C’est avec stupeur et un sentiment de révolte que l’opinion nationale malienne a appris les nouvelles du mauvais traitement qui a été réservé à trois Ministres du Gouvernement Oumar Tatam Ly, lors d’une mission officielle de ceux-ci à Kidal, le week-end dernier. Il s’agit des Ministres Sada Samaké de la Sécurité, Cheick Oumar Diarrah de la Réconciliation et du Développement des régions du Nord et Moussa Sinko Coulibaly de l’Administration Territoriale. Selon les échos qui nous sont parvenus, la délégation ministérielle a été huée et leurs véhicules caillassés par des éléments du Mnla qui contrôlent la ville, où la présence de l’armée malienne se fait très discrète, malgré tout ce que l’on veut nous faire croire.
Nos sources sont formelles sur ce qui se passe dans la capitale des Ifoghas : “C’est le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla) qui tient la ville en imposant sa volonté aux populations”, affirme un jeune ressortissant de Kidal et qui y réside depuis le retour des populations dans cette localité. Plus grave, selon notre interlocuteur, en lieu et place des combattants rebelles qui devaient être cantonnés, ce sont les soldats de l’armée régulière qui sont dans une situation de cantonnement. Ce qui fait que la mission de la délégation ministérielle a été écourtée.
On apprend auprès d’autres sources que tous les bâtiments administratifs, qui doivent servir de résidence où de lieu de travail pour les représentants de l’État, sont actuellement occupés par les bandits armés du Mnla qui refusent de désarmer, en violation de l’accord intervenu dans la capitale du Burkina Faso sous les auspices du président Blaise Compaoré. On rapporte que l‘Ortm de Kidal est occupée par la rébellion qui perçoit l’argent des communiqués et autres prestations. On dit que toutes les recettes générées par les redevances payées pour la diffusion des avis et communiqués à la radio sont versées au représentant de la rébellion.
Le gouverneur de Kidal n’est pas à l’abri de cette situation. Le chef de l’exécutif régional, le Colonel Kamissoko est, selon des sources informées, entrain de subir les conditions très dures imposées par le Mnla dans une ville où il est sensé restaurer l’autorité de l’État. L’État du Mali va-t-il continuer laisser perdurer cette situation ?
Pis, les soldats de la mission Onusienne assistent dans l’indifférence à cette situation imposée à Kidal par la rébellion. On est en droit de se demander ce que la communauté internationale, et plus précisément la France, a fait pour palier à cette situation ou qu’envisage-t-elle de faire pour que cela cesse ?
En tout cas l’opinion doit se convaincre que Kidal n’est pas sous le contrôle de l’État malien. La ville échappe aux autorités de la République dont les représentants (trois ministres) ont été hués. Comment comprendre que des Ministres maliens soient déclarés persona non grata dans une des régions de la République du Mali ? Le nouveau président est avisé pour prendre ses responsables qui passent par la résolution de l’équation Kidal.
Laya DIARRA
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Agression de trois ministres à Kidal : La faible condamnation par la Minusma
Dans une déclaration parvenue à notre Rédaction, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et Chef de la MINUSMA, M. Bert Koenders, a qualifié l’agression des trois Ministres à Kidal simplement “incidents” qu’il n’a pas condamné. Il s’est juste contenté de les “déplorer”. Lire la déclaration.
DÉCLARATION ATTRIBUABLE AU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU MALI
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et Chef de la MINUSMA, M. Bert Koenders déplore l’incident survenu à Kidal le dimanche 15 septembre, où une délégation de haut niveau du Gouvernement malien, menée par le Ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, accompagné de ses homologues de l’Administration Territoriale, de la Sécurité et du Gouverneur de Kidal, a été prise à partie par des manifestants.
M. Koenders rappelle la nécessité de parvenir à un climat apaisé dans la région de Kidal en particulier, et sur l’ensemble du territoire malien.
Il invite toutes les parties et toutes les communautés du pays à travailler de concert au succès des pourparlers pour aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive, et ce, conformément à la Résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et à l’Accord préliminaire de Ouagadougou.
Bamako, le 16 septembre 2013