Une justice qui viole en tout et pour tout la principielle liberté au pour de l’exceptionnelle prison. Une justice de la vengeance ! Du coupable et non du présumé.

Oui cher grand-père ! Que dirons-nous demain, aux enfants de ceux qui, aujourd’hui, usent d’abus de leur pouvoir ? Que serait le Mali demain ? Si tout le monde allait à avoir peur de leur justice au lieu de l’aimer et lui faire confiance. Cher grand-père ! Si le Droit se courbe, tout s’écroule. Le Droit doit rester droit pour le grand salut ! A mardi prochain. Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

 

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