C’était samedi dernier aux environs de 8h20 mn pendant que le soleil pointait déjà à l’horizon. Une forte délégation conduite par le Sous-préfet accompagné du Maire de Niéna, du Commandant de Brigade, du Député et des représentants du Haut Conseil islamique, du Directeur de la radio « Nièta » initiatrice de l’opération et bien d’autres organisations de femmes et de jeunes, ont été accueilli avec brio. La joie était perceptible sur les visages mais dominée par l’émotion. Ainsi, l’appel de nos confrères de la radio a permis de réunir plus de 50 tonnes de vivres, d’habits, de matériels de construction (ciment, fer, brouettes et de bien d’autres) suite à un vaste élan de solidarité nationale.
Ce don tant attendu par les populations de « Tondjila », village situé à 15 km de Niéna sur la RN7, a été accueilli avec satisfaction. De de l’avis général, c’est un geste très significatif pour des populations qui se sentaient abandonnées. Il faut rappeler que suite aux incidents du 02 janvier dernier qui ont conduit à l’incendie du village ayant occasionné mort d’homme et des blessés, nos confrères qui ont été les premiers à fouler le pied dans ce village composé de Diallo, de Sangaré et de bien d’autres communauté. Grande a été leur déception, leur désolation de trouver une bonne partie du village en flamme.
La journée du samedi dernier a permis aux uns et aux autres de déplorer l’incident grave qui a eu lieu le 02 janvier dernier. Mais, de l’avis des différents intervenants, il faut oublier cette journée douloureuse et penser à l’avenir.
« Nous sommes des maliens et prions pour que ce genre d’incident ne se reproduise plus dans notre village. Nous remercions la radio Nièta pour cette initiative salutaire », a dit l’Imam du village tout en priant pour le repos de l’âme du défunt.
Quant au Maire, M. Sina Diallo qui n’arrive pas à retenir ses larmes sous l’émotion, il a déploré que cet incident grave se produise sous son règne. L’orateur ne comprend pas ce qui vient d’arriver car à regarder dans chaque famille Diallo ou Sangaré, il y a une fille de part et d’autre. « Ce sont des cousins inséparables que tout lie. Le cousinage constitue un élément fort dans notre société. En tout cas, nous ne ménagerons aucun effort pour que ce problème des cousins Diallo et Sangaré soit définitivement réglé. Plus jamais cela encore dans notre Ganadougou ! », a martelé le maire Sina tout ému et se fond en sanglots.
Le présentateur et non moins confrère a demandé aux Tondjilais de prendre l’exemple sur le prophète Mahomet (PSL) qui a été séquestré, pourchassé, combattu mais a su pardonner ses ennemis.
Le Sous Préfet malgré son état de santé, représentant le préfet et le Gouverneur de Sikasso a conseillé aux uns et aux autres : « pas d’esprit de vengeance ». « La justice suit son cours certes, mais je demande aux uns et aux autres de se pardonner car le pardon demeure notre boussole dans ce pays », a-t-il réitéré.
Le député Ismaêl Samaké, l’élu du Ganadougou, s’est appesanti sur l’action de nos confrères de radio « Nièta » qu’il a longuement salué et remercié tout comme els radios Islamiques, Dambé, l’ORTM et la presse de Bamako et des localités avoisinantes (Niéna) qui ont fait le déplacement.
Le représentant du Chef de village de Niéna a imploré le tout puissant pour que ce genre de problème ne se reproduise plus dans le Ganadougou. Il a accentué son intervention sur des prières, des bénédictions et le pardon.
Quant au Chef de village de Tondjila, les mots lui manquaient pour remercier les heureux donateurs et surtout l’action de nos confrères de la radio « Nièta ». Sanglots et émotion. La foule a retenu son souffle mais n’a pas su retenir ses larmes, femmes, enfants et vieux (même le chef de village), moment pathétique. Silence radio sur la place du village.
Il faut ajouter que le président du club de soutien à la radio « Nièta » a remercié les donateurs pour ensuite appuyer les propos des différents intervenants. La quintessence de son discours a été accentué sur la synergie d’action des acteurs (Diallo et Sangaré) pour prévenir l’avenir des enfants et petits enfants.
Le directeur de radio « Nièta » a insisté sur le aprdon.
Et l’artisan de cette mobilisation, ML. Diossé Traoré, premier journaliste à fouler le sol à Tondjila lorsque els cases et autres greniers brulaient, a rassuré les populations qu’il leur avait dit qu’il y aura de la solidarité. D’où la mobilisation de plus de 50 t de dons toute nature. Et dire encore que les dons continuent à parvenir à la radio sis à Daoudabougou non loin de l’hôtel « Olympe ». L’orateur a insisté sur la synergie d’actions de tous les protagonistes pour f aire face aux périls même s’il n y avait aucun représentant des Diallo à la cérémonie, a-t-il expliqué. En clair, Diossé parle d’union sacrée pour que la paix revienne dans la zone.
Pour cet habitant de Niéna depuis des décennies, M. Lassina Seydou Djiré, a invité les populations de Tondjila qui sont condamnées à vivre ensemble de tenir compte du cousinage ; donc retour aux sources qui font notre fierté de malien. « Plus jamais cela ici ! », a-t-il conseillé.
Enfin, une partie du don (ciment, tôles, vivres, habits) ont été mis de côté pour être ensuite acheminé chez les cousins Diallo. Le chef de village de Niéna devrait se charger de cette mission délicate.
Il faut remarque que l’absence des Diallo à la cérémonie précisent nos sources sur el terrain est due au fait certains des siens sont détenus à la prison de Sikasso alors qu’ils n’étaient pas présents sur les lieux de l’incendie.
A ce stade, les élus locaux et les autorités locales ainsi que régionales ont du pain sur la planche et devront redoubler d’efforts, pour ramener les uns et les autres à se réconcilier. En tout cas, à « Tondkila », les populations à travers leurs dirigeants sont prêtes à aller dans ce sens. Il revient donc à tous les acteurs (autorités, ressortissants du Ganadougou à Bamako) à jouer franc-jeu, si l’on en croit les récriminations et plaintes des uns et des autres.
Aussi, il faut tirer le chapeau à nos confrères de la radio « Nièta », ensuite, interpeler davantage le Maire, le Député, le Sous Préfet à redoubler d’efforts pour parvenir à réunir les cousins Peulhs du Ganadougou.
Bokari Dicko, envoyé spécial