Tombouctou : Libérée, et après ?

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Pendant dix longs mois, à l’instar des régions de Gao et de Kidal, la 6è région aura vécu un véritable enfer à elle imposé par des hommes qui, au nom de l’islam et surtout d’autres intérêts inavoués ont fait subir à ses populations des atrocités des plus inimaginables.

Des habitants de Tombouctou attendent l'arrivée du président François Hollande, le 2 février 2013 au Mali  © AFP
Des habitants de Tombouctou attendent l’arrivée du président François Hollande, le 2 février 2013 au Mali
© AFP

Mais, depuis ce lundi 27 janvier 2013, les terroristes ont dû abandonner les lieux face à la détermination de l’armée malienne et des forces de l’Opération Serval.

La ville des 333 Saints venait d’être libérée.

Mais, que vaut-elle cette, libération aujourd’hui ?

L’armée malienne a fait son entrée à Tombouctou, le lundi 27 janvier, à 14 h 30mn « Vive la France », « Vive Papa Hollande », « Vive le Mali », « Merci, la France »… les cris de joie de la foule libérée officiellement emplissaient les rues de la ville mythique de Tombouctou. Drapeaux maliens et tricolores étaient brandis avec le même enthousiasme et la même vigueur. La ville des 333 Saints respirait à nouveau, emportée par l’arrivée triomphante de l’armée malienne.

La prise de la ville après une percée dans le désert de près de 600 km, a été conduite d’une main de maître. « Nous avons pris et sécurisé la plate-forme aérienne dans la nuit de dimanche à lundi et simultanément, le 2ème REP a été parachuté au nord de Tombouctou. Ainsi, nous avons pu sécuriser l’ensemble des abords de Tombouctou. Et à 14 h 30 nous sommes entrés avec l’armée malienne », expliquait le colonel Paul Geze le commandant du groupement pacifique interarmes n°1 de la force Serval, deux heures après cette entrée triomphante.

Cependant, depuis ce jour les habitants de la ville de Tombouctou vivent dans une précarité absolue.

En effet, la région de Tombouctou, même en temps de paix vit principalement des produits de premières nécessités en provenance de l’Algérie et de la Mauritanie.

Hélas, coupés désormais de ces pays voisins ainsi que du reste du Mali, les habitants de Tombouctou consomment chaque jour qui passe, les maigres produits qui leur restent sur les marchés.

D’ailleurs, depuis quelques semaines, sur les marchés, il n’y a plus que de la pomme de terre et du poisson à la portée des maigres bourses des habitants de la ville des 333 Saints.

En plus, le litre d’essence y est cédé à 1000FCFA. Un coût trop élevé pour les transporteurs qui sont devenus du coup, très rares à assurer la liaison entre Tombouctou et le reste du pays.

Quant à l’Administration, elle n’est toujours pas installée  dans la région. Il n’y a aucune banque en activité. Or, avec les difficultés actuelles de transports liées à l’insécurité, il n’y a presque aucune possibilité de faire parvenir de l’argent aux populations qui sont confrontées (dans leur grande majorité) à une pénurie monétaire.

Par ailleurs, malgré la situation d’insécurité, les habitants de Tombouctou ne bénéficient de l’électricité que pendant deux heures et cela, seulement tous les cinq jours.

Selon des témoins sur place, l’hôpital régional est ainsi quotidiennement envahis par des centaines de personnes, non pas pour se soigner, mais tout simplement pour charger leurs téléphones portables.

Ce qui fait dire à cet habitant de la ville : « que vaut cette libération dont nous jouissons, alors que nous marquons de tout. Même de la lumière ».

La situation à Tombouctou frôle la catastrophe.

Nos hautes autorités ont le devoir d’agir vite, très vite, pour atténuer les souffrances de ces populations d’une ville jadis paisible et où il faisait bon  vivre mais qui, depuis maintenant un an est devenue un véritable enfer pour ses habitants.

 

Boubacar Sankaré

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3 COMMENTAIRES

  1. Salut à tous! Oui c’est grave à Tombouctou. Vous auriez du ajouter que les marchandises et autres produits de première nécessité en provenance de RIM et d’Algerie sont transportés par les commerçants arabes depuis la nuit des temps. Malheureusement ces derniers ont vu leurs boutiques et domiciles pillés et vandalisés et pire encore des brebis galeuses portant la tenue de l’Armée Nationale se sont adonnées à des exactions systématiques sur les populations de teint clair. Je pense qu’il est grand temps pour le Gvt de prendre ses responsabilités en créant les conditions du vivre-ensemble entre les communautés ballottées par cette crise qui ne finit pas de finir. Merci.

  2. IL y a urgence partout au Mali, mais la situation de Tombouctou particulièrement grave en cette période de chaleur ou le fleuve n’est plus praticable pour le transport associé au mauvais état des pistes qui relient la région au reste du pays devenus un piège pour les populations du fait de coupeurs de route soit disant MNLA ou autres terroristes n’hésitant pas a massacrer des pauvres voyageurs en les jetant dans les puits. Plus rien ne rentre dans la ville de Tombouctou, les populations ne mènent aucune activité AGR par manque de moyen. Tout ces facteurs conjugués font que la situation mérite une intervention ou des actions d’urgence sur tous les plans. L’armée doit avoir les moyens de se déployer dans les autres localités de la région pour que les populations puissent vaquer à leur activités d’agricultures et autres pour leur survie.

  3. Aprés Tombouctou il va falloir liberer Bamako et Kati ,et là çà va etre du boulot :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

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