Ces allégations de “violations de cessez-le-feu” et d'”abus graves des droits de l’Homme” sont attribuées aux groupes armés signataires. Selon le communiqué, ces actes sont enregistrés principalement dans les régions du Nord du pays. La Minusma dénonce ces actes qui, selon elle, sont contraires à l’esprit des accords et arrangements “pertinents” du cessez-le-feu et de l’Accord pour la paix.
“Le chef de la Mission onusienne au Mali, M. Mongi Hamdi, poursuit ses contacts avec les dirigeants des mouvements concernés pour les exhorter à conjuguer leurs efforts pour la consolidation de la paix”, précise le communiqué. Mongi Hamdi appelle les parties “à faire preuve de retenue en assurant un respect strict et rigoureux des accords conclus”.
Selon Mongi Hamdi, le processus de règlement définitif et durable de la crise malienne a atteint une phase très prometteuse. “Et ces violations sont donc inacceptables et doivent impérativement cesser immédiatement”, a martelé le patron de la Minusma.
Cette dénonciation de violation du cessez-le-feu par la Minusma intervient alors que les travaux pour la mise en place du Comité de suivi sont suspendus faute de compromis autour du chapitre 10 du règlement intérieur. Ce chapitre est relatif à la désignation des membres devant siéger au sein du Comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation.
La Coordination des mouvements de l’Azawad réfute les accusations de la Minusma et dénonce à son tour “le caractère flou” du communiqué. La CMA demande à la Mission onusienne de “s’assumer” et de “donner plus de détails” sur les cas de violations ainsi que sur les auteurs.
Joint au téléphone par nos confrères de Studio Tamani, Attaye Ag Mohamed, le président de la Commission droits de l’Homme du MNLA, regrette que “la Minusma parle de violation des droits de l’Homme. Ce qui est sûr, c’est que nous ne nous retrouvons pas dans le communiqué de la Minusma. Le communiqué de la Minusma est flou, il est totalement flou et il doit être plus clair. La CMA ne se reconnaît pas dans les accusations de la Minusma qu’elle a transmises à travers un communiqué totalement flou, un communiqué perturbateur qui ne dit pas les faits. Il faut que la Minusma dise qui a violé exactement le cessez-le-feu ? Où ? Quand, comment et contre qui ? C’est cela qui est important. Donc la Minusma doit assumer sa responsabilité si elle est là pour assurer la garantie des accords signés”.
Quant à la Plateforme, elle rejette aussi en bloc les accusations de violations de cessez-le-feu. Selon Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia, “les groupes de la Plateforme n’ont posé aucun acte contraire aux arrangements du cessez-le-feu et de l’accord de paix”. Toutefois, reconnaît-il, la présence d’éléments du Gatia dans une localité non loin de Kidal, mais sous le contrôle d’aucun groupe armé.
Sur les antennes de Studio Tamani, Fahad Ag Almahmoud, secrétaire du Gatia, confie ceci : “Je n’ai pas connaissance d’un quelconque affrontement ayant opposé les groupes armés, après la signature du 20 juin. Je précise qu’une grande partie de nos éléments sont partis fêter chez eux dans la zone de Kidal, dans une zone non occupée par aucun groupe armé. Et que les communications passent très bien entre ces éléments et les représentants militaires de la CMA à Kidal. Beaucoup de rencontres ont eu lieu entre eux, et il y a une parfaite entente. Donc, je suis surpris que la CMA fasse un tel communiqué. On n’a violé aucun accord, on n’a attaqué aucun poste, on n’a attaqué aucune position. C’est vrai que dans une zone, où nous n’avons pas l’habitude d’aller, nous y sommes depuis la fête. Mais c’est une zone sans présence militaire de la CMA ou de qui que ce soit”.
Avec Studio Tamani