Le septentrion malien est, certes, la zone de prédilection de bandits armés et de groupes de rebelles. Cela a été toujours ainsi, depuis plusieurs années. L’irrédentisme touareg, lui aussi, date. Si des éléments du nord se battent pour une indépendance de cette partie nord de notre pays, force est de constater que ces velléités ont toujours été contenues par les autorités politiques du pays. Mais il n’en demeure pas moins, que les volontés restent affichées de part et d’autre. La question est : que peuvent ou doivent faire les autorités du pays ?
Le nord du Mali risque de subir des remous suite à la chute du Guide de la Révolution libyenne. En effet, au lendemain de la mort de Mohammar Kadhafi, des milliers de combattants dont des Maliens, ont afflué vers le territoire malien, côté nord. Ces combattants sont armés jusqu’au dents. Cette affluence fait craindre le pire. Mardi passé, des jeunes de Kidal et de Ménaka, deux localités de la région nord du Mali, ont organisé une marche réclamant l’indépendance de ces deux localités. De là à lier ce mouvement aux récents bouleversements qui viennent de s’opérer au nord, il n’y a qu’un pas que certains n’hésiteront pas à franchir. Cependant, il ne faut pas tirer des conclusions à la hâte. Bien que des populations du nord veuillent créer la République de l’Azawad, il n’y a pas à associer ce que font ces jeunes de Kidal et de Ménaka à ce mouvement rebelle (Azawad). Du moins, pour l’instant.
Toutefois, il faut circonscrire toute velléité indépendantiste au nord avant qu’il ne soit trop tard. Comment ? C’est la question à poser aux autorités du pays. Le nord du Mali, malgré les efforts du gouvernement, reste une zone très sensible. La question de développement a été abordée par le Président de la République et son gouvernement comme solution au « problème du Nord ». Mais l’insécurité criarde liée aux trafics de toutes sortes, au terrorisme et rapts organisés, dans cette partie septentrionale, rend tout projet de développement aléatoire. Car, pour certains observateurs, le problème au nord du Mali est avant tout politique. Les velléités indépendantistes sont réelles. Et il est à craindre que les ex-combattants de la Libye, par souci de garder leur autonomie, ne décident de former une armée indépendante donc une république. Auquel cas, les autorités maliennes auront du mal à faire entendre raison car, une fois de plus, nous rappelons que ces combattants sont armés jusqu’aux dents donc plus dangereux. Et peut-être mieux organisés.
Amadou Diakité