L’Histoire est en train de donner raison à ceux qui avaient douté de l’efficacité de l’intervention des Etats-Unis au Nord Mali. Cette puissance amie a déçu plus d’un par la myopie de son intervention sur le terrain. Le désenchantement des populations est à la hauteur de l’espoir, qu’a suscité une arrivée des troupes qui devraient nécessairement rapprocher les populations locales de l’attention de la généreuse Amérique. Mais hélas. La nouvelle vision de l’Oncle Sam est purement militaire et ce n’est pas quelques réalisations insignifiantes et quelques cachets d’aspirine qui démentiront à long terme l’inefficacité de la première puissance mondiale au Nord Mali. Les ONG américaines sont les moins visibles dans le septentrion malien. L’USAID, en dehors des accords avec le gouvernement sur le plan national, n’a aucun programme particulier digne de ce nom dans de telles situations. Cela est d’autant plus vrai, puisque c’est déjà une habitude pour les Etats Unis d’envoyer leurs hommes dans un pays pauvre. Dans certains pays, on voit toutes sortes de mesures d’accompagnement pour élever dans l’esprit des populations, le bouclier durable pour la bonne cause.
Il faut donc rappeler que les troupes US ont débarqué à Tombouctou et Gao pour faire échec au terrorisme et par la même occasion, appuyer une armée malienne pour mieux faire face à sa mission dans la gestion de l’insécurité et du terrorisme islamiste en proie sur notre territoire. On s’attendait légitimement à ce que les populations aient leur compte dans le domaine de la formation, de l’information et de la lutte contre la pauvreté et le chômage qui sont les mamelles nourricières de tous les vices dans cette partie du pays. On craignait que les terroristes ne se servent de l’opportunité que leur offrent l’incivisme et la pauvreté extrême de ces « zones d’urgence structurelle » pour installer leurs bases, se marier et se placer dans une perspective durable de résistance tout en enrôlant une jeunesse désoeuvrée, oisive et qui se trouve chaque jour que Dieu fait en quête d’aventure. Les populations étaient sorties non seulement pour accueillir les soldats d’un pays ami, mais aussi pour signifier à l’Administration US tout l’espoir qu’elles nourrissent pour que la tragique situation qui fait désormais partie de leur lot quotidien, appartienne au passé. Elles espéraient ainsi capter l’attention des mégas médias comme CNN ou NBC, et, par là même, la générosité du Congrès et du Peuple américains. Voilà pourquoi d’ailleurs à l’époque, l’appel à la prudence de certains médias étrangers bien connus, n’avait eu que peu d’échos. Les populations comptaient surtout sur « la guerre sociale » pour reprendre les termes d’un élu du Nord Mali. Près de cinq ans aujourd’hui c’est le sentiment d’abandon qui gagne le terrain. Le Gouvernement malien, à cette époque était-il mieux inspiré pour négocier le « débarquement » ? On ne saurait le dire, Dans la mesure où l’obsession sécuritaire et l’absence totale du sens de l’après-guerre semblent avoir pris le pas sur la réflexion à long terme.
Certaines informations font croire que le front malien, n’a jamais été à l’ordre du jour d’une réunion de commission, au Congrès américain. Toute chose qui laisse croire que c’était juste une promenade de santé pas très prise au sérieux dans les agendas américains, et que tout cela n’est qu’un détour au Sahara, concocté par le Pentagone en lieu et place d’un programme efficace qui inclurait tous les aspects. La récente et bizarre intervention franco-mauritanienne dont les victimes civiles ont intenté un procès, semble faire partie d’une information des services américains. N’ayant pu jouer le rôle qu’on pouvait attendre d’une grande puissance, le pays d’Obama semble inexistant sur le terrain au point que
Karim FOMBA