Tombouctou : La Minusma sur le qui-vive

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A Tombouctou, les casques bleus de la Minusma, environ 3000 hommes, patrouillent nuit et jour pour parer à toute éventualité. En effet, la 6e région du Mali est confrontée à une recrudescence d’insécurité. L’axe Tombouctou- Goundam,  considéré comme l’axe le plus chaud de la région par les responsables du bureau de Tombouctou de la Minusma, est surveillé comme du lait sur le feu par les soldats onusiens.

Prévu pour 13h, notre départ pour Tombouctou s’est finalement effectué ce mardi 5 avril 2016 vers 14h 25 minutes. Et ce n’est qu’à 16h 10 minutes que le vol de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali)  transportant les journalistes, les Casques Bleus et quelques autochtones de la citée des 333 saints a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Tombouctou.

Accueillis par Piergiorgio Paglialonga du bureau de l’information publique de la Minusma à Tombouctou, les journalistes au nombre de 4(votre fidèle serviteur du Républicain, Amadou Sidibé des Echos, Dieudonné Tembely de l’Infosept et Boubacar Keïta de la Radio voix des citoyens) ont eu droit à un briefing de la mission de trois jours. D’entrée de jeu, notre interlocuteur nous indique que la situation sécuritaire sur le terrain s’est considérablement dégradé ce qui fait que les contrôles sont nombreux. Piergiorgio a rappelé que la Minusma est l’une des missions les plus meurtrières parmi les missions onusiennes à travers le monde. Selon lui, il y a beaucoup de contingent à Tombouctou dont les contingents du Burkina Faso, du Togo, du Libéria, du Cambodge, de Bengladesh, de Salvador, du Ghana, de la Suède, de l’Allemagne etc.

Arrivé au Camp Salvadorien où les journalistes furent hébergés, un nouveau briefing s’imposa avec souvent « des gestes » vu que les langues parlées sont diamétralement différentes.

Le Camp Salvadorien bien équipé est implanté au super camp de la Minusma à 10 minutes de la ville de Tombouctou. La situation d’insécurité sur le terrain fait que les casques bleus de la Minusma sont sur le qui-vive. A chaque check point, l’exhibition, l’enregistrement des pièces d’identité est obligatoire. Même la présence de Piergiorgio Paglialonga du bureau publique de l’information au bureau de la Minusma de Tombouctou qui accompagnait les hommes de medias ne changera rien à ce contrôle de routine. Dans le super camp de la Minusma, souvent on est contrôlé à trois reprises voire même plus pour parer à toutes éventualités. Car l’attaque d’un autre Camp de la Minusma dans la ville de Tombouctou, le 5 février 2016, où était basé le contingent Nigerian est encore vif dans les esprits. L’ampleur de l’explosion est encore visible. Les maisons situées à 700 mètres du camp portent encore les stigmates de l’attaque.

Contrôle renforcé

Le contrôle qui se fait au quartier général de la Minusma à Bamako et à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako Sénou est le même contrôle qui s’effectue à l’aéroport de Tombouctou et au super camp de la Minusma de Tombouctou. Personne n’échappe à ce contrôle y compris les journalistes. Notre séjour dans ce « super camp de la Minusma » à Tombouctou nous a permis de comprendre qu’il ne suffit pas d’avoir la carte de presse pour passer aussi facilement partout, histoire de montrer que la sécurité n’a pas de prix.

A Tombouctou, la Minusma patrouille nuit et jour. Ces patrouilles auxquelles nous avons participé visent à dissuader les bandits armés et d’appréhender tout cas suspect. Une certaine accalmie est quand même perceptible pour l’instant sur le terrain car les jeunes prennent du thé à la porte, d’autres se promènent avec leurs dulcinées tard dans la nuit sans être inquiéter. Chose qui n’était pas possible au temps de l’occupation jihadiste en 2012. A la fin de 2015, selon les responsables onusiens, il y avait plus de deux incidents sécuritaires par jour. «  Le grand nombre de ces incidents se produisaient sur l’axe Goundam-Tombouctou. C’est l’axe le plus chaud de la région et qui est aussi notre axe d’action et d’attention prioritaire. Depuis quelques temps une dynamique positive s’est engagée », explique Ricardo Maia, chef de bureau de la Minusma à Tombouctou.

Ici, contrairement à Bamako, les nuits, la température baisse drastiquement en cette période de forte chaleur.  Le personnel militaire de la Minusma, pendant notre séjour, a montré toute sa disponible. Pour preuve, à chaque fois que nous avons été auprès des Casque bleus à Tombouctou pour des patrouilles ou pour des entretiens, ils ont tous fait pour nous mettre à l’aise, pour répondre à nos attentes et à nos besoins.

A Tombouctou, distant de plus de 800 kilomètres de Bamako, l’insécurité règne du fait de la grandeur de la région mais l’optimisme est quand même permis avec la présence de l’armée malienne, de la Minusma et de  Barkane.

L’un des temps fort de notre séjour fut la visite chez l’imam Abdramane Ben Essayouti. Il ressort de cette visite que les administrés réclament la présence de l’administration malienne à leur coté. Au cours d’une causerie débat, l’imam a décrit la situation sécuritaire complexe sur le terrain.

Aguibou Sogodogo, de retour de Tombouctou

 

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