Le commandement militaire du Nord du Mali a connu ce week-end un vaste mouvement par le changement de ses responsables. Dans le lot, les nominations à la présidence du désormais ancien chef d’Etat major du poste de commandement (PC) opérationnel de Gao, El Hadj Gamou, et à la tête des unités spéciales de l’ex rebelle, le Colonel Bâ Moussa ne pouvaient passer inaperçues.
Objectif : renforcer la présence de l’armée dans cette zone malienne située dans la bande sahélienne, en proie à l’insécurité liée au banditisme, à Al Qaïda, au trafic de drogue et d’armes. Ces choix permettront-ils de bien maîtriser les contours du trafic illicite, des enlèvements et d’y mettre un terme ?
Le changement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle politique de défense visant à assurer une présence accrue de l’armée sur le terrain. Dans certains cas, il s’agit de rendre une nouvelle dynamique au nord où certains officiers étaient restés sur place depuis plus de cinq ans. Il y a un nouveau découpage sécuritaire, en rapport avec la nouvelle politique de défense, qui prévoit la création de nombreux postes de sécurité pour occuper les zones laissées sans troupes.
Le colonel Ba Moussa, un responsable des ex-rebelles touareg maliens qui s‘est illustré (tristement) en 2006, en reprenant les armes de la rébellion, a été nommé chefs des unités spéciales. Celles-ci sont prévues par les accords de paix signés en 2006 entre l’Etat malien et l’Alliance Nord Mali pour le Changement (ANMC) ex-rébellion touareg. Avec et sous le commandement de l’armée régulière, elles seront chargées de la sécurisation du Nord du Mali. Une autre figure bien connue pour les fers qu’il croisait avec la rébellion, le colonel El Hadj Gamou qui était à la tête d’un commandement spécial dans le Nord, a été nommé chef d’Etat-major adjoint du président de la République. L’actuel chef d’Etat-major, Hamidou Sissoko, est promu au grade de général et conserve son poste.
B. Daou