Ils l’ont exprimé aux hommes de médias, le dimanche 17 juin 2012, lors d’une conférence de presse organisée par l’Association pour le Développement du cercle de Tenenkou (ADCT). ‘’Rébellion et transhumance dans le cercle de Tenenkou’’ tel était l’intitulé du thème sur lequel les sieurs Timoré Tioulenta et Amadou Cissé, respectivement député et ancien ministre ont éclairé la lanterne des journalistes.
Situé au cœur du Mali dans le delta intérieur du Niger, le cercle de Tenenkou regorge d’énormes potentialités agro-pastorales.
Au fil des siècles, la transhumance a été organisée et instituée en véritable outil de régulation du mouvement des animaux dans la zone. Et le retour des animaux pendant la période de décrue constituait un évènement majeur dans le milieu des éleveurs. Mais cette année, ce système de régulation efficace se trouve fortement compromis par les corolaires de la crise qui secoue le septentrion de notre pays.
Bien qu’ayant toujours connu des difficultés parfois très complexes, la ‘’transhumance’’ est en face d’une situation particulière qui mérite une attention toute aussi particulière de l’opinion nationale qu’internationale. C’est là tout le sens de la conférence de presse animée par les membres de l’ADCT. Comme pour dire qu’il n’y a pas que les populations de Tombouctou, Gao et Kidal qui ont besoin d’aide, les conférenciers ont présenté le bilan en termes de dégâts déjà causés par les bandits au cours des différents passages depuis l’occupation des régions nord.
Afin que les hommes de médias puissent bien cerner les enjeux du problème, la conférence a débuté par une présentation en deux tranches. La première, faite par l’ancien ministre des mines, Mr Amadou Cissé a mis en exergue les potentialités relatives aux domaines d’activités phares et autres facteurs de développement. En effet, il en ressort que le cercle de Tenenkou est le plus arrosé des cercles du Mali (100 km autour du Diaka). Les activités développées au tour de ce don de la nature sont aujourd’hui au ralenti plongeant du coup tout le cercle dans une situation d’insécurité grandissante sur plusieurs plans. Le deuxième exposé, fait par l’honorable Tioulenta, était consacré justement aux effets de la crise sur la vie des populations du cercle en général.
Selon Timoré, la crise a dans l’immédiat entrainé la suspension de la quasi-totalité des chantiers en cours dans le cercle. Notamment la construction de la salle de spectacle de Tenenkou, la construction des berges de protection de la ville de Diafarabé et la construction de la route nationale qui contribuera au désenclavement du cercle. A ceux-ci s’ajoutent des pertes en vies humaines, enlèvements d’agents de sécurité et véhicules, pillages de certaines structures privées et publiques. Il a aussi souligné les actions d’intimidation accentuées par le racket des forains.
S’agissant de la transhumance édition 2012, l’honorable dira que les menaces sont classiques, mais si rien n’est fait, les populations déjà meurtries dans leur chair et âme risquent de vivre le même scénario des années 1990-94. Un triste souvenir qui aurait coûté aux habitants du cercle 1.440.611.500 de nos francs. Une somme non réglée aux victimes malgré l’adoption et la promulgation d’une loi d’indemnisation.
En guise de prévention, l’association assiste les éleveurs qui se sont d’ailleurs rencontrés trois fois à Kekey (commune d’Ouro Ardo) pour échanger autour des dispositions à prendre pour la sécurisation des parcours de transhumance. Dans la même option, l’association a aussi envisagé un certain nombre de mesures dont l’instauration d’un cordon sécuritaire tout au long de la bande frontalière, l’implication et l’accompagnement du pays frère, la Mauritanie. Elle préconise également l’organisation des missions de sensibilisation et des missions sanitaires. Enfin, la mise en place d’une commission nationale pour pousser les réflexions sur la question qui leur paraît nécessaire.
Issa B Dembélé