Avec la situation qui prévalait au Mali, un accord de paix n’était pas évident. « Vous avez réussi cela. Maintenant, c’est un moment clé non seulement pour mettre en application l’Accord de paix, mais aussi d’exprimer à travers des actes concrets dans les différentes régions que la paix vaut la peine », a déclaré d’entrée de jeu Toby Lanzer, Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel. Par ailleurs, il a rappelé avoir rencontré, lors de son séjour dans notre pays, les membres du gouvernement et de nombreux partenaires humanitaires. A Tombouctou où il s’est rendu, Toby Lanzer affirme avoir rencontré et échangé avec des personnes affectées par la crise ainsi que des acteurs humanitaires. De son constat, en cette période, 3,1 millions de Maliens sont touchés par l’insécurité alimentaire, dont 410 000 en besoin d’aide immédiate. Et les communautés pastorales dans le nord et le centre du pays sont également dans une situation particulièrement précaire. D’importantes pénuries d’eau et un manque de fourrage mettent en péril leurs moyens de subsistance. À l’échelle du pays, plus de 715 000 enfants sont menacés par la malnutrition aigüe. La situation est particulièrement préoccupante dans la région de Tombouctou où le taux de malnutrition dépasse le seuil d’urgence. À cela s’ajoute des besoins importants en matière de protection, d’accès à l’éducation et aux soins de santé à travers le pays.
Mme Mbaranga Gasarabwe, Coordonnatrice humanitaire au Mali, pour sa part, a déploré l’insécurité dans certaines zones, qui freine l’accès des organisations humanitaires aux personnes les plus vulnérables.
Toutefois, Toby Lanzer a rassuré que le système des Nations Unies restera au côté du Mali. Rappelons que l’appel de fonds lancé cette année par les acteurs humanitaires au Mali pour répondre aux besoins identifiés est le deuxième plus élevé des neuf pays de la région du Sahel. Il s’élève à 377 millions de dollars. À ce jour, seul 33 pour cent de ces fonds ont pu être mobilisés.
Boubacar SIDIBE
