Le Festival au Désert a organisé, samedi dernier, au Centre international de conférence de Bamako, une causerie-débat sur la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix. C’était sous la présidence du ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, en présence des représentants des réfugiés et de la coopération allemande et néerlandaise. C’était suite à la caravane culturelle qui a débuté le 4 février et a été clôturée le 13 février dernier, à Bamako.
Le Directeur du Festival au Désert, Manny Ansar a expliqué que c’est pour contribuer aux efforts du gouvernement et des partenaires techniques et financiers, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, que le Festival au Désert a organisé cette rencontre d’échanges. Il a indiqué : « Créé il y a près d’une quinzaine d’année, le Festival au Désert est devenu itinérant depuis la crise sécuritaire de 2012. Dans le souci de préserver ses objectifs malgré les vicissitudes du moment, qui sont la promotion de la paix et du développement, le Festival au Désert, en synergie avec le Festival sur le Niger de Ségou, le Festival Taragalte du Maroc, a initié la caravane culturelle pour la paix, afin d’apaiser les populations désorientées par le refuge et les divers déplacements. Ainsi, la caravane culturelle pour la paix a sillonné depuis 2013, les camps des réfugiés au Burkina Faso, en Mauritanie ainsi que plusieurs localités à l’intérieur du pays pour prôner la paix, l’unité nationale, la réconciliation et la cohésion sociale. »
Dans son rapport, Ismaïla Konaté, conseiller technique au ministère de l’Action humanitaire et de la reconstruction du Nord a noté : « Les populations déplacées sont constituées de celles qui sont parties s’installer dans d’autres pays et de celles qui ont quitté leur localité d’origine du fait des évènements pour s’installer dans d’autres parties du pays. Les premiers sont appelés réfugiés et les seconds, populations déplacées internes.
Les réfugiés sont estimés, au 31 octobre 2015, à 138.564 personnes dont 34 191 au Burkina Faso, 50 131 en Mauritanie, 53 927 au Niger, 169 au Togo, 119 en Algérie et 27 en Guinée. A la date du 27 décembre 2015, il a été enregistré le retour de 40.653 personnes réfugiées. Certains de ces réfugiés sont retournés. » Il a toutefois indiqué que ces chiffres sont en constantes modifications. Pour Ismaïla Konaté, deux dimensions sont importantes pour permettre le retour des personnes déplacées. Il y a d’abord les conditions sécuritaires et ensuite l’aménagement des sites de réinstallation, a-t-il soutenu.
Le Porte parole des réfugiés du Burkina Faso, Mohamed El Moctar dit Hado a remercié les autorités du Mali et du Burkinabé Faso qui se sont bien occupées d’eux. Il a toutefois déploré la diminution de l’aide des ONG et la restriction des libertés depuis l’attaque de l’hôtel Le Splendide. Il a cité un certain nombre de conditions à remplir par l‘Etat, en l’occurrence, la sécurité et l’existence des services sociaux de base pour qu’ils puissent revenir au Mali.
Le représentant des réfugiés de la Mauritanie, Mohamed El Moctar Ag Enaderfe, a réitéré la problématique du retour des réfugiés. Il a souligné leur ferme volonté de revenir au pays, mais déclaré que malgré la signature de l’accord, l’insécurité persiste.
Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a soutenu : « tout le monde est persuadé qu’avec la signature de l’accord, l’unité nationale du Mali et la cohésion sociale sont un passage obligé pour notre survie, en tant que citoyen. » Il y a deux camps, a-t-il dit : le camp de la paix et le camp de ceux qui ne veulent pas que la stabilité et la sécurité reviennent. Si le camp de la paix se donne la main, a-t-il dit, il est évident qu’il finira par triompher. Parlant du camp des ennemis de la paix, il a signalé qu’avec l’insécurité, ils gagnent plus d’argent, s’adonnent au trafic de drogue, à la prise d’otages. Il a encore une fois lancé un appel pour la solidarité des populations avec les forces armées et de sécurité, dans le cadre du renseignement. A propos de la lenteur du processus de mise en œuvre, il a tenu à avertir les mouvements armés, car, a-t-il dit, l’Etat va bientôt supprimer les primes de pré-cantonnement. Donc, après cette mesure, tous ceux qui vont loger dans les hôtels, le feront à leurs propres frais. Interrogé sur la question liée au dialogue avec Iyad Ag Ghali, Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a déclaré que le gouvernement n’a jamais fermé la porte du dialogue avec qui que ce soit, mais il a toutefois demandé de lui apporter la preuve de la bonne foi d’Iyad.
B.D.
OBJECTIFS DE RECETTES 2016 : 512 MILLIARDS CFA
Dans notre précédente édition, une erreur nous a fait écrire que les objectifs de recettes de cette année sont estimés à 502 milliards CFA. Il fallait plutôt lire 512 milliards CFA, contre 450 milliards CFA en 2015. Soit 62 milliards CFA de plus que l’année dernière.
Au rythme où vont les choses, l’équipe de l’inspecteur général Modibo Kane Keïta sera au rendez-vous des 512 milliards CFA en décembre prochain. En janvier dernier, les recettes douanières ont, pour la première fois dans l’histoire de la douane malienne, franchi la barre des 42 milliards CFA. Exactement, 42,08 milliards CFA.
Oumar Babi
Le recettes douanières ne sont pas une fierté pour un pays. plus de recettes douanières moins de "consommer national ".
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