A six jours d’une rencontre en Algérie sur la crise malienne, Bamako accuse les rebelles du Mnla de ne pas respecter, sur le terrain, l’accord de cessez-le-feu conclu au mois de mai.
L’accord avait été signé suite aux affrontements de mai dernier à Kidal. Des affrontements qui avaient fait une cinquantaine de mort du côté des militaires maliens. Depuis, chaque camp s’était engagé à rester sur ses positions en attendant une résolution de la crise.
LE MNLA ACCUSÉ D’OCCUPATION
Selon Bamako, les groupes rebelles, notamment le Mnla, seraient toutefois en train de s’emparer de nouvelles localités dans le nord. Des accusations que réfute le mouvement rebelle touareg. Attaye Ag Mohamed est l’un des responsables de la communication du Mnla, selon lui, le mouvement ne fait que renforcer ses positions : “Toutes les localités où nous sommes maintenant, nous les avons occupées entre le 21 et 23 mai. Donc, nous n’avons pas occupé d’autres villes, jusqu’à ce que nous nous rendions compte que l’armée malienne avec des groupes ethniques et aussi des groupes narcoterroristes ont essayé de se rapprocher de certaines localités et comme nous aussi, nous avions besoin de renfort, ce sont ces renforts qui se sont mobilisés à côté de là où nous sommes par exemple à côté de Gao, de Tombouctou… L’armée malienne en voyant cela a pris peur et a commencé à déclarer que nous sommes en train d’occuper toutes les localités.”
Le Mnla préfère donc parler de renforcement de ses positions, mais c’est une situation qui n’est pas de bon augure alors que les représentants des deux camps doivent se retrouver prochainement en Algérie.
DES TENSIONS EN PERSPECTIVES
Cette situation pourrait susciter des tensions lors des discussions d’Alger. D’autant que Bamako juge déjà inadmissible ces actions des groupes rebelles. Les autorités maliennes demandent par ailleurs à la communauté internationale, en particulier à la Minusma, la Mission onusienne de stabilisation du Mali, de constater les faits et d’assumer ses responsabilités notamment en matière de protection des civils.
À noter que la rencontre prévue en Algérie est la première du genre depuis les événements de Kidal. Les partenaires et voisins du Mali, comme la France, l’Algérie et la Cédéao, la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, poussent depuis les deux camps à aller vers des négociations, afin de résoudre une bonne fois pour toute les différends qui opposent l’État malien aux rebelles séparatistes.
Source: Dw-World