Le gouvernorat de Tombouctou, en collaboration avec la Commission nationale du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), a organisé, le jeudi 8 novembre, une conférence régionale de sensibilisation sur le processus du DDR accéléré. Cette conférence, destinée aux cadres des Régions de Tombouctou et Taoudénit, a été élargie aux notables, leaders politiques et religieux, aux représentants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
A l’entame des travaux, le maire Aboubacrine Cissé et le gouverneur Koïna Ag Ahmadou ont montré toute l’importance de cette phase que DDR va apporter dans le cadre de la paix et de la sécurité retrouvées. Dans son intervention, le président de la Commission nationale du DDR, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a expliqué que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a pu convaincre les frères des mouvements armés à aller vite dans l’application du processus afin de poser des actes concrets pouvant asseoir les bases de la paix, de la sécurité et de la stabilité. C’est de là qu’est partie l’idée du DDR accéléré qui a pour objectif d’intégrer à terme 1600 combattants des bataillons mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) pour assurer la sécurité des sites où se fera le DDR dans les villes et campagnes. Le DDR accéléré s’articule autour de 3 paliers. Le premier consiste à faire le screening, c’est-à-dire la sélection et l’intégration des 3 MOC (Tombouctou, Gao et Kidal) qui totalisent 1300 éléments. Le second palier prévoit le rappel des anciens éléments des FAMA qui ont déserté, tout en vérifiant qu’ils ne sont pas poursuivis pour un crime comme le prévoit l’Accord.
Et le dernier pilier concerne la création des unités spéciales chargées de lutter contre le terrorisme et le crime organisé comme le stipule les articles 29 et 30 de l’accord de paix.
Zahabi Ould Sidi Mohamed a balayé d’un revers de main les rumeurs faisant état d’un blocage du DDR né d’un désaccord entre le gouvernement et les mouvements signataires par rapport à l’intégration des hommes et leur grade. Il a précisé que tout combattant désarmé en bonne santé, remplissant les critères prévus par l’Accord, peut intégrer l’armée à un grade qui est compris entre le grade de commandant et celui de soldat de 2è classe. Ces dispositions approuvées ont été arrêtées de commun accord avec les chefs des mouvements signataires.
De son exposé, il ressort que 35000 combattants sont enregistrés, 60% avec des armes et 40% avec des munitions et des chargeurs. Le général Gabriel Poudiougou, président de la commission d’intégration, a expliqué que le DDR ne signifie pas forcément intégration dans l’armée. Selon lui, on peut être démobilisé, désarmé et réinséré dans une autre structure de l’Etat. Tout comme, on peut être formé dans un corps de métier ou créer sa propre entreprise. Concernant le cas des déserteurs qui sont environ plus de 530, leur situation est en train d’être gérée au cas par cas pour les réintégrer si toutefois, ils ne sont pas poursuivis pour des crimes ou autres délits commis, a insisté le général Gabriel Poudiougou. En réponse aux questions posées, Zahabi Ould Sidi Mohamed a fait savoir que d’ici 6 mois, la sécurité connaîtra des jours meilleurs dans notre pays. À la sortie de cette conférence d’information et de sensibilisation, certains chefs de quartier et leaders ont apprécié la démarche qui visait à les préparer par rapport au DDR accéléré et au DDR massif. Selon les témoignages, les populations attendent beaucoup de cette phase du DDR qui est une avancée significative dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Moulaye SAYAH
AMAP-Tombouctou