Violences sexuelles au nord : Les victimes laissées pour compte

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Plusieurs organisations maliennes des droits de l’Homme ont plaidé vendredi en faveur de la protection des droits des femmes et de leur prise en compte effective dans la résolution de la crise malienne. “Aucune mesure significative n’a été prise en faveur des victimes de violences sexuelles”, regrettent Moctar Mariko et la présidente du Wildaf-Mali, Mme Bintou Founè Samaké.

La prise en compte de ces droits est indispensable pour le retour à une paix durable et à l’Etat de droit, a estimé un de leurs porte-paroles, Moctar Mariko de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), au cours d’une conférence de presse.

Les organisations des droits humains ont exhorté les autorités politiques et judiciaires maliennes à allouer des ressources suffisantes pour assurer la prise en charge médicale, sociale, psychologique, judiciaire et la fourniture de moyens de subsistances aux victimes des violences sexuelles liées au conflit dans le Nord du Mali.

Elles ont souhaité que les autorités politiques et judiciaires maliennes soutiennent les organisations locales de défense des droits des femmes qui fournissent de tels services.

M. Mariko a plaidé pour “le renforcement de capacités techniques et matérielles des magistrats traitant les dossiers relatifs à ces crimes pour leur permettre de mener en toute indépendance l’instruction judicaire”.

Les mêmes organisations encouragent la communauté internationale et notamment la Minusma à appuyer la mise en place d’une commission d’enquête internationale, prévue à l’article 46 de l’accord d’Alger, chargée de faire la lumière sur tous les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres violations graves des droits humains y compris les violences sexuelles et basées sur le genre.

“En dépit des plaintes pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité déposées par nos organisations en 2014 et 2015, et les dispositions de l’accord de paix en faveur de la protection des droits de l’Homme dont l’application tarde à se concrétiser, aucune mesure significative n’a été prise en faveur des victimes de violences sexuelles”, ont regretté M. Moctar Mariko et la présidente du Wildaf-Mali, Mme Bintou Founè Samaké.

Au total, 113 plaintes (80 plaintes pour femmes et filles victimes en 2014 et en 2015, 33 plaintes pour victimes de crimes internationaux commis lors de l’occupation de Tombouctou) ont été déposées par les organisations de défense de droits humains par rapport aux violences sexuelles liées au conflit au Mali, ont-ils indiqué.

“A l’exception d’une trentaine d’auditions faites par les juges d’instruction en charge des dossiers, les enquêtes judicaires n’ont connu aucune avancée significative et certains suspects ont même été libérés”, ont regretté les organisations de défense des droits humains.

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