Le Centre Carter, l’observateur indépendant de la mise en œuvre de l’accord de paix et de la réconciliation de 2015 a présenté son troisième rapport sur l’état d’avancement de ce processus en 2018.Cétait à la faveur d’une conférence de presse tenue le vendredi 22 février à l’Hôtel Sheraton. Elle était animée par la coordinatrice Mme Laurence Barros, et a enregistré la présence de la conseillère spéciale Mme Bisa Williams, du conseil spécial M. Jean Ntole Kazadi et d’autres experts du Centre Carter.
Le centre Carter est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, qui contribue à l’amélioration de la vie des personnes dans plus de 80 pays en résolvant des conflits et en promouvant la démocratie.
La coordinatrice du centre Carter a rappelé dans ses propos que sa structure a été désignée comme l’observateur indépendant en 2017, conformément à l’article 63 de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015.
Selon elle après des rencontres avec des acteurs de la crise sur le terrain ainsi qu’à Bamako, il est louable de noter la cessation durable des hostilités entre les parties signataires. « Plusieurs mesures préliminaires aient été accomplies, les principaux engagements de l’Accord n’ont pas été achevés, certains restent à être initiées » a-t-elle fait savoir.
Mme Barros indique que le centre Carter a constaté dans son rapport qu’un quart de l’accord est complété, néanmoins aucun des quatre volets thématiques essentiels de l’accord n’est réalisé à plus de la moitié. « Il y’a une nécessité urgente de transformer les mesures préparatoires en dividendes de paix tangibles pour le peuple malien » a conseillé la coordinatrice.
En évoquant la partie recommandations, elle dira que le centre Carter recommande aux parties maliennes de s’attaquer aux tâches qui sont au cœur de l’accord. Parmi lesquelles, elle a cité entre autres, l’obligation de créer un nouveau système politique décentralisé, notamment en déléguant des pouvoirs importants aux régions et mettre en place les forces armées reconstituées qui intègrent de manière équitable les ex combattants de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la plateforme. Toujours selon la conférencière, le rapport recommande un certain nombre de mesures pour faire progresser sa mise en œuvre, notamment l’adoption par le gouvernement des mesures urgentes pour reprendre la fourniture des services de base dans le nord. Et elle invite la CMA et la plateforme de mettre fin à leurs comportements tactiques dilatoires afin de faire des progrès significatifs dans le processus de DDR.
A son avis, la réalisation des objectifs fondamentaux nécessitera également l’accélération du volet du développement socio-économique et culturel dans le nord du Mali. Mme Barros dira que, le rapport prend note du lancement récent du DDR. Tout en indiquant que les défis les plus importants demeurent l’extension du processus de DDR, pour la prise en compte du plus nombre d’ex combattants de la CMA et de la plateforme.
Elle conclura que, face à la frustration croissante de la communauté internationale et de la population malienne en raison du faible rythme de mise en œuvre, le centre Carter encourage les dirigeants politiques à faire preuve d’engagement pour la mise en œuvre de l’accord.
Par Fatoumata Coulibaly