AFFAIRE DE SAMAYA : Lettre ouverte à nos compatriotes maliens

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Des laïcs catholiques interpellent le président ATT sur sa promesse et prennent à témoin l’opinion nationale à travers cette lettre ouverte.

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A la veille de Noël, dans nos églises c’était la joie. Un décret venait nous restituer nos droits, Georges était exproprié. L’affaire Francis appelée affaire Samaya de façon très restrictive était réglée. Nous pensions déjà célébrer, l’office religieux de Noël dans la chapelle de Notre Dame du Liban près du Dibida, Rue Poincaré.

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C’était oublier la capacité de nuisance de Georges et sa connaissance du maillon faible de notre société : l’appât du gain facile et immédiat quel qu’en soit le chemin. Malgré la bonne volonté des hautes autorités, nous demeurons impuissants.

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En bon stratège, il a investi tous les ministères concernés : la Justice dont la Cour suprême était son lieu géométrique, l’Administration territoriale malgré la bonne volonté des ministres : malgré notre opposition à un avis de perte de titre foncier, peine perdue. Ne parlons pas des Domaines : malgré le litige, notre opposition. Les correspondances signées en février n’arrivent à destination qu’en juin, d’autres se trouvent enfouis sous un tas de dossiers près de 18 mois. Des parcelles qui sont subdivisées par des agents.

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Un exemple ahurissant, Notre Dame du Liban est divisée en deux parcelles : l’Eglise une parcelle et la maison du curé une parcelle, car Georges sait bien qu’une parcelle contenant l’Eglise ne serait jamais vendue à un Malien. Des parcelles vendues à des centaines de millions aux Libyens, une parcelle à un Malien d’une ambassade malgré notre opposition, un dossier signé à Sikasso alors qu’il est sur Kati, car entre-temps l’agent avait été muté.

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Le seul endroit où Georges semble avoir investi c’est l’hôtel « les Cèdres » qui a été détourné de sa vocation première de jardin d’enfants, il est devenu ce que tous vous savez : l’épisode du gouverneur est éloquent. Nous savons d’où venait cet argent. Georges Francis qui es-tu ? Pour avoir droit d’entrer partout. Jusqu’ici nous avons gardé le silence alors que tout n’est pas secret au Mali.

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Trop c’est trop, Georges qui es-tu ? Le neveu d’un prêtre maronite ? Sais-tu qu’un maronite est un catholique de rite oriental lié à Rome contrairement à tes propos ? Renseigne-toi auprès des vrais Libanais à Bamako. Qui est Saint Maron, le fondateur de l’Ordre maronite, une des plus anciennes branches de l’Eglise catholique ayant son rite propre (5e siècle). Tes compatriotes auront honte de t’entendre dire qu’ils sont maronites et pas catholiques.

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Ton oncle était un prêtre catholique, demandé par l’archevêque catholique de Bamako, pour s’occuper des maronites catholiques du Mali car ils ont reçu toute leur éducation chrétienne dans ce rite et cette langue. C’est pour rendre service aux vrais Libanais présents dans notre pays que le responsable catholique de Bamako a fait appel à un prêtre catholique de rite oriental – souci légitime d’un pasteur. Mais à condition : le respect de la juridiction de ce responsable. Comment alors une paroisse peut-elle être la propriété de celui qui est mandaté pour la gérer en son nom. Les juges ont dit, il est fondateur et propriétaire.

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Si tous les missionnaires avaient fait comme Francis que resterait-il de l’Eglise et de ses œuvres au Mali : pas de lieu de culte, pas de dispensaire, pas d’école. Or le père Youssouf est arrivé ici mains et portefeuille vides, il est encore vivant, le vieux gardien qui lui amenait son enveloppe contenant sa pension mensuelle.

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Georges, si nous répondions du tic au tac, je ne sais pas si tu serais encore au Mali. Tu as montré à certains de nos fidèles que tu as été légionnaire (soldat spécialisé dans certaines interventions dangereuses) et que tu ne crains personne, preuve à l’appui, deux revolvers dont un de calibre 12, un fusil de chasse avec lequel tu as menacé les étudiants de Samaya en tirant en l’air lors de ton premier incendie.

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Tout cela, les juges n’en ont cure. Comme disait un juriste par boutade « vous n’avez pas d’argent, vous êtes des radins », ou encore cet homme bien informé : « l’autre vous a devancé de plusieurs coudées, il a de l’argent qui lui ouvre maintenant des portes, des gens à son service ; vous avez manqué la bonne occasion, le petit Tiecoro l’aurait déjà expulsé, c’est trop tard car avec l’argent et tous les gens qu’il a compromis, sauf si Dieu vous aide, sinon il a de beaux jours devant lui, je me demande s’il ne faut pas baisser les bras. Vos responsables ont fait trop confiance à un type de ce genre. Que Dieu vous aide ».

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Pire encore, qui es-tu ? Nous avons hésité à le dire mais tu nous contrains à le faire. Tu ne serais pas le neveu de Youssouf. Ton père serait un Pakistanais marié à une Libanaise qui est ta mère et qui aurait eu des relations d’affaires avec Youssouf. Si c’était le cas, quelle serait la portée de la supercherie ? Les testaments ? Vérifiez les deux formulations :

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* C’est à leur Maison Généralice à Rome qu’il a envoyé le vrai et authentique testament avec témoin religieux. A son retour du Mali où en réalité il a été expulsé comme ne jouant plus sa fonction de prêtre catholique, il a vécu en France comme aumônier d’un couvent de religieuses dans l’Archidiocèse d’Albi. Nous avons une lettre de l’Archidiocèse d’Albi qui bat en brèche tout ce que tu dis sur la vie de celui que tu appelles ton oncle. Il n’avait pas besoin de ton aide c’est lui qui t’a aidé par la rente de la villa qu’il a vendue. Il jouissait de la retraite à 100 %, comme les prêtres âgés de l’Archidiocèse d’Albi où il a continué à être un habile manœuvrier jusqu’à son lit de mort où tu lui as extorqué un faux testament qui lui dénie le titre même de prêtre ? Nous nous gardons de le juger car seul Dieu est juge et miséricordieux.

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* Georges, l’Eglise du Mali n’est pas la propriété de Monseigneur Jean Zerbo, il en est un des intendants.

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Ce n’est pas son patrimoine et il ne saurait la donner en héritage à un éventuel prétendant. Ce n’est donc pas une affaire entre toi Georges et Monseigneur Zerbo, mais entre une Communauté et l’individu Georges.

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Georges et ton écrivain de même acabit, cessez de tenir des propos malveillants à l’égard de notre Archevêque. Nous conseillons à ton scribouillard que nous connaissons bien, de ne pas se laisser embobiner, il joue un jeu dangereux même s’il jouit de tes largesses au bar « les Cèdres ».

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Pour mettre à exécution le décret, nous avons appris la mise en place d’une Commission de règlement à l’amiable. On entend parler de milliards de dédommagement. Somme qui dépasse notre entendement, l’endettement du Malien qui ne mange pas à sa faim, qui n’a pas où loger ? Qui financera ce milliard ? Ce petit contribuable. Quel scandale ! Et même quel crime ! Donner une telle somme d’argent à un escroc avéré qui n’en serait pas à son premier coup dans notre pays (tout le monde est au courant de l’affaire Sotelma, suite à laquelle tu as fait quelques jours de prison) ! Non Georges, nos autorités n’oseraient pas prendre une telle décision, les catholiques pourraient-ils prier dans la chapelle de Notre Dame du Liban à cette condition ! Non, notre maman ne se fera pas complice.

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Monsieur le président, le dénouement de cette triste et longue affaire est en votre pouvoir. Un individu compromis dans des détournements qui dépassent notre entendement, cela peut-il continuer ? Citoyens de ce pays, nous voulons que justice soit faite, mais pas sur le dos des pauvres contribuables qui peinent à trouver leurs trois (deux) repas quotidiens et sans logement décent.

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Nous ne sommes pas prêts à accepter que des centaines de millions soient données à un escroc dans un règlement à l’amiable car cela signifierait qu’il a raison. Prendre une Eglise en otage et la libérer avec de telles cautions ? Je ne sais pas s’il y a un seul catholique ou même un seul de nos compatriotes qui entrerait dans ce jeu. Le trop de juridisme tue la justice.

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Nous sommes trop respectueux de nos responsables pour leur lancer un ultimatum, ce n’est pas notre méthode, ni notre idéal de vie en société. « Heureux les artisans de paix », nous dit le Maître, mais aussi dit-il, « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ».

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Des citoyens catholiques à leurs frères maliens

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