Tinzaouatène : d’où viennent les mines de Bahanga ?

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Ibrahim Ag Bahanga a-t-il pillé des stocks d’armes de l’armée malienne pour obtenir les mines qui ont coûté la vie à une douzaine de civils maliens il y a quelques mois ? A-t-il pu les avoir après l’attaque que l’ADC avait lancée contre un camp de l’ex-GSPC ? Ces questions étaient sur toutes les lèvres le week-end dernier lors de la première sortie de l’Association Droit au Mali (ADM).

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L’association qui tenait une conférence-débat a condamné «l’utilisation des mines antipersonnelles» comme étant «une violation du droit international». «Il est extrêmement important et urgent d’arrêter la fabrication des mines pour préserver l’humanité de ce fléau mondial qui continue pour l’heure de causer encore des dégâts incommensurables», a sollicité Hamzata Haïdara, conférencier et membre de l’ADM. 

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L’association a estimé qu’il est difficile pour le moment de dire comment les rebelles ont pu mettre la main sur des armes aussi redoutables. Mais, pour de nombreux citoyens, deux pistes sont considérées comme plausibles. La première est la thèse selon laquelle après l’attaque des garnisons de Kidal et de Ménaka le 23 mai 2006, les assaillants (dont Bahanga) se sont retirés dans les montagnes du «Tighargat» avec des mines antipersonnel prises sur le stock de l’armée régulière.

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En tout cas, le Mali avait des mines depuis longtemps. Mais face la dangerosité de ces engins, l’Etat a signé le Traité d’interdiction des mines le 3 décembre 1997 et a ainsi décidé d’en interdire l’utilisation.

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C’est pourquoi les autorités maliennes ont détruit plus de 5000 mines antipersonnel et plus de 4 000 mines anti-chars.

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Cependant, il a choisi de conserver 2 000 mines antipersonnel pour l’entraînement des troupes. Les tenants de l’origine malienne des mines de Bahanga pensent durement que les milliers de mines conservées par l’armée malienne ont été volées par les rebelles.

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Mais pour Sory Haïdara, membre de l’ADM, les mines posées dans la partie nord du Mali proviendraient de l’accrochage qui a eu lieu entre des militants d’Al Qaïda au Maghreb et les membres de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) en 2006.

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Convaincus que les mines antipersonnel sont une véritable calamité pour l’humanité, les membres de l’ADM promettent de mener une lutte sans relâche contre l’utilisation des mines antipersonnel au Mali et contre les personnes qui les utilisent. Car «L’emploi des mines antipersonnel bafoue les règles du droit international humanitaire», selon M. Haïdara.

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Soumaila T. Diarr

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