Un mois après la passe d’armes Ibk-Ladsous Qu’est-ce qui a changé ?

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Des groupes armés violent les accords de paix au Nord du Mali (ONU)
Hervé Ladsous

Avant la signature unilatérale de l’accord d’Alger du 15 mai dernier, peu de choses avaient positivement changé au Mali. Du Nord, l’insécurité s’est étendue à toutes les régions du pays. Contrairement à l’époque où attentats et attaques terroristes étaient réservés aux régions septentrionales, c’est l’ensemble du pays qui est désormais plongé dans une insécurité sans précédent. Et comme pour tout empâter entre les mains du pouvoir, les derniers rapports du Vérificateur faisant état de 153 milliards Fcfa de manque à gagner en deux ans, n’étaient pas pour arranger les choses.

 

Depuis deux ans, les Maliens ont attendu celui qui était pris pour un messie». «Les choses tardent certes à venir, mais il faut comprendre que beaucoup d’efforts ont été consentis», tente de calmer un ministre du régime en place.

 

En face, l’opposition a longtemps fait croire que «le vieux est fatigué». Par contre, les Maliens ont continué de croire qu’après quelques zones de turbulences, «le vieux» parviendrait très rapidement à redresser la barre du navire. Or, plus le temps passe, plus la crise persiste. Il faut dire qu’à la veille du 15 mai, les critiques d’un peuple en colère, venaient de tous bords. Car, même ceux qui disaient avoir voté pour le «vieux», ont avoué leur regret.

 

De son côté, le président IBK qui se savait très critiqué, a dû peut-être méditer.

Si une signature d’accord, ne rime pas avec une sortie immédiate de crise, le président IBK, face à la grogne qui enflait, était conscient de la nécessité à marquer des points pour soigner son image. Or, en primo, une éventuelle tentative de reconquête du Nord, pouvant séduire les Maliens, était impossible. En secundo, l’option de traduire les suspects dans les scandales financiers était aussi difficile. Il faillait, vaille que vaille, agir pour baisser les tensions. Mais, comment ?

 

Ce jour (15 mai), pendant que ses détracteurs s’attendaient à un IBK bénin aux larmes faciles, il surprend. Au pupitre, le président Ibrahim Boubacar Keïta, à doigt levé, fait savoir à Hervé Ladsous que son peuple mérite respect… D’ailleurs, il savait combien les Maliens étaient remontés contre les Onusiens sur le Nord. Comme il fallait s’y attendre, au lendemain de sa sortie, c’est presque toute l’opinion nationale malienne qui sort fière de son président, enfin « réveillé », selon l’avis de tous.  Cependant, deux jours après sa sortie qui a irrité les Onusiens, IBK les a reçus à son Palais pour leur signifier qu’en vérité, leur présence au Mali est «indispensable» pour la paix et la stabilité.

 

Pour un diplomate onusien sans choix, «on a compris la stratégie du président». Un calcul politique certainement, parce que trois semaines après, en visite à l’intérieur du pays, IBK s’exprimera publiquement sur la question en ces termes: «Je ne voudrais pas que nous nous trompions, que personne ne s’y méprenne, le rôle de la Minusma est un rôle important, est un rôle difficile, est un rôle délicat. Certains pensent que la Minusma est là pour lutter contre les rebelles, non ! Telle n’est pas sa mission, telle n’est pas son mandat. Elle est là pour nous aider à stabiliser et à réconcilier le pays. C’est donc une mission difficile». Changement de cap ? «Non, répond un élu national. IBK voulait avant tout avoir plus de Maliens avec lui».

 

Malgré tout, sa sortie n’a pu changer la situation à Kidal et à Ménaka. En tout cas, cette fameuse sortie d’IBK du 15 mai lui a offert un petit succès politique intérieur qui, malgré sa volte-face à Samanko, continue de croire qu’il est l’homme de la situation. Mais, jusqu’à quand ?

Serge BAMBA

Source : L’Oeil du Mali

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1 commentaire

  1. “le président Keïta a dû profiter de la signature de l’accord d’Alger du 15 mai pour soigner son image. ”

    Avec son petit show populiste à deux balles, Ibk n’a guère “soigné son image” qu’auprès des cons et des simples d’esprit!

    Du reste dès le lendemain, c’est à dire qu’il n’y a plus eu les médias Maliens pour filmer et enregistrer son “acte de bravoure”, notre héros-grand-pourfendeur-de-l’ONU s’est précipité pour chanter à tue-tête les louanges de cette même Minusma tellement il s’était fait peur lui-même! 😆 😆 😆

    Et deux jours après, il en “remettait une couche” en convoquant tous les ambassadeurs accrédités au Mali pour leur dire QUE LA MINUSMA MERITAIT LE RESPECT DE TOUS ET QUE SON TRAVAIL ETAIT ADMIRABLE! 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀

    Que ceux qui ont la mémoire courte reprennent les médias de ces dates-là… 8) 8) 8)

    Et depuis lors, le même “héros” farouche a successivement levé les mandats d’arrêt contre les criminels, embrassé (ivre de bonheur 🙄 ) cette ordure de Djery, et capitulé lamentablement devant la rebellion.

    Alors, si son petit numéro verbal avec Ladsous a “soigné son image”, je maintiens que ça ne peut être qu’aux yeux des plus cons! 🙄 🙄 🙄

    Mais c’est vrai qu’ils sont nombreux…

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