Depuis la fusillade qui a fait trois mort jeudi dernier, Tombouctou vit dans la psychose. Les interprétations et les spéculations vont bon train. L’indignation est générale. Pour le moment, l’attaque n’a pas été revendiquée mais beaucoup de regards sont tournés vers les djihadistes. D’autres n’excluent la thèse du règlement de compte. Une enquête est ouverte.
Retour sur les faits. Jeudi dernier entre 20h 30 et 21h, un homme se déplaçant à pied a ouvert le feu sur un groupe de jeunes installés devant une boutique. Bilan : 3 morts sur place. Les autres membres du groupe (4 personnes) ont pu échapper au carnage en détalant. Les faits se sont produits dans le quartier Sareikeina à coté de l’école Bahadou et de la radio Tahanitt.
Après ce drame, les habitants de Tombouctou se posent beaucoup de questions. En effet, il revient que l’auteur du crime est reparti tranquillement à pied sans que personne ne songe à suivre ses traces même à distance afin de faciliter le travail des enquêteurs.
Les éléments de la gendarmerie, de la police, de l’armée et de la protection civile se sont rendus sur le lieu plus d’une heure après la fusillade. Ils ont constaté les faits et l’armée a bouclé le secteur et procédé à des fouilles à la recherche de l’auteur ou des indices pouvant conduire au suspect.
Les jeunes qui ont perdu la vie dans cette attaque sont dans la tranche d’âge de 20 à 28 ans. Il s’agit du directeur de programme de radio Tahanitt, Joël Dicko, de Samuel Dicko, un travailleur de la MINUSMA, et d’un jeune étudiant, Abdel Malick Ag. Ce dernier a été inhumé vendredi. Les obsèques des deux autres victimes ont eu lieu dimanche.
Pour protester contre l’assassinat des jeunes, notamment de notre confrère Joël Dicko de la radio Tahanitt, les radios de la Cité mystérieuse ont observé de vendredi à dimanche, 3 jours de grève. Elles ont recommencé à émettre hier.
Cette attaque pose une nouvelle fois la question de l’organisation de la sécurité dans la ville. Si avec le dispositif actuel, il est peu probable qu’une attaque vienne de l’extérieur, il n’est un secret pour personne que beaucoup d’armes sont illégalement détenues par des habitants de la ville. Ainsi, le mois dernier, 2 jeunes s’étaient fait tuer dans leur chambre en manipulant une grenade.
La mort de Joël Dicko, animateur à la Radio Tahanitt FM, et de deux de ses amis à Tombouctou, a fait réagir « la Maison de la Presse et l’ensemble des associations de presse du Mali » qui « compatissent avec le personnel de Tahanitt FM et l’ensemble des radios de Tombouctou ». Condamnant avec les mots les plus forts et très vigoureusement cet assassinant, la Maison de la Presse « souhaite que son auteur soit arrêté, poursuivi et puni pour les actes qu’il a commis, ainsi que tous ceux qui ont parrainé et soutenu ce massacre ».
La Maison de la Presse estime que « celui qui utilise l’anéantissement de l’autre et la terreur pour montrer qu’on n’a pas le droit de penser différemment, celui-là s’attaque à la liberté d’expression et au droit à l’information permettant la coexistence démocratique et pacifique ». L’organisation faitière de la presse rappelle que les terroristes ont « désigné les journalistes comme des « cibles légitimes », pour avoir osé se déclarer de façon indépendante sur les conflits dans lesquels ils sont impliqués et dans ou pour la rédaction de rapports critiques, que ces groupes trouvent inacceptables ».
Elle estime donc que l’attaque de jeudi « constitue une menace, non seulement pour la liberté de la presse et la liberté d’expression, mais aussi pour le processus de paix dans notre pays ».
M. SAYAH
AMAP-Tombouctou
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on voit bien que vous avez quelque chose à cacher, le touareg était un militant du MNLMA ebande de menteurs
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