Tombouctou : Sous le choc

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Les mauvaises nouvelles s’acculent par rapport à la partie nord du pays. Après l’enlèvement de deux Français dans la nuit de mercredi à jeudi à Hombori (voir L’Essor de vendredi), trois touristes occidentaux ont été kidnappés vendredi à Tombouctou.

« La Ville mystérieuse » est sous le choc. Comme à Hombori 24 heures plus tôt, les trois occidentaux ont été enlevés dans leur hôtel. Un quatrième qui s’est opposé au rapt a été tué. Selon des témoignage, vendredi il était 14 heures quand un véhicule de type Land Cruiser à bord du duquel se trouvaient trois hommes armés et un chauffeur s’est garé devant l’hôtel « Camping Alafia », précédemment appelé « Sahara passion ». L’établissement hôtelier se trouve au nord-ouest de la ville de Tombouctou dans le quartier d’Abaradjou. L’hôtel appartient à un couple de Britanniques. Deux hommes armés ont fait irruption dans l’enceinte de l’hôtel. Un troisième s’était posté à l’entrée. C’est le gérant de l’établissement, Boudjouma Cissé qui est le principal témoin de la scène. Il était à son poste quand les ravisseurs ont débarqué. Avant qu’il ne comprenne ce qui se passe, l’un des deux hommes l’a braqué avec une arme. Tenu en respect il a été conduit sur la terrasse de l’hôtel où des clients (quatre touristes) venaient d’être servis par le Bellé Cissé, un « gardien-serveur ».

Un troisième employé de l’hôtel, Harber Dicko, plongeur faisait en ce moment la vaisselle dans la cuisine. Un touriste allemand venu la veille par pinasse à Tombouctou s’est opposé à l’enlèvement. Il a été froidement abattu par les bandits. Il s’appelait Martin Eugen. Au moment des faits, d’autres clients de l’hôtel étaient en ville. Il faut dire que les ravisseurs ont bien choisi le moment. A cette heure-là, il n’y avait pas grand monde dans la rue puisque les gens revenaient juste de la mosquée pour la prière de 14 heures. Et le troisième homme qui était resté pour faire le guet à l’entrée de l’hôtel intimidait les quelques rares passants dans la rue. Dès le déclenchement de l’alerte, les services de sécurité et l’armée ont investi le lieu. Mais les bandits étaient déjà partis avec leurs otages. Le gouverneur de la Région de Tombouctou, le colonel-major Mamadou Mangara s’est aussi immédiatement rendu sur place. Juste avant l’arrivée des éléments de la Protection civile.

Le gouverneur a donné des instructions pour que le corps de la victime soit transporté dans un service adapté. Entre temps, les autres touristes avaient été regroupés au commissariat de police de la ville. Après l’hôtel, c’est là que le chef de l’exécutif régional s’est rendu. Il a discuté avec les touristes avant de leur proposer l’évacuation vers Bamako par avion ou sur Mopti par route. Pour ceux qui désiraient rejoindre Mopti par route, des escortes militaires étaient prévues. Mamadou Mangara a ensuite évidemment ordonné de renforcer le dispositif de sécurité. Vendredi, tous les touristes qui se trouvaient dans la ville étaient regroupés à la police pour identification et leur sécurité. Ceux qui le voulaient ont été évacués samedi matin. Les otages sont un Suédois, un néerlandais et homme qui a la double nationalité britannique et sud-africaine. Samedi, aux environs de 9 heures un premier vol transportant 13 touristes a décollé pour Mopti. Le deuxième vol a quitté vers 11 heures pour Bamako avec à son bord 7 visiteurs étrangers. L’armée a déclenché une vaste opération de poursuite pour capturer les bandits et libérer les otages.

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