Suite au «Manifeste pour la restauration du pacte d’honneur traditionnel de l’Adhagh» signé le 7 avril par des cadres des communautés Ifoghas, Idnanes, Taght-Mallet pour lutter dit-on, «contre la destruction sociale» de leurs communautés et la constitution, ,dix jours après à Kidal d’un nouveau front, dénommé Mouvement National de l’Azawad (MNA), la communauté Imrad s’est levée comme un seul homme pour se démarquer de ces deux initiatives.
Pour le faire savoir, elle a demandé, et obtenu, une audience auprès du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. C’était le mardi 3 mai à Koulouba. Une quinzaine de cadres Imrads étaient au rendez-vous. Il s’agit du deuxième Vice président de l’Assemblée nationale, Assarid Ag Imbarcawane, du Directeur du contrôle financier, Alhassane Ag Mohamed Moussa, du Directeur de l’ADN, Mohamed Ag Mahmoud dit Akilinine, du Conseiller technique à la Présidence, Attaher Ag Iknane, du directeur du protocole de la présidence, Ilal Kamar, du Dr Akori Ag Iknane du CNID, du chirurgien Alhassane Ag Hamballa, du Conseiller national, Azaz Ag Loudagdag, du Maire de Intilit, Hahadou Ag Kaoussène, du Conseiller communal de Tessalit, Ismaël Ag Mohamed, du chef d’Etat-major particulier adjoint d’ATT, le Colonel Elhadj Gamou, des inspecteurs de douane Alhassane Ag Mohamed et Abdramane Diakité (ce dernier est le fils de Mallé Diakité, sa mère est Imrad) et du Commissaire de police Alkassoum Ag Mohamed.
Pendant près d’une heure, ATT et ses hôtes ont échangé sur la situation au Nord –Mali. Assarid et ses frères Imrads ont tenu à dire de vive voix au président de la République qu’ils se démarquaient du factieux MNA, qui revendique «l’autodétermination du peuple azawadien». En clair, ils sont venus faire allégeance au maitre des lieux et restent, comme cette communauté l’a toujours fait, en phase avec les principes de la République et la devise du Mali: Un peuple, Un but, Une foi.
Les Imrads ont également fait savoir à ATT qu’ils étaient contre toutes les velléités sécessionnistes, d’où qu’elles viennent. Ils ont aussi assuré leur interlocuteur de leur engagement à travailler pour la sécurité, la stabilité et le renforcement de la cohésion sociale entre toutes les communautés. Ils n’ont pas manqué de reconnaitre les nombreux efforts déployés par l’Etat afin d’enrayer l’insécurité et d’amorcer le véritable développement. Les hôtes de Koulouba ont, enfin, plaidé pour la réinsertion socio-économique des jeunes des trois régions, frappés par le chômage, ce qui pourrait les attirer vers des aventures, genre MNA.
En retour, ATT les a assurés de son accompagnement dans le cadre des possibilités de l’Etat. Mais, nombreux d’entre eux ont été vite déçus, lorsque le chef de l’Etat a banalisé ces «histoires du MNA». Pour ATT, ce mouvement n’est pas une organisation sérieuse, qui puisse couper le sommeil de la République. Pour lui, il n’y a pas péril en la demeure. Il pense même que le MNA est fictif et n’existe que sur papier, dans la mesure où ses animateurs ne sont toujours pas officiellement connus. Alors qu’il semble pourtant que ces derniers sont en train de s’organiser et de communiquer entre eux à travers Facebook (Libye, France, Suisse, Norvège et, bien sûr, Mali).
Notre commentaire: Toutes les menaces sécuritaires devraient être prises au sérieux. ATT ne doit rien négliger, pour ne pas être surpris l’un de ces quatre jours. En grand stratège militaire qu’il est, on peut penser qu’ATT a fait cette déclaration pour minimiser la création du MNA et ne pas donner l’impression à ses hôtes qu’il avait peur. Et, par la même occasion, ne pas prêter le flanc au chantage et aux négociations inutiles. ATT sait donc ce qu’il doit faire. Alors du courage! Fonces sans hésitation! A suivre.
Chahana Takiou