Après la tenue d’un soi-disant congrès national à Kidal par un mouvement sorti de nulle part, nous avons fait un micro-trottoir auprès des différentes communautés de Tombouctou pour savoir si ce mouvement a réellement une ancrage au sein des différentes communautés. Il ressort de notre enquête que la plupart des chefs de communautés ont appris l’existence du MNA par notre article de la semaine dernière et ils rejettent en bloc les termes du communiqué final qui revendiquaient, rappelons le, l’indépendance de l’Azawad.
Nous avons approché au cours de notre enquête au moins un membre de chaque communauté de Tombouctou (communautés : arabe, tamasheq et sonrhaï). Nos interlocuteurs qui ont tous parlé sous couvert d’anonymat, ont catégoriquement rejeté la teneur du communiqué final du MNA et ont refusé d’accorder le moindre crédit au mouvement.
Un membre influent de la communauté arabe déclare que l’unicité du Mali est indiscutable et toute personne qui met cela en cause ne mérite pas sa nationalité malienne. Il demande même à l’Etat de mener une enquête sérieuse pour arrêter tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans cette affaire et les mettre à la disposition de la justice. Toutes les personnes interrogées abordent le problème dans le même sens. Un membre de la communauté tamasheq nous répond en ces termes : « nous n’avons jamais été approchés par qui que ce soit par rapport à un mouvement indépendantiste. Si ç’avait été le cas, nous ramènerions les intéressés à la raison, car il est or de question pour nous de discuter l’intégrité du territoire malien. Le Mali est notre héritage à nous tous. Nous l’avons trouvé comme tel avec nos ancêtres. S’il y a des problèmes entre nous, si quelque part il y a des déséquilibres en matière de développement entre les régions, nous devons nous asseoir et parler entre nous. » Un notable et un spécialiste des manuscrit nous demande de le laisser faire un petit cours d’histoire à tous ceux qui ignore le Mali. Il martèle : « Tombouctou tout comme Gao a fait partie de tous les trois grands empires du Mali, à savoir : l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire songhay de Sonni Aly Ber qui avait d’ailleurs pour capital Gao. Je ne comprends donc pas ceux qui parlent de l’indépendance d’une partie de ce tout qu’est le Mali. Le Mali est un tout et nous ne saurions accepter qu’il soit amputé d’une de ses parties ! »
Nous comprenons donc, à travers ce micro-trottoir, que le MNA n’est pas sérieux. C’est un mouvement qui n’a pas en réalité une assise populaire. Ni la forme ni le contenu de ce mouvement ne sont partagés par ceux là même qu’il prétend défendre les intérêts.
La rédaction.