Un arsenal de djihadistes découvert au cœur de Gao

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Des combattants du MUJAO dans le Nord du Mali, le 10 septembre 2012. Reuters
Des combattants du MUJAO dans le Nord du Mali, le 10 septembre 2012. Reuters

Des équipes de démineurs de l’armée française ont été déployés tôt mercredi matin pour neutraliser un impressionnant stock d’explosifs prêts à l’emploi, dans une propriété où a séjourné un des chefs du Mujao.

 

Au Mali, l’armée française est intervenue mercredi au lever du jour à Gao après la découverte d’un arsenal appartenant au Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Un dispositif d’une cinquantaine d’hommes appartenant à une section de déminage et à une section de protection a été déployé dans le quartier de l’hôtel Askias où sont installés les journalistes étrangers. Les soldats ont trouvé à l’intérieur d’une propriété, dernière résidence connue d’Abdoul Hakim, l’un des chefs du Mujao, un stock impressionnant de bombes. Ils ont démonté quatre fûts de 200 kilos de TATP, un explosif artisanal à base de nitrate. Les fûts étaient reliés par un cordon à des détonateurs. Scellés et isolés, les engins étaient prêts à l’emploi. Seuls manquaient les déclencheurs. Dix autres fûts vides, mais équipés du même dispositif, étaient entreposés dans la cour. Des obus et des munitions étaient conservés à l’intérieur de la maison.

La crainte d’attaques kamikazes
Omar, un voisin qui n’était séparé de la maison des islamistes que par un mur de la hauteur d’un homme n’osait pas passer la tête pour voir ce qui se tramait. «Ils pointaient leurs kalachnikov sur moi à la moindre occasion. Ils étaient très méchants», dit-il. Hama, la voisine d’en face vivait dans la peur. «On craignait les «peaux blancs» car ils nous chicotaient à la moindre occasion. On voyait entrer et sortir les 4/4 et on les entendait parler arabe», raconte-t-elle.

Les djihadistes avaient, semble-t-il, prévu d’utiliser les explosifs pour faire sauter un pont à l’entrée de la ville voici un mois au début de l’opération Serval. Surpris par la rapidité de l’avancée des troupes françaises, ils n’ont pas eu le temps de passer à l’action et ont préféré prendre la fuite.

Le dépôt aurait pu servir de réserve pour monter des attaques terroristes. Les infiltrations de djihadistes font en effet craindre des attaques kamikazes d’envergure dans le cadre d’une stratégie de guérilla urbaine. Deux islamistes armés se sont fait sauter le week-end dernier sur des barrages. Dimanche, des combats ont opposé pendant plus de quatre heures les forces malienne et française à des groupes armés dans le centre-ville.

Envoyé spécial à Gao/ INFO LE FIGARO

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