Aussitôt arrivé à Tombouctou, le Ministre délégué à la Coopération Internationale espagnole, M. Jésus Gracia, accompagné de l’ambassadeur d’Espagne au Mali, des membres de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale (Aecid), des représentants des organisations humanitaires comme le Pam, l’Unicef, la Fao, Ocha et l’Oim, s’est rendu au Jardin de la Paix. La délégation a pu y voir les femmes au travail et s’enquérir de leurs problèmes.
C’est à l’ombre d’un arbre que les femmes ont remercié les organisations humanitaires pour le soutien qui leur permet aujourd’hui d’améliorer leur condition de vie et vaincre la malnutrition. Le Jardin de la Paix couvre 12 ha mais seulement 2 sont exploités pour le moment par 250 exploitantes reparties en 42 associations. Le manque d’eau est un frein à l’exploitation de la totalité de la superficie. Selon elles, si les conditions sont réunies, 800 femmes peuvent faire du maraichage car elles sont déjà à l’attente. Face à la pertinence du problème évoqué et au regard des résultats probants, le ministre espagnol a promis de voir ce qui peut être fait pour la fourniture d’eau en quantité suffisante et d’autres intrants pour soutenir les efforts de ces braves femmes.
La délégation s’est rendue ensuite au Cscom de Sankoré où le médecin chef du centre de santé de référence de Tombouctou Ibrahim Maiga a expliqué que le personnel est volontaire mais qu’il est confronté à un certain nombre de difficultés dont l’insuffisance de partenaires de proximité, la fermeture de nombreux Cscom (neuf seulement à Tombouctou) suite à la crise. “Même le Cscom où nous nous trouvons actuellement risque de fermer à la fin du mois pour raison de plus de deux ans de factures de loyer impayées, l’insuffisance de motivation du personnel dont beaucoup sont des bénévoles”, a-t-il souligné. Il a cité aussi l’insuffisance des médicaments, des équipements et des matériels (véhicules, ambulances, motos, réfrigérateurs), l’insuffisance de ressources financières pour le fonctionnement.
Ibrahim Maiga a loué les efforts déployés par des partenaires le Pam et l’Unicef qui ont offert des vivres, des intrants pour la prévention et la prise en charge de la malnutrition, des médicaments, des ressources financières et matérielles pour mener à bien les différentes activités. “Il faut particulièrement remercier l’Unicef, qui durant la crise, a financé une campagne de vaccination intégrée à la nutrition dans toute la région qui a permis le contrôle des maladies évitables par la vaccination et des carences en micronutriments”, a souligné le médecin chef qui a ajouté que l’organisation onusienne a financé aussi deux autres campagnes de vaccination intégrée et participé à l’organisation de deux campagnes contre la poliomyélite. L’Unicef a ensuite doté le CsRéf de médicaments dont des kits obstétricaux, deux tables d’accouchement, un réfrigérateur, un congélateur de grande capacité et un groupe électrogène. Il n’a pas manqué de remercier également le PAM qui continue de fournir les intrants pour la prévention et la prise en charge de la malnutrition modérée.
A la mairie, la délégation a rencontré les chefs de quartiers, les déplacés, le comité de crise et certaines notabilités. Cette rencontre a permis à la délégation d’écouter des témoignages des populations et de s’enquérir de leurs besoins, ainsi que des améliorations à apporter à l’aide humanitaire. Il ressort que l’aide doit être revue en qualité et en quantité, que le développement ne pourra se faire sans les routes, sans remettre l’économie en marche en créant des activités génératrices de revenus entre autres. Les déplacés n’ont pas manqué de souligner l’aide qu’ils ont reçue de l’Oim.
Apres les visites de terrain et les rencontres, le ministre Jésus Gracia s’est dit fier de son pays pour avoir honoré son engagement pris à Bruxelles pour l’aide d’un montant de 18 millions d’euros. Il a exprimé sa satisfaction aussi car le montant octroyé à notre pays a été géré de façon efficiente. “Le Mali peut compter sur l’Espagne pour d’autres appuis dans le cadre de la stabilisation et de la démocratie”, a-t-il promis.
La visite de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba et certains mausolées a mis fin au séjour de la délégation de haut niveau à Tombouctou.
Source : Amap