Visite du PM Moussa Mara sous haute tension à Kidal : La rançon de l’amateurisme en matière de sécurité

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Sournoiserie au sommet de l’Etat
Le premier ministre Moussa MARA

Le 17 mai dernier, la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, dans le fief des Touaregs, a été chamboulée, à cause des actes de sabotage  du Mnla.

 

 

Kidal, la capitale des Ifoghas, ville frondeuse a réservé un accueil des plus hostiles  au Premier ministre Moussa Mara, et à la dizaine de ministres de l’attelage gouvernemental: occupation temporaire du tarmac de l’aérodrome par une centaine de femmes et d’enfants. Ils ont pu en être dispersés par les forces de la MINUSMA. Cela a permis à la délégation officielle de fouler saine et sauve le sol de Kidal. Il faut souligner que c’est sous des tirs nourris que l’hélicoptère transportant le chef du gouvernement a atterri à Kidal.

 

 

A nos yeux, on ne peut que déplorer ce qui est arrivé à Kidal, en amont tout comme  pendant la visite du Premier ministre. Pour notre part, autres temps autres mœurs. Avec la recrudescence du terrorisme, nos forces de défense et de sécurité devraient épouser une autre psychologie qui sied mieux aux circonstances qui prévalent, aujourd’hui : elles doivent avoir la capacité de réaction et d’intervention aussi rapide que la vitesse du son. Dans la guerre asymétrique qui se dessine. Pourquoi le nôtre n’a-t-il pas compris que la perspective du voyage du Premier ministre pouvait tourner à l’aigre, dans cette localité frondeuse ?

 

 

A notre sens, le gouvernorat et ses alentours devraient être surveillés comme le lait sur le feu. Hélas, notre propre attitude d’atermoiement d’un autre âge dans la gestion sécuritaire, est notre talon d’Achille. La preuve est ainsi faite que les autorités viennent d’être rattrapées par l’amateurisme en matière de mesures sécuritaires à mettre en œuvre, afin d’éviter de passer à la trappe dans cette guerre asymétrique. Un homme averti en vaut deux dit-on : en novembre 2013, son prédécesseur, le P.M. Oumar Tatam Ly avait été contraint d’annuler une visite à Kidal après l’intrusion de manifestants hostiles sur l’aéroport de ce chef-lieu de région à plus de 1500 km au nord-est de Bamako, fief de rebelles touaregs indépendantistes. L’état de belligérance insupportable à Kidal est le fruit de l’hypocrisie de la MINUSMA, de la complicité de l’opération Serval et de l’impuissance de l’Etat malien.

 

 

Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités maliennes s’évertuent-elles à ouvrir des pourparlers avec les traitres du Mnla, sans foi ni loi, alors que l’opinion malienne à 98% s’y opposent farouchement. En son temps, au moment où le président par intérim, Pr Dioncounda Traoré, tenait les rênes du pouvoir, le président du Niger, SE Mamadou Issoufi abonda dans le même sens,  en se prononçant contre l’ouverture de quelque pourparler que ce soit avec le Mnla. Et l’histoire vient de lui donner raison : le Mnla n’est pas crédible, persiste et signe, en s’arc-boutant sur le principe de l’indépendance de l’Azawad.

 

 

Mohamed Koné,

Correspondant à Kadiolo

 

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est tellement facile de critiquer étant assis derrière un clavier d’ordinateur ! A la vitesse du son s’il vous plait ! Mais Monsieur, donner leur des avions qui puissent filer à la vitesse du son. Et puis on verra.
    Une armée qui se battait àKonna, à Diabali… Il faut plutôt dire que ces hommes sont des braves, et que l’état malien n’est plus souverain depuis longtemps parce que même pour acheter des armes, il lui faut l’aval du FMI!
    L’occident, aujourd’hui, n’a pas que des avions pour imposer sa loi au reste du monde (à l’exception de la Chine, de la Russie et de l’Inde). Il dispose aussi du fouet économique contre quiconque, pays, président… ne se soumet pas à son diktat. Voilà toute la vérité.
    Cela ne relève pas du fatalisme. Que non ! Il faut aussi savoir rusé avec eux. Ce fut le cas de Moussa Mara en se rendant à Kidal : “Vous voulez voir votre œuvre ? Et ben, la voici !” Le statu quo, c’est désormais fini. Chaque Malien et chaque Malienne sait désormais ce qui se passe.

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