Vers une palestinisation du septentrion malien : Quand le COREN incarne la résignation

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Après avoir suscité tant d’espoir chez les populations abandonnées à leur sort depuis l’occupation du septentrion, le Collectif des Ressortissants du Nord se hisse péniblement à la hauteur de leurs attentes. En plus de trainer les boulets de présomptions très peu enviables sur la gestion des aides humanitaires en direction des sinistrés, l’organisation ne parvient pas à adapter ses missions à l’évolution du contexte : servir d’instrument de pression aux fins de lever les obstacles à la libération des territoires.


Las de subir les abus et exactions des indésirables envahisseurs, les régions du NORD-Mali tendent progressivement vers une sorte de ”palestinisation’. Les populations restées attachées aux terroirs sont de plus en plus à bout de patience et s’expriment le plus souvent aux moyens de soulèvements et mouvements insurrectionnels – dont le plus récent épisode aura pour le moins coûté cher aux populations de Gao réprimées dans le sang, en début de semaine.
Tout est parti du meurtre d’un élu communal fusillé en pleine rue et  délesté de son engin à deux roues. Cet acte odieux aura été la goutte d’eau qui a débordé le vase et enflammé une population déjà excédée au quotidien par le mal-être, les manques innombrables et pénuries en tous genres. L’assassinat du conseiller Adéma, Idrissa Oumarou, sur la route de son quartier d’origine (Boulgoundié) a ainsi mobilisé foule et provoqué une révolte populaire telle que la vile de Gao en a rarement connu par le passé

En guise de protestation, les habitants ont défié les canons des nouvelles autorités, érigeant des barricades dans tous les sens, y compris aux niveaux des bâtiments administratifs où siègent les éléments d’Ançardine et du MNLA. Si la première entité s’est montrée compréhensive, la seconde, quant à elle, a choisi de riposter par une vigoureuse et très sanglante répression. Pour le bilan, les témoignages font ainsi état, pour la journée du mardi, de la perte de deux (2) manifestants  ayant succombé sous le coup de balles. Avec les proportions de blessés en situation critique, le bilan risque de s’alourdir davantage, en l’absence de structures sanitaires adéquates pour accueillir les victimes. C’est pourquoi, du reste, certaines des familles éplorées choisissent de recourir aux structures du plus proche voisin, en l’occurrence le Niger, pour sauver la vie de leurs proches.
Face à ce drame civil inédit depuis le début de l’occupation, les autorités de Bamako ont réagi en s’acquittant comme d’habitude des formalités habituelles, lesquelles consistent à condamner l’acte et à promettre la punition pour les auteurs de la boucherie. On ne saurait, en tout état de cause, espérer mieux de la part d’un gouvernement qui se complait à trainer délibérément les pieds, pour faire récupérer les territoires occupés par des forces extérieures. Le chef du gouvernement ne s’en est d’ailleurs jamais caché et affichait devant qui de droit sa nette préférence de la lenteur dans la préparation de forces propres à une diligente intervention étrangère.
Ce qui est par contre peu admissible, c’est l’attitude des  représentants des trois régions directement concernées par l’occupation. Certes les élus du Nord se démènent comme ils peuvent et envisagent même un sit-in pour tordre la main aux autorités, mais le Collectif des Ressortissants (COREN) s’illustre par une singulière passivité, face à une situation où il paraît le plus à même de jouer la partition la plus contraignante pour les autorités.
En tout cas, les vaillantes populations, qui continuent de résister en bravant sur le rempart les redoutables canons de l’envahisseur, n’ont guère l’impression de bénéficier du soutien approprié dans la capitale où est pourtant concentrée une vague de déplacés assez puissante pour faire pression sur les autorités à travers des mouvements de masse. Et, au lieu d’en être l’instrument propulseur, le COREN semble s’être plutôt trouvé une occupation à laquelle il semble consacrer plus de temps qu’à autre chose. Il s’agit de la gestion des aides humanitaires qui ne lui attire pas que des honneurs, au regard des présomptions et des rumeurs distillées de toutes parts. Mais à force de  s’en occuper exclusivement et de négliger les aspects qui permettent aux populations de se passer d’aide, le Collectif risque de ne même plus disposer de cibles pour ses activités. Au regard des proportions dans lesquelles la population en train de périr à petit feu.
  A.Keïta

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3 COMMENTAIRES

  1. Ces vieux ne sont que des assoifés qui pensent toujours que le régime d’impunité et de népotisme d’ATT est d’actualité. Ils se trompent car on a compris que certains notamment le Président Malick qui a tout fait pour être du Gouvernement de transition, tiennent à leurs desseins,cad devenirb ministre, CT, CM, CCAB ou à defaut garder les mm positions, mais diable qu’ils se calment bientôt nous jeunes nous demanderons l’audit et un point détaillé de la gestion des dons et nous disposons déjà de preuves accablantes contre eux sur l’utilisation qu’ils font des dons destinés à leurs parents meurtris et envahis.Et la presse y travail déjà à bon entendeur salut!!!!!

  2. Le COREN ne fait rien pour la libération du Nord parce que géré par des vieux qui ne pensent qu’à eux m^mes. Le Nord sera libéré par les jeunes qui ont tout perdu et qui ne retrouveront leur dignité qu’après la victoire. Cependant si le COREN veut se rattraper c’est simple: APPELLER A UN SIT-ING DEVANT LA CITE ADMINISTRATIVE en particulier devant LA PRIMATURE pour obtenir l’envoi des militaires pour sécuriser les zones libérés par les jeunes de Gao. Que Dieu sauve le Mali.

  3. L’arroseur arrosé: le MNLA, la France, les médiateurs de façon générale. L’impuissance de l’armée malienne finit par obliger les combattants du nord à s’entredéchirer entre eux. Comme le CNRDRE au Sud. Si des divergences existent sûrement entre MNLA et AQMI, il faut le comparer à des différences entre les membres d’une même famille. Ne connaissant que le langage des armes, il va de soi qu’ils s’entretuent de temps en temps. Comme dans la mafia où chaque bande occupe un territoire et ne se fait respecter que par des assassinats. Dans tous les cas, laissés à eux-mêmes, ils ne peuvent que s’entredéchirer, parce que fondamentalement tous ces groupes ne croient en rien. Comme le CNRDRE d’ailleurs. Comme beaucoup de nos politiciens et même de la société civile. Le langage commun reste les intérêts sordides, les accointances de circonstance, et fondamentalement la DROGUE, les ARMES et les ENLEVEMENTS. Tous ces groupuscules aux noms divers ne cherchent qu’une zone de non droit où ils pourront exercer leur trafic à leur guise. Au finish, où est l’indépendance, la démocratie, la justice prônées ? Et c’est quoi cet islam intolérant et étrange qui semble vouloir appliquer une certaine charia (qui veut dire justice) UNIQUEMENT AUX PLUS FAIBLES, en fouettant les jeunes en public, en profanant des mausolées pour dans le même instant s’adonner aux vols, viols, enlèvements, trafics et consommation de drogue ? Mais quand donc les politiques (et non les politichiens) et la société civile se lèveront vigoureusement pour réclamer un minimum de dignité pour le Mali??????

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