Visite de Fabius en Algérie : exorciser le passé et sauver le Mali

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Laurent Fabius: Le ministre français des Affaires étrangères

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé dimanche à Alger pour une visite de deux jours visant à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays. La crise au Mali devrait être un point phare des discussions.

Le symbole est fort. Pour sa première visite dans un pays arabe en tant que chef de la diplomatie, Laurent Fabius a choisi une Algérie empêtrée dans un long hiver politique plutôt que les pays en pleine transition démocratique à la suite du printemps arabe.

Le ministre des Affaires étrangères français doit arriver dimanche 15 juillet à Alger pour rencontrer son homologue algérien, Mourad Medelci. Il verra, lundi, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, pour un entretien dont l’objectif affiché est de donner une nouvelle tonalité aux relations bilatérales entre les deux pays.

S’il s’agit de préparer la visite du président Hollande, prévue pour la fin de l’année, Laurent Fabius devrait aussi évoquer le sujet brûlant d’une intervention armée au Mali voisin.

“Nous, ce qu’on demande, c’est que tous les pays de la région travaillent ensemble et se mobilisent pour trouver une solution au problème du terrorisme”, affirme un porte-parole du Quai d’Orsay contacté par FRANCE 24.

Dix jours après les célébrations du cinquantenaire de l’indépendance algérienne, Laurent Fabius est particulièrement attendu par les Algériens sur un autre dossier : le lourd contentieux historique hérité de l’occupation coloniale française (1830-1962).

Repentance et réconciliation

Dans un message envoyé à l’Élysée à l’occasion de la fête du 14-Juillet, le président Bouteflika a appelé son homologue français à “exorciser le passé” et à faire “un examen lucide et courageux” de la guerre d’Algérie afin de renforcer les relations entre les deux pays. Ces dernières étaient restées relativement distendues depuis l’échec du projet de traité d’amitié franco-algérien initié par Jacques Chirac en 2003.

Alors que les mémoires sont encore à vifs chez ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie (1954-1962), les signes précurseurs d’une forme de repentance française se sont multipliés ces derniers mois.

Le plus récent fut la lettre envoyée par François Hollande à Abdelaziz Bouteflika au début du mois de juillet, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance algérienne, dans laquelle le nouveau président français affirmait qu’ il y avait désormais la “place pour un regard lucide et responsable” sur le lourd contentieux colonial entre les deux pays.

De l’autre côté du spectre politique français, c’est l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin qui a exhorté le gouvernement socialiste à assumer cette histoire “douloureuse” en envoyant des “signaux forts” pour relancer les relations entre l’Algérie et la France.

“J’ai la conviction que la clé d’une nouvelle politique arabe de la France, c’est une nouvelle relation de la France et de l’Algérie fondée sur une réconciliation historique comme nous l’avons fait avec l’Allemagne”, écrivait l’ancien candidat à l’élection présidentielle dans une tribune publiée par Le Monde à la veille des festivités algériennes.

“Afghanisation” du Sahel

La mémoire des crimes commis pendant le conflit franco-algérien pourrait revenir d’autant plus facilement aux autorités françaises, qu’elles ont besoin de la coopération d’Alger pour faire face à une poussée islamiste sans précédent dans le Sahel.

Le nord du Mali – un territoire grand comme deux fois la France – a été conquis par un mouvement rebelle touareg appuyé par le groupe islamiste Ansar Dine en mars dernier, à la faveur d’un coup d’État militaire à Bamako.

Une intervention militaire extérieure est envisagée de plus en plus sérieusement depuis que les groupes islamistes, alliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), ont chassé les rebelles touareg et renforcé leur emprise sur les grandes villes du nord malien.

La possibilité et les modalités d’une telle opération militaire seront donc au menu des discussions entre Laurent Fabius et les responsables algériens, Paris comme Alger redoutant une prolifération djihadiste et une forme d’”afghanisation” du nord Mali.

Vers une intervention militaire?

L’enjeu pour Laurent Fabius consiste à convaincre l’Algérie, puissance militaire régionale, d’accepter une intervention militaire internationale à ses portes. Il y a un peu plus d’un an, Alger s’était opposé à une intervention occidentale en Libye en affirmant que la chute de Kadhafi déstabiliserait l’ensemble de la région – une prédiction devenue réalité au grand dam du Mali voisin.

Consciente de son image d’ancienne puissance coloniale, la France avance ses pions avec prudence afin de ménager les susceptibilités des pays de la région. Laurent Fabius a ainsi déclaré que toute “utilisation de la force” devrait être menée par des troupes africaines bénéficiant d’un soutien logistique international. L’éventuelle implication des forces spéciales françaises du COS,basées à Ougadougou au Burkina Faso voisin, reste taboue pour le moment.

Quant à l’Algérie, elle est longtemps restée arc-boutée sur ses positions, prônant une solution politique basée sur le “dialogue” entre tous les acteurs de la crise malienne. Si Paris et Alger parviennent à accorder leurs violons durant cette visite, Laurent Fabius pourra s’enorgueillir d’avoir posé un jalon important pour en finir avec ce que l’actuel chef de la diplomatie française a appelé le “Sahélistan”.

 

france24.com / 15/07/2012


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8 COMMENTAIRES

  1. L’HISTOIRE JUGERA CHACUN DE NOUS POUR LES ACTES QUE NOUS POSONS QUOTIDIENNEMENT POUR LA RESOLUTION DES PROBLEMES DU NORD. EN EFFET, TOUS LES JOURNALISTES DE LA PRESSE ECRITE ET ORALE SONT BIEN AU COURANT QUE LES ARMES COMMANDEES PAR LE PREMIER MINISTRE ET SON GOUVERNEMENT POUR EQUIPER NOS MILITAIRES DANS LE BUT D’ALLER LIBERER LE NORD.
    • QUI N’EST PAS AU COURANT DE CETTE INFORMATION ?
    • A QUI PROFITE CE BLOCAGE DE NOS ARMES AUX PORTS DE DAKAR, CONAKRY ET D’ABIDJAN ?
    QUE LES DIRIGEANTS DU FDR SACHENT QUE LE PEUPLE EST SUFFISAMMENT INFORME SUR LE FAIT QUE CEUX SONT EUX QUI DICTENT PAR ECRIT A LA CDEAO LES MESURES ET LES DISPOSITIONS A PRENDRE CONTRE LE PEUPLE MALIEN EN GENERAL ET CONTRE LA POPULATION MALIENNE DU NORD EN PARTICULIER.
    LE PEUPLE MALIEN A LES YEUX LARGEMENT OUVERTS POUR MIEUX APPRECIER LES UNS ET LES AUTRES.

  2. Le versatile et comateux MNLA demeure toujours un ennemi du Mali. Ses membres survivants ne seront jamais vus au Mali que comme des criminels et des traîtres

    Les maliens n’ont pas la mémoire courte.

    Ce n’est pas après avoir été chassés comme des vampires, que les survivants du MNLA renoncent à l’indépendance.
    Après avoir tué les maliens, violé les filles et femmes, pillé les infrastructures et détruit le Nord du Mali, les membres du MNLA ne seront jamais considérés au Mali que comme des criminels, des apatrides et des traîtres.

    Personne ne les a mieux compris que le Président Modibo Keita et le général Moussa Traoré qui ont été très clairvoyants et très francs dans leur traitement de la rébellion touarègue.

    C’est l’hypocrite Alpha Oumar Konaré qui a initié les accords de Tamanrasset et les injustes privilèges accordés à quelques leaders touaregs sur le dos des populations majoritaires du Nord dont les mouvements représentatifs Gandakoy et Ganda Izo ont été réprimés par Soumeylou Boubèye Maïga de la sécurité d’Etat sous les ordres du traître président Alpha Oumar Konaré.

    En plus des milliards accordés aux leaders rebelles et de la prise en charge de leur train de vie exorbitant, il a intégré les ex combattants à des postes vitaux de l’armée. Les jeunes diplômés touaregs étaient intégrés à la fonction publique de l’Etat sans concours alors que les diplômés de la majorité populaire étaient au chômage éternel.

    Mais c’était mal connaître ces rebelles. Historiquement, ils n’ont jamais eu de parole d’honneur. Ils ont dilapidé les financements accordés au nom des populations du Nord et leur intégrés avaient déserté avec les armes et les secrets militaires pour se retourner contre le Mali.
    Le traître Hama Ag Mahmoud était le conseiller spécial d’Alpha Oumar Konaré.
    Historiquement, ces rebelles touaregs ont toujours vécu de razzias, de banditisme, de vols et de pillages car ils ont été jusque là incapables d’exercer une activité économique viable à l’instar des autres populations du Nord qui gagnent leur vie à la sueur du front.

    Ce qui ne connaissent pas cette réalité historique (la traîtrise des rebelles touaregs et de leurs leaders caméléons) l’ont toujours appris à leurs dépens: Alpha et ATT, Ançar Eddine, MUJAO et AQMI. Tous ces acteurs ont eu des accords avec le MNLA mais il les a tous trahis.
    Au Nord du Mali les gens sont unanimes que les rebelles commencent toujours par tuer leurs amis les plus proches avant de s’attaquer aux autres.

    Il n’ y a que certains occidentaux qui continuent de croire au MNLA par ignorance mais je suis convaincu que leur désillusion n’est pas lointaine.

    Une autre caractéristique congénitale des rebelles touaregs est leur implication dans le terrorisme mondial. C’est comme ça que le colonel Kadhafi les a utilisés dans ces attaques terroristes pour déstabiliser certains pouvoirs en Afrique et dans le monde.
    Tous ceux qui sont bien informés savent que ‘est le MNLA qui a fait appel aux islamistes qui étaient dans les montagnes du grand Nord. L’une de leur revendications acceptées dans les accords d’Alger était de démilitariser le Nord, ce qui leur a permis de s’adonner librement à leur narcotrafic avec leurs alliés.

    En dehors des responsables précités, les autorités maliennes y compris le gouvernement marionnette de Chèque Diarra ont toujours manqué de lucidité et de dignité dans le traitement de la rébellion touarègue.
    En toute méconnaissance des réalités historiques, ils ont préféré amadouer les rebelles par des complaisances à l’endroit d’une poignée de leaders touaregs sans légitimité, et contre l’intérêt global des populations majoritaires du Nord et du

  3. L'Algérie a des intérêts inavoués contraires à ceux du Mali pour le responsabiliser dans la gestion de la crise malienne.

    C’est l’Algérie qui soutient Iyad Ag Agali, le chef d’Ançar Eddine.
    Les 90% des salafistes sont des algériens. Même le MNLA est soutenu par l’Algérie.
    Enfin, le MUJAO détient le consul d’Algérie et ses conseillers en otage.

    Il faut être idiot ou avoir des intérêts crapuleux pour croire que l’Algérie sera indifférente à tous ces facteurs pour s’arranger aux côtés du Mali contre les djihadistes.

  4. Ainsi la france crois que algerie est dupe au point de croire que l’algerie va s’ouvrir pour se faire detruire par ceux là meme qui leur ont malmené pendant la decolonisation,l’algerie est un homme averti ,,.L’Algerie si elle trouve des bons alliés au mali aidera j’en suis sure le mali car le mali lui a aider à des moments difficiles de son histoire,

  5. Ainsi la france crois que algerie est dupe au point de croire que l’algerie va s’ouvrir pour se faire detruire par ceux là meme qui leur ont malmené pendant la decolonisation,l’algerie est un homme averti ,,.

  6. On verra bien car France qui ses interests petroliers en Algerie. Laissons negocier pour cela avant et ensuite peut etre que l’Algerie arrtera son double-jeux.

  7. L’Algérie a des autages avec les terroristes au Mali, coe elle aime bien ses habitants, elle n’est pas coe le att du Mali. Cette solution c’est d’écarter à jamais le MNLA ki a facilité la chute du Nord. Référons nous à leur déclaration des premières heures de la prise du Nord.
    Si le MNLA tend la main aujourd’hui, c’est parce ke il a le dos au mur.

    L’AMI DE MON ENNEMI EST TON ENNEMI./.

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