Si l’animateur de radio à Tombouctou, Sidi Ahmed El hadj, a préféré mettre son engagement dans l’Association des victimes pour la réconciliation, Mohamed Ould Aly, lui, s’est tourné vers l’humanitaire. Les deux ont la particularité d’avoir perdu chacun son père dans des conditions troubles.
Pour Sidi Ahmed, l’Association des victimes pour la réconciliation a été créée par les victimes. “Il y a plusieurs types de victimes, c’est vrai, mais notre Association regroupe les victimes d’avant, pendant et après l’occupation”, explique-t-il. En effet, Sidi a perdu son père le 1er avril 2013, le jour de l’attaque des jihadistes à Tombouctou.
“La veille même du 1er avril, il y a eu une explosion juste à la rentrée de Tombouctou en partance pour Goundam. Au moment où les militaires se préparaient pour aller vers l’explosion, d’autres jihadistes ont pu infiltrer cette zone. Déjà, dans la ville, il y avait des tirs partout. J’étais à l’hôpital régional en tant qu’animateur radio pour m’informer de ce qui se passait et surtout connaître le nombre de blessés et de morts”, témoigne-t-il. Sans se douter de quoi que ce soit (il comptait les morts et les blessés avec le directeur de l’hôpital), il reçoit un coup de fil l’informant que son père est blessé sur la route de Goundam dans son jardin.
Foudroyé, le médecin qui était en face de lui, tente de le rassurer. Mais, Sidi appelle le médecin du camp militaire pour lui demander s’il peut trouver une solution afin qu’il aille sauver son père qui serait blessé. Vu la tension, le médecin militaire lui conseille de ne pas s’y rendre, car, même lui, porteur d’uniforme, ne peut pas avoir accès à cette zone, au risque d’y laisser sa peau.
“J’étais une fois de plus étonné que l’ambulance de l’armée ne puisse pas sauver des blessés. Que fallait-il alors faire ? J’ai appelé un collègue, officier de son état, pour lui demander ce qu’il pouvait faire pour sauver mon père qui n’était pas d’ailleurs seul, car ils étaient nombreux ces jardiniers : une trentaine. L’officier m’a conseillé de voir la Croix-Rouge, parce qu’avec son ambulance, peut-être que les militaires vont nous laisser arriver sur les lieux. Quand j’ai appelé le chef de la Croix-Rouge malienne, antenne de Tombouctou, il m’a répondu que c’était très difficile, parce que c’était déjà le champ de bataille”.
C’est en ces termes que Sidi Ahmed raconte son calvaire. Puisque que son père se trouvait à cet endroit avec d’autres, ils sollicitent le maire et le gouverneur, sans succès. Il propose au chef de la Croix-Rouge de lui donner le véhicule et un gilet pour être sur les lieux. Ce dernier sollicite 4 de ses éléments qui sont réticents au départ, mais vu la détresse de Sidi Ahmed, ces volontaires décident de l’accompagner.
Des cadavres jonchent le jardin
Arrivé sur la route de Goundam, il y a eu des tirs de sommation qui ont contraint le véhicule à s’arrêter et le premier à descendre, est le chef d’équipe de la Croix-Rouge malienne. Avant même de sortir du véhicule, les militaires commencent à crier sur lui. Paniqué, ce dernier ne peut pas s’expliquer.
“J’ai avancé d’un pas et les militaires ont crié sur moi. On m’a demandé de soulever le boubou, de tourner le dos et un adjudant est venu vers moi. Il s’est arrêté juste à 3 mètres pour me demander pourquoi je suis là. Je lui ai dit d’abord que suis de la Croix-Rouge malienne et que je suis venu pour sauver les blessés qui sont là. Il m’a demandé quels sont ces blessés, qu’ils ne sont pas d’accord que moi je puisse secourir des blessés jihadistes. Je lui ai dit que ce ne sont pas des jihadistes et que mon père même est là, ce sont plutôt des jardiniers. Il a fini par comprendre et il m’a dit d’aller prendre les blessés afin de les emmener pour que lui-même puisse constater. Et s’il y a des jihadistes, il va les achever. Je lui ai dit qu’il n’y a pas de problème. C’est ainsi que je me suis rendu sur le lieu à pied et le véhicule roulait lentement derrière moi”, commente Sidi.
Sur les lieux, Sidi Ahmed constate qu’il y avait un groupe de jardiniers qui, par peur, se cachaient dans un bas-fond. “Quand ils m’ont vu arriver, c’est à ce moment qu’ils ont pu se lever pour s’enfuir. Ils n’ont même pas cherché à me montrer là où il y avait des blessés ou des morts, mais chacun a cherché sa tête. Ils craignaient de recevoir des balles. J’ai avancé et soudain, j’ai entendu un bruit. Il y a quelqu’un qui disait : amène-moi de l’eau, amène-moi de l’eau ! Donc, j’ai avancé un peu vers la personne et j’ai constaté que c’est un vieux qui a reçu des balles dans la jambe et qui n’arrivait pas à parler. J’ai regardé à gauche et j’ai vu un autre corps, quelqu’un qui a été touché à la tête. J’ai compris qu’il était vraiment mort et ce n’était pas mon père”, se rappelle Sidi.
Le calvaire de Sidi Ahmed est loin de se terminer. “J’ai avancé de l’autre côté. C’est en ce moment que j’ai vu le corps d’un autre vieux. Je me suis approché et j’ai compris qu’il était aussi mort. Donc, j’ai fait appel à l’ambulance pour demander au chauffeur d’avancer parce qu’il y a quelqu’un qui est blessé et qui n’est pas mort : il faut qu’on essaye de le sauver. Le chauffeur avance, mais avant de mettre le blessé dans l’ambulance, les forces Serval sont venues, munies de 2 BRDM. Trois éléments sont sortis avec des armes qu’ils ont pointé sur nous, nous demandant ce que nous sommes venus faire dans cet endroit. Quand j’ai expliqué que je suis venu parce que mon père est là, en leur montrant son corps, ils ont dit que ça, c’est trop dur. Leur réponse m’a paru anodine. Ils m’ont demandé ce que le vieux était venu faire dans la zone. J’ai expliqué que c’est un jardinier et que tous ceux qui y sont, sont des collègues jardiniers à lui, venus travailler leurs plantes. Les forces Serval ont bien regardé le jardin et elles ont pris des corps. Après leur départ, j’ai pris les blessés et je les ai montrés au check-point pour faire comprendre aux militaires que c’est vraiment des civils jardiniers, avant de les amener à l’hôpital”, relate Sidi.
Au regard de la gravité de la situation, l’armée a joué à l’apaisement. Car, trois jours après ces tragiques événements qui ont endeuillé la ville de Tombouctou, une délégation de l’armée malienne (autorités régionales et militaires), avec à sa tête le colonel Yarga du Groupement de la gendarmerie, est allée à la maison du défunt père de Sidi Ahmed pour présenter ses condoléances et surtout ses excuses.
Aly Kabady, victime collatérale
350-050
70-532
200-310
70-411
100-105 ,”””
SY0-401
000-080
70-480
200-101
70-461
ITILFND
000-017
EX300
200-125 ,”””
1z0-808
CAP
210-060
OG0-093
101
220-802
PR000041
300-206
200-101
74-678
220-801
MB6-703
9L0-012
CRISC
300-209
2V0-621
200-120
642-999
CISM
70-410
350-029
1Z0-060
2V0-620
210-065
70-463
70-483
9L0-066
ICGB
70-413
352-001
MB2-704
700-501
70-346
CCA-500
352-001
PR000041
000-104
70-488
JN0-360
350-001
CISSP
JN0-102
1Z0-804
CAS-002
70-533
642-732
400-201
102-400
LX0-103
MB2-704
210-060
300-101
70-411
70-532
c2010-652
1Y0-201
70-461
200-125 ,”””
ICBB
70-461
ICBB
000-089
70-410
350-029
1Z0-060
70-463
70-483
9L0-012
70-488
JN0-102
640-916
70-270
100-101
MB5-705
JK0-022
350-060
000-105
70-486
70-177
N10-006
VCP550
70-532
70-177
N10-006
500-260
640-692
70-980
CISM
VCP550
70-532
1Z0-804
LX0-103
MB2-704
210-060
101
200-310
640-911
200-120
EX300
300-209
1z0-808
220-802
ITILFND
1Z0-804
LX0-103
MB2-704
210-060
200-310
640-911
200-120
EX300
300-209
1Z0-803
350-001
400-201
500-260
640-692
70-980
70-532
200-101
000-080
640-911
640-911
70-480
000-089
1Z0-803
000-080
100-105 , “””
300-070
400-051
2V0-621
M70-101
LX0-103
300-320
100-101
810-403
MB2-707
300-320
N10-006
MB2-707
352-001
300-135
NS0-157
300-101
210-260
300-208
400-101
300-320
210-060
200-120
400-101
CISSP
300-320
1Z0-803
400-101
810-403
CISSP
N10-006
CISSP
300-320
350-018
300-101
300-070
ADM-201
400-101
ADM-201
350-018
200-310
SY0-401
200-120
300-208
200-120
SY0-401
Dans le quartier Abaradjou de Tombouctou, l’incompréhension est grande, suite à l’assassinat du vieux d’Aly Mohamed Ould Kabady. Un de ses fils, Mohamed Ould Aly, porte les stigmates de cette douloureuse violation des droits humains à travers la disparition forcée de son père Aly Mohamed Ould Kabady le 14 février 2013. Sur la carte Nina du défunt, il porte le n°4306106027002 H ; prénom : Aly Ould Mohamed ; nom : Kabady ; date de naissance : 31-12-1943 ; lieu de naissance : Salam ; père : Kabady Mohamed Ould ; mère : Ibrahim Moulher Mint ; profession : éleveur ; domicile : Tombouctou. Un indice pour se situer par rapport à celui qui était pourtant l’un des premiers habitants de la ville à accorder l’hospitalité à l’armée.
“J’étais en mission pour le CICR à Gao. J’ai appelé mon père durant tout ce temps, qui m’encourageait. J’avais appris qu’il a donné un terreau à l’armée malienne. Mon père n’était jamais sorti de sa maison avant l’arrivée de l’armée malienne. Et il a fêté avec cette armée et tous ses frères et sœurs qui étaient restés à Tombouctou. Malheureusement, je ne sais pas par quel moyen, ils se sont retrouvés en difficulté entre les mains de ceux qui sont censés les sécuriser. C’était le moment le plus difficile de ma vie. Mais, Dieu merci, j’ai eu des soutiens de mes cousins et parents bambaras, sonrhaï, bozo, touareg, arabe, entre autres. Tout le monde m’a soutenu depuis que je suis à Bamako jusqu’à ce que j’ai pu connaître où se trouvait le corps de mon père”, explique Mohamed Aly Kabady.
Et de poursuivre : “Je remercie toutes les communautés pour le soutien moral et l’accompagnement lors de la recherche du corps de mon père. Je suis vraiment très satisfait par cette cohésion qui existe. Nous attendons tous, sans exception, la justice et des funérailles vraiment dignes de mon père”.
Depuis novembre 2013, Mohamed Aly vit avec sa famille à Tombouctou et se réjouit du fait que leurs biens, notamment plus de 50 maisons, n’ont pas été touchés. A la question de savoir s’il confirme que ce sont des militaires qui sont venus chercher son défunt le jour de sa disparition forcée, Mohamed Aly Kabady préfère se focaliser sur des témoignages.
“Ce sont des gens qui les ont vus. Ils ont témoigné à visage découvert sur France-24 et sur TV-5 pour dire que ce sont des véhicules militaires qui sont venus commettre ces actes ignobles. Et par la suite, nous avons demandé aux autorités militaires et chaque fois que je demande, on me dit que les enquêtes sont en cours. Et puis rien. C’est suite au reportage de Washington Post qu’on a découvert le corps de mon père. Et celui du Songhay Maouloud Fassokoye avec leurs habits et leurs chaussures. C’est là que j’ai compris vraiment qu’ils sont morts”, nous confie-t-il.
Maintenant, la nouvelle paire de manches est qu’on ne peut pas enterrer, ni déterrer le corps, sans l’aval du juge. “Je suis un citoyen, je ne veux pas me singulariser. Comme mon père m’a toujours conseillé de ne jamais quitter mon pays pour quoi que ce soit, je suis resté. Nous n’appartenons à aucun groupe armé. Nous condamnons tous les groupes armés. Nous condamnons même ceux qui se disent militaires maliens et qui commettent ces genres d’actes”, déclare Mohamed Aly Kabady.
De ce fait, il s’interroge sur ce que fait la justice. Mais, révèle que ce sont les organisations des droits de l’Homme, notamment Human Rights Watch des Etats-Unis qui ont beaucoup accompagné la famille de son défunt père.
A la gendarmerie et dans les milieux militaires, même si en privée on reconnaît qu’il y a eu des bavures, on préfère les mettre au compte de la nature de la situation qui prévalait. Il nous est revenu que des militaires suspectés, comme auteurs de ces crimes, sont connus. Un responsable d’une organisation nous a confirmé la véracité de ces crimes et d’ailleurs, s’active pour que les parents des victimes puissent être aidés par l’Etat.
Réunis au sein de l’Association des victimes pour la réconciliation, les parents et proches de ces personnes portées disparues réclament justice. Dans la région de Tombouctou, le nombre de personnes disparues ou tuées reste méconnu et les crimes imputés à des éléments jugés incontrôlés des Forces armées maliennes (FAMa) demeurent sous silence ou sont presque dans l’oubli.
Ce, au grand dam des parents des victimes qui attendent désespérément des consignes de l’Etat, soit pour préparer un enterrement digne, soit pour connaître les causes réelles qui ont conduit à ces drames. Ici, la nature des bavures nous amène sur deux cas types : des personnes qui ont trouvé la mort par les balles de l’armée malienne confondues à des terroristes ; celles enlevées et portées disparues qui hantent toujours les esprits dans la ville sainte.
Alpha Mahamane Cissé
Envoyé spécial à Tombouctou
Opportunistes
Eh, ha koyyyyyyy les maliens ne mettons pas d’huile sur le feu . Dans une guerre , le nombre de victime est indéfini et jusqu’à preuve du contraire aussi nous n’avons pas trouver la paix et encore moins la stabilité de notre territoire !!!
Ibk Traitre lache
yacouba mon frère rien ne justifie la mord une personne sans arme a la main ya la justice pour ca.est c eux l amalgame qui a agrandit le problème du nord ya eu beaucoup des exécutions au sien des touaregs et arabes et se pour ce la on arrive pas a régler le problème donc l armer ne doit pas exécuter des gens a cause de leur couleur ou leur races et se le même qua pour les peul qui ont ete tuer par l armer a sevare .ces militaires doivent etre exécuter devant tout le monde pacque se eux qui révolte les gens
Ibk Traitre lache
C’est vraiment dommage de voir que les FAMA ont une tâche on ne peut plus difficile, c’est les conséquence d’une guerre asymétrique car les militaires se posent la question de savoir qui est ennemis et qui ne l’est pas? Il faut que cette population comprenne que ce genre de combat n’est pas facile.
Ibk Traitre lache
Comments are closed.