Tractations à Koulouba pour désamorcer : La grève des surveillants de prison

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Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta

IBK s’engage à dédommager  les victimes d’Ag Wadossène

 

La colère et la tension étaient à leur comble, la semaine dernière, dans les rangs des surveillants de prison car la libération spectaculaire d’Ag Wadossène a été perçue comme une trahison, voire une attitude méprisante à l’égard  de leurs collègues du Mca qui ont gardé le terroriste jusqu’à son évasion controversée en Juin dernier.

En guise de protestation, la Section syndicale des surveillants de Prison s’est aussitôt signalée à travers une menace de grève les 5 et 6 Janvier prochains si leurs revendications restées lettres mortes ne sont pas sortis des oubliettes. Sur la question, les autorités compétentes sont aussitôt  entrées de plain-pied dans les négociations pour désamorcer cette autre crise consécutive à l’élargissement d’un terroriste, objet d’une plainte de l’administration pénitentiaire ainsi que de la famille d’un surveillant abattu à bout portant lors de sa cavale.

“Depuis cette date nous demandons en vain une amélioration de nos conditions et une réhabilitation de notre collègue tué à bout portant”, a fulminé le secrétaire général Fofana, au sortir d’une assemblée de restitution de leur rencontre avec la plus haute autorité de l’Etat. Et de mentionner, par la même occasion, que sa section syndicale n’avait espérer un jour être reçue par le chef de l’Etat en personne.

Au fait, dans le cadre des tractations en cours pour apaiser leur colère, une délégation des surveillants de prison affilés à l’Untm a été reçue par le président de la République, Samedi, à Koulouba.

Les échanges ont duré deux heures d’horloge au cours desquelles les parties ont fait part chacune de leurs préoccupations pour les uns et motivations pour le locataire de Koulouba. En déplorant les péripéties de l’évasion carcérale meurtrière du 30 Juin 2014, ce dernier  n’a pas versé de larmes, malgré la présence de deux frères de l’adjudant Kola Sofara. Il s’est toutefois employé, avec beaucoup de gêne et de regret,  à faire accepter à ses interlocuteurs que la libération du bourreau de leurs collègues participe d’une reconnaissance envers un autre pays qui avait naguère aidé le Mali à sortir d’une mauvaise passe.

Tout en admettant que les hommes sont égaux, qu’aucune vie n’est meilleure à une autre, le chef de l’Etat a promis par ailleurs de dédommager la famille de Kola Sofara et à immortaliser l’adjudant tombé dans l’exercice de ses fonctions, à la demande de ses camarades.

Ca n’est pas l’unique engagement arraché au chef de l’Etat. Il a également consenti à prendre en compte l’ensemble des revendications de la section syndicale, qui vont de l’amélioration des conditions de travail au changement de statut en passant par la modification du cadre légal de la fonction de surveillant de prison. Toutefois, les promesses du chef de l’Etat n’ont l’air de suffire pour que les syndicalistes baissent la garde. Ils apprécient à leur juste valeur les assurances données par IBK mais s’en tiennent néanmoins au résultat des négociations avec la commission de conciliation qui sera mise en place pour examiner leurs revendications.

Le mot d’ordre de grève demeure donc en vigueur, quoiqu’ils aient choisi de tirer le meilleur parti de l’affaire Wadossène, à la différence de l’autre syndicat rival de surveillants qui a opté pour les manifestations comme moyen d’expression.

A KEITA

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