Plusieurs dizaines de civils et ex-combattants maliens d’un groupe armé signataire de l’accord pour la paix dans le nord du Mali ont été tués cette semaine par de présumés jihadistes près de Ménaka (nord-est), a-t-on appris de sources militaire et sécuritaire.
La tension est très vive dans la région de Ménaka. En effet, de nouveaux affrontements se sont déroulés, les 9 et 10 mars, à Tamalat et Inchinanane entre les éléments du Mouvement pour le Salut de l’Azawad(MSA) appuyés par le GATIA et ceux de l’EI (Etat Islamique) ont fait de nombreuses victimes. Plusieurs dizaines de civils et de combattants du MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad, issu de l’ex-rébellion principalement touareg) ont été tués en début de semaine par les terroristes dans la région de Ménaka.
Selon le MSA, les assaillants sont des membres de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié au groupe Etat islamique.
Selon plusieurs sources, les combats ont fait plusieurs dizaines de morts parmi les civils. Le MSA aussi aurait perdu environ une quinzaine d’hommes. Les éléments de l’EIGS, eux, auraient perdu plusieurs combattants.
“Une vingtaine de combattants (du MSA) et une quarantaine de civils” ont été tués dans ces incidents, nous rapporte de sources locales et confirmé par un responsable du MSA, Moussa Acharatoumane.
Vendredi, des élus de la localité de Ménaka ont affirmé que des combattants du MSA et ceux du Groupe d’auto défense des Imrades et alliés (GATIA, groupe armé pro gouvernement), ont décidé de combattre les assaillants de l’EIGS, qui opèrent essentiellement entre le Mali, le Niger, et le Burkina Faso, dans la zone dite “des trois frontières”.
Par ailleurs, un autre élu de la région de Ménaka, a parlé de son côté de “plus d’une centaine de civils et d’ex-combattants tués mardi, mercredi et jeudi”, à Tamalat et Insinane, deux localités maliennes situées dans la région de Ménaka, qui partage la frontière avec le Niger.
Un communiqué publié jeudi par un responsable du MSA a précisé que des “groupes terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge et n’épargnent, dans leur horreur, ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe”.
Il faut noter que malgré la résistance du MSA et du GATIA, la pression des djihadistes reste forte sur la zone. Certains témoignages ont même fait part d’une intervention de l’avion de l’armée malienne dans la zone ce jeudi 10 mars.
Le MSA, basé à Ménaka, est signataire de l’accord de paix dit d’Alger, signé en 2015 sous l’égide du voisin algérien pour mettre fin à l’instabilité dans le nord du pays pris dans la tourmente jihadiste depuis 2012.
Y. SANGARÉ